Comment exercer l’autorité sur son enfant ? (1/2)
Ce n’est pas facile d’être parents ! Nous parlons souvent du besoin de donner des repères à nos enfants. En fait, ce sont d’abord nous, parents, qui avons besoin de repères pour leur éducation. Savons-nous nous-même comment nous situer ? Quelle est la meilleure éducation ? Que vaut-il mieux faire dans telle ou telle situation ? La vérité, c’est que nous sommes souvent perdus, et que nous y allons à tâtons, parfois en essayant de ne pas répéter les erreurs faites avec le premier enfant sur le suivant ou de ne pas faire la même erreur qu’un ami, un voisin …. Ce sont nous les parents, dans une société et aussi dans un monde qui va toujours plus vite, qui ne savons plus comment élever nos enfants.
Un équilibre fragile
Entre le laxisme et la sévérité nous sommes trop souvent sans réponse. Et nous passons alors de l’un à l’autre. Parce que nous sommes fatigués, nous allons céder à un caprice de l’enfant. Parce que tout d’un coup nous estimons que ça suffit, nous ne cédons sur rien. Parce que nos amis, nos voisins, les parents des camarades de nos enfants nous renvoient l’image de ce qu’il vaut mieux faire et nous culpabilisent de ne pas être très gentils, nous cédons avec une petite gêne au cœur ou nous ne cédons pas avec des questions qui nous assaillent : « Ai-je raison d’agir ainsi ? »
Le modèle donné par la société n’est pas toujours bon et le repli sur soi, convaincu qu’une éducation stricte est la meilleure qui soit, n’est aussi pas la bonne solution. Cependant, si nous sommes cohérents, si nous repérons ce qu’il y a de mieux pour notre enfant et si l’éducation est à nos yeux essentielle, nous pourrons avoir une réponse adaptée à la demande de l’enfant et nous saisirons mieux ses conséquences. Car tout ce que l’on permet ou refuse à l’enfant doit avoir un sens et ne doit pas être fait à la légère.
Comment imposer des règles à son enfant et adapter au mieux son éducation? Voici quelques repères pour ne pas être trop sévère ou trop laxiste, parce que vous vous sentez coupable, par faiblesse ou par peur de déplaire à votre enfant.
Exercer son autorité
L’enfant ignore ce qui est mieux pour lui. Il a donc besoin d’être guidé. L’autorité, c’est ce qui lui permet de comprendre les interdits qui vont lui servir en société. La frustration est importante car pour vivre en société, l’enfant doit apprendre à ne pas être tout de suite satisfait et à avoir tout ce qu’il veut. Cependant, l’autorité va avec l’amour. C’est parce que vous aimez votre enfant que vous lui fixez des interdits, pour sa sécurité et son bien-être. Lui mettre des barrières c’est l’aider à avancer. Un chemin avec des repères est plus rassurant. L’enfant aura plus confiance et deviendra alors plus vite autonome. Sans autorité, il peut se sentir négligé et en manque d’amour. Car il pensera que ses parents ne s’intéressent pas à lui.
Neuf points pour exercer son autorité avec cohérence.
1) La communication : une interdiction sans explication est inutile car elle n’a aucun sens pour l’enfant. Sans cela, il obéira peut-être mais sera tenté de recommencer son erreur.
2) Laisser une marge d’action à l’enfant : laissez-le prendre de petits risques en toute sécurité. Vous pouvez, sous votre surveillance, laisser votre petit acheter une baguette de pain par exemple.
3) Appliquer les règles que vous imposez à votre petit : car vous êtes un modèle pour lui. Vous ne voulez pas qu’ils disent des gros mots, alors veillez à ne pas en dire vous-même.
4) Les parents doivent être d’accord entre eux : si l’enfant entend oui d’un côté, et non de l’autre, il n’obéira jamais et saura vite jouer sur ces différences.
5) Ne pas interdire tout et en permanence : l’échec aide l’enfant à forger sa propre expérience.
6) La logique : un oui aujourd’hui et non demain doivent être expliqués à l’enfant.
7) Pas d’injustice : pourquoi refuser une activité si les résultats scolaires se sont améliorés ?
8) Laissez-le exprimer ses humeurs : s’il a besoin de pleurer, s’il est en colère ou s’il veut s’expliquer, laissez-le s’exprimer, tout en canalisant des débordements excessifs éventuels.
9) Ne pas inspirer la peur : inspirez plutôt le respect pour votre personne et pour ce que vous demandez. Les claques font peur, mais n’incitent pas au respect, surtout à l’adolescence.
Le respect de ces critères est important. Cela rend l’autorité plus cohérente et moins arbitraire aux yeux de votre enfant. Sinon elle sera mal vécue et elle pourra conduire votre enfant, à l’adolescence, à ce que ne sachant plus où se situer, il rejette en bloc toute votre autorité.