La COP 26 : De quoi s’agit-il ? Ses enjeux ?
La COP 26, conférence annuelle internationale des Nations unies sur le changement climatique, se tient cette année en Écosse et les attentes à l’égard de cet événement sont élevées. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Quels sont les enjeux ?
Qu’est-ce qu’une “COP” ?
La COP (Conference of Parties) est une conférence supranationale sur l’environnement de toutes les parties (ou États) signataires de la Convention-Cadre de l’ONU sur les changements climatiques.
Cette convention (CCNUCC), adoptée en 1992, reconnaît l’existence de dérèglements climatiques et vise à stabiliser le taux d’émission de gaz à effet de serre en proposant des solutions dans le cadre d’une coopération internationale.
Quelle est l’histoire de la COP ?
Nous sommes en 1992, lors du second Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Les états réunis, de plus en plus soucieux des enjeux climatiques, adoptent la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Climat.
C’est cette Convention des Nations-Unies qui donne naissance à la COP.
Ainsi, depuis 1995, les États signataires se retrouvent une fois par an, dans une ville différente, pour deux semaines de discussions et de négociations autour du climat.
L’enjeu : trouver des solutions pour ralentir le réchauffement climatique et assurer un suivi des accords mis en place.
À quoi servent les COP ?
Les COP ont pour objectif de lutter contre l’émission des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.
Les gaz à effet de serre (GES) sont des gaz qui absorbent les rayons solaires et qui les retransmettent dans l’atmosphère sous forme de radiations : c’est l’effet de serre.
Parmi ces gaz, on retrouve le dioxyde de carbone (CO2), mais pas seulement : le méthane et le dioxyde d’azote ont aussi un impact très important.
L’activité humaine accroît leurs émissions dans l’atmosphère, ce qui contribue au phénomène du réchauffement climatique.
Il existe des COP sur de nombreux sujets, mais seules celles qui portent sur le climat font l’objet d’un sommet régulier.
Qui sont les participants de la COP 26 ?
Les participants sont les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’ensemble des États signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, des représentants régionaux ou locaux.
La conférence accueille aussi des acteurs non-étatiques qui ont un statut d’observateurs, comme ceux du secteur privé : des représentants de la finance, des entreprises, et des investisseurs. Des membres de la société civile et des ONG peuvent également assister aux débats comme observateurs.
Quels sont les enjeux de la COP 26 ?
L’objectif affiché est de renforcer l’action collective pour atteindre les objectifs fixés dans l’Accord de Paris adoptés au terme de la COP 21 en 2015, à savoir : limiter le réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2°C, de préférence à 1,5°C, par rapport au niveau pré-industriel.
Si les Etats se sont mis d’accord sur l’objectif à atteindre lors de la COP 21, il faut que la COP 26 parvienne enfin à définir les règles du jeu pour l’atteindre réellement.
Depuis 5 ans, les négociations internationales sur le climat sont âpres, marquées par un fossé croissant entre l’urgence climatique et le manque d’engagements concrets des Etats.
Or, le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) est sans appel : si nous n’engageons pas immédiatement des actions pour réduire nos émissions de GES, la barre des 1,5°C sera dépassée d’ici seulement dix ans.
Quels sont les principaux points de négociation lors de la COP 26 ?
Parmi les principaux points d’achoppement, on retrouve le manuel d’application qui doit encadrer la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris de la COP 21.
Les négociations restent bloquées sur deux enjeux essentiels :
- L’article 5, avec la mise en place d’un mécanisme identifiant les soutiens techniques et financiers nécessaires aux pays et populations victimes des dérèglements climatiques. C’est une revendication importante dans la mesure où les premières victimes des dérèglements climatiques sont aussi souvent les moins émettrices de gaz à effets de serre.
- L’article 6, relatif aux mécanismes de marché carbone.
Cet article prévoit la mise en place d’un système d’échange de droits d’émissions de gaz à effets de serre (GES) entre les pays qui en émettent trop et ceux qui en émettent moins. En d’autres termes, les mauvais élèves pourraient acheter des crédits carbone à ceux qui polluent moins.
Pourquoi la compensation carbone est-elle un enjeu de la COP 26 ?
L’article 6 de l’accord de Paris est l’un des principaux enjeux de la négociation : son interprétation permet aux nations et aux entreprises de continuer leur “business as usual” en achetant le droit de polluer l’atmosphère.
La compensation carbone consiste ainsi pour un pays ou une entreprise à financer des projets de séquestration de carbone – la construction de panneaux solaires ou la plantation d’arbres dans un autre pays par exemple – en échange de crédits carbone qui viennent alléger son bilan climat. Cette logique pose deux principaux problèmes.
D’abord, les effets sur le climat des émissions de CO2 d’un Etat ou d’une entreprise sont immédiats, alors que la compensation de ces mêmes émissions vont quant à elles mettre plusieurs années à opérer (par exemple un arbre nouvellement planté peut mettre jusqu’à 20 ans pour capter la quantité de CO2 promise).
Ensuite, les projets de compensation carbone placent les terres et les ressources qui s’y trouvent dans une logique marchande, avec un risque d’accaparements des terres au détriment des communautés locales.
A l’image du système capitaliste qui laisse croire que l’on peut, dans un monde aux ressources limitées, continuer à accumuler indéfiniment les richesses matérielles, la compensation est un leurre : elle n’empêche pas les émissions carbone de réchauffer notre climat.
Sources :
https://ccfd-terresolidaire.org/nos-combats/dereglements/COP26-qui-quoi-comment-7075