« Jeune homme, je vais t’apprendre certaines paroles (de sagesse)»
Nous vivons une période difficile et la tension est importante. La scène internationale, les attaques répétées et la situation sociale et politique : autant de réalités difficiles. Le mois du Ramadan doit nous permettre de nous recentrer. L’essentiel est ailleurs : l’effort pour la paix intérieure nous apprend le calme, la distance, la pondération. Nous avons besoin de tout cela aujourd’hui en nous éloignant des distractions stratégiques.
Le mois du Ramadan doit rester un mois de méditation, de quête de sens et d’apprentissage. Comme notre meilleur enseignant et guide est notre prophète Mohammed, paix et bénédiction sur lui, nous allons nous arrêter aujourd’hui avec une tradition prophétique rapportée par Thirmidhi, où ibn Abbâs, que Dieu l’agrée, nous raconte : « Un jour que j’étais (en croupe) derrière le Prophète, paix et salut sur lui, il m’a dit : Jeune homme ! Je vais t’apprendre certaines paroles [de sagesse.] Sois attentif envers Dieu, Il le sera envers toi. Sois attentif envers Dieu, tu Le trouveras devant toi. Si tu demandes, adresse-toi à Dieu. Lorsque tu sollicites une aide, sollicite-la de Dieu. Sache que si la communauté toute entière conjuguait ses efforts pour te faire profiter d’une chose, tu n’en profiteras que si Dieu l’a inscrite comme telle pour toi. Par contre si elle conjuguait ses efforts pour te nuire, elle ne pourrait le faire que si Dieu l’avait décrété ainsi à ton encontre. Désormais la Plume est rangée et [l’encre] des pages séchée. »
Cette scène qu’Ibn Abbâs, nous a relatée, interpelle tout curieux et chercheur de sens et de leçons. D’abord, l’amabilité et la délicatesse du Prophète, paix et bénédiction sur lui, envers son disciple et son attention de saisir toute opportunité pour conseiller et guider. Des qualités que tout digne enseignant doit acquérir, pour pouvoir passer son message et faciliter sa communication. Une scène de modestie du Messager de Dieu, paix et salut sur lui, que son statut et son autorité de chef de l’état ne lui ont pas interdit cette proximité et ce compagnonnage avec les jeunes.
Malgré la complexité des relations et la nécessaire vigilance, dans son quotidien le prophète, paix et bénédiction sur lui, restait attentif aux détails de la vie et aux attentes de chacun, mêlant de façon permanente la profondeur du message et la générosité de la fraternité.
Ensuite, notre bien-aimé incite Ibn Abbâs et tout croyant à travers lui, à garder à l’esprit que son refuge et sa fragilité ne dépend que de Dieu. Cet état d’esprit d’abandon à Dieu est la traduction pratique de la foi, la reconnaissance de cet ordre essentiel : se soumettre à Dieu et seulement à Dieu, c’est accepter Ses limites et ne jamais transgresser les droits de Dieu sur l’ensemble de la création. Cet état d’esprit, n’est en tout cas pas un état de grâce pour le croyant, dire que Dieu a des droits, c’est dire que l’essence de l’homme est d’être tout à la fois libre et responsable.
Enfin, cette exhortation nous apprend une règle importante dans cette vie pleine d’épreuves et de difficultés. La prise de conscience de cette règle, conduit à une stabilité, une détermination, un dévouement et une certitude que la victoire vient avec la patience, le soulagement avec l’affliction et la facilité avec les difficultés. Ceci est le chemin emprunté par les prophètes de Dieu, que la paix soit sur eux tous.
Cette exhortation de la part de notre prophète bien-aimé – paix et bénédiction sur lui – nous fixe des repères clairs, des commandements fondamentaux, pour notre réussite dans cette vie présente et notre bonheur dans la vie dernière. Ô combien nous avons besoin aujourd’hui de ces paroles de sagesse, pour nous inspirer des solutions efficaces aux problèmes de la vie, et en faire le moyen pour une renaissance collective.