L’âge, la maladie et la dépendance : l’exemple du Prophète Job
Les prophètes et les récits de leurs vies sont des modèles de piété, de droiture et de bon comportement. A cet égard, Job, paix sur lui, ne fait pas exception. Il est d’ailleurs l’un des plus cités lorsque l’on fait référence à la vertu de patience.
De la patience il en faut pour affronter la lutte dans cette vie ici-bas. Il arrive parfois, qu’avec l’avancée en âge, la maladie apparaisse ; redoutée. Elle l’est probablement encore plus lorsqu’il s’agit d’une maladie neuro-dégénérative (comme la maladie d’Alzheimer) : diminution de la mémoire, du langage, des connaissances. Dans sa globalité, le vieillissement est une épreuve puisque c’est une période de la vie où l’on est confronté à de multiples pertes : décès de proches parents, perte des capacités physiques…
Rappelons-nous de l’histoire de Job pour en tirer ensuite des enseignements. Job (Ayoub), paix sur lui, était un homme riche qui possédait toutes sortes de biens : des terres vastes, du bétail, des servants. Il avait également une nombreuse progéniture. A un âge avancé, il fut touché par une dure maladie qui n’épargna que son cœur et sa langue avec lesquels il invoquait Dieu. On rapporte que celle-ci dura tant (dix-huit ans selon certains) qu’il a été repoussé jusqu’aux abords de la ville, là où l’on déposait les ordures, à cause de l’odeur qu’il dégageait, et a été abandonné par la plupart de ses proches. Dans cette terrible épreuve, il ne cessait pourtant d’être reconnaissant envers Dieu et à L’invoquer matin et soir.
Le rôle de son épouse fut majeur pour lui, puisque malgré la maladie, la dépendance et la perte de tous ses biens, elle est restée à ses côtés pour le soutenir, le nourrir et prendre soin de lui, allant même jusqu’à être servante et vendre ses propres cheveux pour subvenir à ses besoins, elle qui était aussi aisée.
De ce récit, de nombreux enseignements peuvent être tirés ; nous en abordons ici quelques uns. Tout d’abord lorsque l’on est confronté à la maladie ou à la perte de ses biens, il faut savoir regarder en arrière et voir tous les bienfaits dont on a été comblés pendant longtemps. Job a dit : « J’ai vécu en bonne santé durant soixante-dix ans, et si je patiente soixante-dix ans pour Dieu, ce serait peu en comparaison de ce qu’Il m’a donné. ». La vie passe, elle est éphémère et tout est voué à disparaître hormis la face de Dieu. C’est une ode à l’optimisme ; « oui je suis touché par une épreuve, mais combien ai-je été privilégié avant cela ! ». C’est une grande force que de savoir se détacher de la réalité immédiate, de la difficulté présente et voir au-delà de ce qui arrive, pour prendre les évènements avec plus de recul, de sérénité.
Job, paix sur lui, a été capable ici de faire le deuil des pertes multiples (enfants, biens, santé). Le processus de deuil se mobilise en chacun lorsqu’il perd un proche, un bien, un idéal, subit un échec, etc. C’est une étape normale et nécessaire psychologiquement pour pouvoir aller de l’avant et investir de nouveaux projets. Le temps de ce processus peut être plus ou moins long. Faire le deuil, c’est accepter la perte en gardant en mémoire qu’il en a un jour été autrement ; être capable de se réjouir de ce que l’on avait et que l’on n’a plus. Lorsque le deuil ne se fait pas, on ne peut accepter d’avoir perdu, cela provoque une douleur psychique tellement forte que repenser à ce que l’on avait est insupportable.
On peut mettre en lumière également le comportement qu’il est souhaitable d’avoir avec un proche malade. Doit-on s’en éloigner ? Le délaisser ? Non, mais plutôt l’épauler, en prendre soin et être à l’écoute. Comme l’épouse de Job, l’épouse ou l’époux sont souvent les premiers soutiens lors de l’annonce du diagnostic d’une maladie, lors des soins quotidiens, mettant à l’épreuve leur santé, leurs relations sociales, leurs biens, usés par cette tâche. La dépendance est une épreuve pour celui ou celle qui la vit mais aussi pour ceux qui la prennent en charge.
Qu’est-ce qui a permis à ces deux personnes de tenir malgré la difficulté ? La confiance et la certitude en Dieu certainement, mais aussi l’affection, la tendresse que les époux ont l’un pour l’autre ; l’altruisme qu’ils ont développé pour plaire à Dieu et mettre de côté leur égo.
Jazak ALLAHu Kheir 🤲🤲🤲
Qu’ALLAH ta’ala nous accorde la patience, la reconnaissance, et la confiance d”Ayoub ( Aleyhi Salam), et que nos proches les plus précieux sortent vainqueurs de l’épreuve que nos états leurs impose, et Qu’ALLAH Subhānahu soit satisfait d’eux 🤲🤲🤲