Séjour spirituel pour enfants ? Pourquoi ? Comment ?
Notre éducation spirituelle, certes, et celle de nos enfants ?
Dès lors que nous avons le souci de notre propre éducation, jaillit naturellement et logiquement, la préoccupation d’éduquer en Dieu et pour Dieu nos enfants. Ils sont un dépôt que Dieu nous a confié dans cette vie terrestre. Nous nous devons de les élever (au sens propre!) vers leur unique Créateur. Cette ascension spirituelle participe de la conservation et du développement de leur Fitra (innéité).
En effet, Dieu nous ordonne: « Dirige tout ton être vers la Révélation de Dieu telle est la nature que Dieu a originellement offerte aux hommes – pas de changement à la création de Dieu -. Voilà le Message de droiture; mais la plupart des gens ne savent pas. »[1]
Comment y arriver ?
L’importance du souffle spirituel dans le petit cœur de nos enfants et l’importance des vertus qui y trouvent asile, pose la grande question de la transmission.
Si aujourd’hui nous mettons à disposition beaucoup de moyens pour développer l’intellect et la motricité de nos enfants, le côté spirituel reste relégué au second plan tel un module optionnel. Grave erreur, puisque le cœur devrait être le pilote et l’unique siège de toutes ces potentialités intellectuelles et motrices. Là même où siègent l’amour et la sincérité envers son Seigneur.
En effet, il faut prendre en considération la différence notable qui existe entre connaître ce qu’est la patience et être patient, connaître Dieu et être dans Sa proximité. Etre présent à Dieu par le cœur, et incarner cette présence dans nos actes: tel est le défi que pose la spiritualité.
L’accompagnement spirituel de nos enfants
L’accompagnement spirituel de nos enfants répond donc à ces préoccupations que Dieu nous a explicitement demandées d’avoir. Il ne s’agit pas de mettre de côté tout ce qui relève des savoirs théoriques ou pratiques mais plutôt de leur donner du sens et toute leur légitimité originelle. Ainsi l’apprentissage de connaissances est réellement vécu comme un moyen d’aimer Dieu et d’être aimé de Lui en retour.
Quoi de plus gratifiant pour un enfant, et pour le futur adulte qu’il est amené à devenir?
Le projet propose donc un enseignement qui ancre l’omniprésence de Dieu dans le cœur de l’enfant dans l’optique de le rassurer et d’entretenir cette relation de complicité et d’amour, que Dieu, par Sa grande bonté et Sa grande miséricorde, a originellement établi entre Lui et Sa créature (la fitra). Relation après laquelle nous courrons tous, nous, adultes croyants !
Concrètement, il va s’agir de sensibiliser nos enfants au fait de s’asseoir pour Dieu.
Il s’agit de les initier à faire une pause spirituelle sur un chemin (ou cheminement). Par le fait de faire l’expérience de cette station spirituelle, leur petit cœur se voit transporté dans une motivation et une émulation collective (la bonne compagnie : Sohba) et d’emblée la magie des vertus que Dieu dépose dans le groupe opère. Et quand la magie opère… C’est une lumière qui se répercute sur leur vie au quotidien.
A l’œuvre
Dans cette optique, nous avons mis en place deux séjours spirituels en 2012 et trois pour 2013. Pour organiser ces veillées spirituelles, nous avons choisi un thème par rencontre, tels que « Je m’assois pour ne penser qu’à Allah » ou encore « Allah, dis-moi pourquoi je dois jeûner ? ». Ce thème constitue le fil rouge de ce séjour car des savoirs sur ce dernier sont amenés par divers intervenants ou les enfants eux-mêmes. Cependant, des petits temps intitulés « Pas d’tabou ! » permettent aussi aux enfants de poser toutes les questions qu’ils souhaitent sur n’importe quel sujet. Cela évite les sentiments de frustration et préserve l’engouement des enfants à apprendre et à participer activement aux activités proposées. Ensuite, les savoirs transmis sont tout de suite mis en application dans la mesure du possible, afin que les enfants goûtent, instantanément, les fruits de leurs efforts et en imprègnent leur cœur alors en complète disposition à recevoir.
Par exemple, le programme est monté de sorte à ce que les enfants installent eux-mêmes ou désinstallent les supports des activités. Ainsi, ils s’organisent eux-mêmes par le biais de “tableaux des taches” pour que les uns préparent le repas de rupture du jeune (car ils sont alors en état de jeune!), pendant que les autres déposent le couvert. Et c’est cette union des volontés participatives qui fait qu’ils vivent des moments inoubliables. Chacun est amené face au dépassement de soi (rappelons que pour beaucoup c’est la première fois qu’ils jeunent, ou la première fois qu’ils s’expriment devant un groupe, ou encore la première fois qu’ils psalmodient à voix haute) Quel spectacle!
Pour ce faire, il est également important que les encadrants soient dans l’accompagnement de la façon la plus pertinente possible: parfois invisibles, parfois maternants, parfois au contraire fermes, ou parfois aussi très euphoriques et un peu clowns !
Lors du premier séjour spirituel, une soeur est venue s’entretenir avec les enfants au sujet du Coran et de l’importance de l’apprendre et de le transmettre. A suivi alors une séance d’apprentissage d’un ou plusieurs versets (selon les capacités et les envies de chacun) sous la forme suivante : Quatre enfants volontaires ont pris chacun en charge un petit groupe de trois enfants. Chaque dirigeant a disposé de trente minutes pour enseigner un ou plusieurs versets à son groupe. Les enfants ont ensuite récité ce qu’ils avaient appris. Cette activité a illustré concrètement le hadith qui ordonne au musulman d’enseigner ne serait-ce qu’un verset tout en mettant l’accent sur le devoir d’apprendre le Coran pour plaire à Dieu Exalté.
Ces veillées spirituelles se terminent par un temps de bilan où les enfants peuvent s’exprimer et donner des conseils pour l’organisation des prochains séjours, et des invocations prononcées par les enfants et les encadrants.
Cette station spirituelle s’étend en principe du samedi vers 16h au dimanche matin vers 11h.
Quelques heures de vive spiritualité, à la lumière de la fraîcheur et de la spontanéité de nos chères têtes brunes et blondes. Ce sont vraiment des instants très forts, pour les enfants comme pour les adultes qui vivent ça avec eux.
Dans un monde basé sur le pouvoir de la consommation, où nous croyons faire notre devoir de parents en offrant une console vidéo à la mode parce que notre enfant a bien voulu commencer la prière (par appât du gain ou pire encore pour mériter l’agrément de ses parents), il n’est pas inutile de s’arrêter quelques heures pour enseigner à nos enfants une autre dimension du plaisir: la jouissance pure, gratuite et désintéressée du front posé sur le sol en offrande à Dieu, ou la saveur de la douceur de la foi dans le labeur pour Dieu. N’ayons pas peur de dépoussiérer ces sentiments et de les remettre à l’ordre du jour le temps de quelques heures d’adoration. Nos pères en spiritualité nous ont élevés dans ces nobles valeurs. Le grand Abdelssalam Yassine n’a eu de cesse de définir et redéfinir ces nobles valeurs pour nous y voir grandir et devenir parents à notre tour. Que faisons-nous aujourd’hui de ce bel héritage?
Puisse Dieu éduquer et élever nos enfants ici-bas avant de les accueillir près de Lui pour l’éternité. Puisse Dieu illuminer nos intentions et les ambitions spirituelles que nous avons.
[1] Coran, sourate les Byzantins, V30
Asslam,
Merci de nous communiquer le planning 2013 pour qu’on puisse s’organiser et inscrire nos enfant dans ces stations bénies
Fraternellement
Ali
J’aime vos artciles que Dieu vous assiste dans cette oeuvre
Omar SAMADI
Bruxelles
Salam,
tres beau rappel et concept interessant.
qui contacter pour inscrire ses enfants à ces sejours?
maria
Salam,
J’apprécie votre analyse et votre conception. Bonne continuité dans l’espoir de participer à vos activités si Dieu le veut dans les prochaines occasions.
Lhoussaine- Bruxelles