Purifier les intentions
La notion d’intention « niya » est fondamentale en Islam puisqu’elle conditionne notre rapport à Dieu. Cela signifie qu’elle doit précéder chacun de nos faits et gestes. Elle est le lien entre notre action et notre aspiration à la satisfaction de Dieu.
Souvent troublée par les passions, les envies, les habitudes et automatismes, l’intention nécessite d’être réfléchie, analysée, corrigée, et purifiée… si nous souhaitons que les actes qui lui appartiennent soient orientés pour Dieu et dans la quête de Son agrément.
« C’est l’intention qui compte » nous dit l’adage… Et c’est effectivement une vérité qui va dans le sens d’un hadith de notre Bien-Aimé Prophète – paix et bénédiction soient sur lui – rapporté par le Prince des croyants, Omar Ibn Al Khattab – que Dieu soit satisfait de lui : « J’ai entendu le Messager de Dieu – Paix et bénédiction soient sur lui -, dire : « Les actions ne valent que par les intentions qui les motivent et chacun n’a pour lui que ce qu’il a eu réellement l’intention de faire. Celui qui émigre pour Dieu et Son Messager, son émigration lui sera comptée comme étant pour Dieu et Son Messager. Et celui qui émigre pour acquérir des biens de ce bas-monde ou pour épouser une femme, son émigration ne lui sera comptée que pour ce vers quoi il a émigré. »[1]
Nos actes sont donc pesés selon notre sincérité envers Dieu. Il s’agit donc de donner, agir, œuvrer par désir unique de la face de Dieu. C’est ainsi, que l’on s’engage dans le grand combat contre soi-même, contre son égo « djihad nafs », ses penchants et ses passions qui viennent souvent entacher notre intention de plaire à Dieu.
Le mois de Ramadan, encore plus que le reste de l’année, doit nous pousser à purifier davantage nos intentions. Nous le débutons d’ailleurs, en formulant notre intention d’entamer ce mois béni par amour et obéissance à notre Créateur, mais également pour obtenir Sa Miséricorde et Son Pardon afin qu’Il nous ouvre les portes de Son Paradis.
C’est aussi une façon, de « partir sur un bon pied » et « préparer le terrain »… En effet, il parait difficile de jeûner un mois entier dans la joie et l’enthousiasme sans raison et sans motivation précise… si ce n’est le désir de l’agrément de Dieu.
Durant ce mois, nous multiplions les bonnes actions. Ainsi, nous devons nous concentrer, méditer, chercher dans nos cœurs et avec la plus grande sincérité, la réponse à ces questions : « Est ce que l’action que je suis sur le point d’effectuer est aimée de Dieu ? », « Pourquoi je l’accomplis ? », « Pour qui ? », « Comment ? » et « Quel est mon objectif par cet acte? » …
Finalement, formuler intérieurement son intention, c’est un peu comme un engagement envers Dieu : « Ô Dieu, c’est pour Toi que j’œuvre, pour Ta satisfaction car je désire Ton Amour et Ton Agrément. ». Un engagement que nous devons tenir jusqu’au bout et dont l’objectif ne doit pas dévier. Il s’agit alors, de vider son cœur de tout autre amour, de tout autre attachement que celui Dieu, consacrer son acte exclusivement à Lui pour en faire l’Unique Destinataire. C’est pour cela que l’intention « niya » est continue tout au long de l’action. Elle doit être revue, purifiée et corrigée à tout moment et même après, car comme nous l’avons souligné, de nombreux parasites se mettent en travers : notre égo, Ibliss, nos penchants et nos habitudes,…
Dieu dit d’ailleurs dans la sourate La Vache, verset 272: « Ne donnez, que, poussés par le désir de la face de Dieu »[2]
Purifier ses intentions implique d’être présent à Dieu et d’être conscient qu’Il voit ce que renferment nos poitrines.
L’intention est la couronne de l’action. Elle permet de diriger tout notre être, notre quotidien, nos actions et en cette période, tout notre Ramadan, vers Dieu l’Unique Digne d’adoration.
L’intention est liée à l’action et doit nous suivre à chaque instant, tout au long de ce Ramadan pour ainsi récolter les fruits de ce mois béni tant attendu. Le cœur humble et sincère.
[1] Hadith rapporté par Boukhari et Mouslim