Dire du bien, ou se taire
En tant que musulman, nous devons avoir un comportement exemplaire toute l’année. Et le Ramadan est un mois privilégié pour parfaire son comportement et travailler sur ses points faibles. Se détacher de la futilité, réaliser les bonnes actions, contrôler sa colère… nos efforts doivent être orientés vers le bien pour s’élever dans la foi.
Travailler sur son comportement, c’est aussi savoir contrôler ses paroles, se dispenser de dire du mal pour ne faire de tort à personne et répandre la bienveillance. Le Coran indique à ce sujet « …Nous avons pris l’engagement […] d’avoir de bonnes paroles avec les gens… »[1]. Et de préciser « Il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l’inscrire »[2]
Plusieurs hadiths traitent de la droiture du langage et de son importance. D’après Abu Hurayra, que Dieu l’agrée, l’Envoyé de Dieu, paix et salut sur lui, a dit « Que celui qui croit en Dieu et au jugement dernier parle à bon escient ou bien qu’il se taise »[3]. Et Mu’âdh Ibn jabal, que Dieu l’agrée, rapporte avoir demandé au Prophète, paix et salut sur lui, de lui enseigner l’action susceptible de lui faire gagner le paradis et de lui éviter l’enfer. L’Envoyé de Dieu lui a notamment répondu à ce sujet « Malheureux, y aurait-il autre chose qui précipitera les gens dans le feu de l’enfer si ce n’est ce que leurs langues auront prononcé »[4]
Au quotidien, plusieurs actions concrètes peuvent nous permettre de travailler sur notre langage. Tout d’abord, il faut que je prenne conscience de mes paroles. Est-ce que je parle « pour rien » ? Mes paroles sont-elles bienveillantes ? Est-ce que je me vante ? Je dois apprendre à m’écouter pour juger de la droiture de mon langage. Cette analyse me permet ensuite de prendre conscience de mes paroles pour travailler dessus.
Quelques moyens peuvent nous aider, avec l’aide de Dieu, à parfaire notre langage :
– Le Coran : la lecture du Coran régulière me rappelle à l’ordre et me permet de rester concentré sur ce qui est bien. En cas de difficulté par exemple, la lecture apaisera également mon esprit.
– La bonne compagnie : m’entourer de bonnes personnes, bienveillantes, qui ne médisent pas et ne se plaignent pas me permet d’adopter plus facilement un bon comportement.
– La reconnaissance : me concentrer sur ce que j’ai plutôt que ce que je n’ai pas me rappelle les bienfaits que Dieu m’a donnés (al hamdullilah). J’évite ainsi de jalouser les autres ou de me plaindre.
– Le contrôle de soi : si je rencontre des difficultés dans une relation avec un proche ou moins proche et que je ressens de la colère, je garde le silence pour m’éviter de tenir des propos malveillants et je laisse de côté mon orgueil. Je gèrerai plus efficacement la situation si j’ai le cœur apaisé.
– Je ne juge pas : quelles que soient les situations ou les personnes que je rencontre, je m’abstiens de proférer un jugement. Mon rôle se limite à bien me comporter, à transmettre la bonne parole et non à dénigrer ou médire.
Ces différents moyens doivent nous permettre de rester vigilants sur les paroles que nous prononçons et nous efforcer de dire uniquement le bien, ou sinon de nous taire.