Et si on lisait le Coran durant ce mois de Dhoul Hijja ?
« Les gens du Coran sont les gens de Dieu et Ses proches. », nous enseigne le Prophète, paix et salut sur lui. (1)
Dieu a-t-Il parmi Ses serviteurs, les croyants et les croyantes, un cercle de proches qu’Il a choisis ? Oui, ce sont les meilleurs d’entre eux, ceux qui s’attachent fermement au pacte de Dieu, qui récitent le Coran dans leurs prières nocturnes, qui le psalmodient, qui le mettent en pratique, qui l’apprennent et l’enseignent. L’imam al-Boukhârî rapporte d’après ‘Othmân ibn ‘Affân que le Prophète (paix et salut à lui) a dit : « Les meilleurs d’entre vous sont ceux qui apprennent le Coran et qui l’ enseignent. »
Dans la société musulmane, le Coran doit être au cœur de l’éducation des enfants, en même temps qu’il doit être la référence des adolescents et le jardin de la foi des musulmanes et des musulmans. D’après Abou Horayra, que Dieu l’agrée, le Prophète, paix et salut sur lui, a dit: « Chaque fois que des gens se rassemblent dans une des maisons de Dieu pour réciter et étudier ensemble le Livre de Dieu, la paix descend sur eux, la miséricorde les enveloppe, les anges les entourent de leurs ailes et Dieu les mentionne parmi Ses proches. »
Une maison où les croyant(e)s se réunissent pour réciter ou étudier acquiert une dimension qui l’élève au rang des maisons de Dieu. La générosité divine est infinie, et la paix, la miséricorde et la présence des anges sont des bienfaits dont Dieu comble Ses serviteurs croyants et Ses servantes croyantes, ceux-ci à la mosquée, et celles-là dans leur lieu de prière c’est-à-dire leur foyer.
La meilleure des récitations est celle qui a lieu au cours de la prière obligatoire, puis au cours de la prière surérogatoire au cœur de la nuit. La récitation du Coran obéit à des règles prescrites : avant tout, la pureté rituelle ; puis le respect des règles de lecture, la psalmodie et l’embellissement de la voix sont des éléments recommandés. Les croyant(e)s doivent apprendre les règles de prononciation des sons et de lecture, telles que les ont fixées les spécialistes dont le dévouement au service du Coran a préservé la pureté de notre langue : que Dieu les récompense.
Le Saint Coran est le Livre de Dieu qui nous a été révélé ; un Livre qui nous guide, qui apporte la certitude, la lumière, la sagesse, la clarification ; qui enseigne, annonce la bonne nouvelle et avertit ; qui prescrit la Loi de Dieu et répand Ses bénédictions. C’est le pacte de Dieu que nous devons suivre.
Nous devons donc commencer par respecter les règles de lecture et de psalmodie. Puis il faut accorder sa juste valeur à la Parole divine, en nous rappelant qui S’adresse à nous. Nous méditerons donc sur les versets évoquant la récompense et le châtiment, nous nous plongerons entièrement dans cette lecture en oubliant les chuchotements de la vie basse, nous réfléchirons aux versets qui s’adressent à notre intelligence, à ceux qui se tournent vers nos sentiments, à ceux qui expriment leur message par des paraboles ou des récits, à ceux qui prescrivent les limites fixées par Dieu, à ceux qui mettent en garde contre les transgressions, à ceux qui nous transportent vers la Vie Dernière afin de nous montrer les délices du Paradis, le supplice de l’enfer et la gravité du jugement. Tout cela s’adresse à toi, âme : c’est toi seule qui es concernée. Dieu est plus proche de toi que la veine jugulaire.
Certains croyants ne sont pas affectés jusqu’aux larmes même s’ils ont le cœur tendre, et il peut également y avoir des croyantes qui ne sont pas affectées jusqu’aux larmes. Voici ce que le Prophète, paix et salut à lui, leur recommande : « Pleurez, et si vous ne pleurez pas, faites-vous pleurer. »
Regardons les prophètes dont Dieu a décrit le recueillement dans Sa Parole : « Lorsque les versets du Miséricordieux leur étaient récités, ils tombaient prosternés en pleurant. » (3). Cette sensibilité du cœur est le fruit de la récitation, de la psalmodie, de l’apprentissage et de la vénération du texte.
Le plus noble de ces hommes était notre Prophète Mohammad, paix et salut à lui. Il demanda à Ibn Mass‘oud de lui réciter le Coran. Lorsque celui-ci récita « Comment feront-ils lorsque Nous ferons venir de chaque communauté un témoin, et que Nous te ferons venir comme témoin contre ceux-là ? » (4), il se retourna et vit que les yeux du Prophète, paix et salut à lui, débordaient de larmes. (5)
Mon Dieu, fais du Coran le printemps de nos cœurs.
Extrait de « Femmes Musulmanes, Traité sur la voie », de Abdassalam Yassine. (Tome 3, chapitre : le Coran)
(1)Hadith rapporté par l’imam Ahmad et Ibn Mâjah d’après Anas
(2)Hadith rapporté par Muslim
(3)Coran : Mariam, V 58
(4)Coran : Sourate Les femmes, V41
(5)Hadith unanimement reconnu authentique