Un sacré marathon !

Cette épreuve, éprouvante, mais magnifique, je souhaite la partager avec mes frères et sœurs avec toutes les leçons de vie qu’elle propose. J’ai souhaité, pour ma part, parcourir ces 42 km avec un cœur empli de sagesse et de spiritualité, s’il plait à Dieu.

 

Une longue préparation

On pourrait croire que le marathon est réservé à une élite surentraînée, à la svelte silhouette et à la fleur de l’âge. On se trompe. Chaque être humain a les capacités et les ressources de l’accomplir. Pour les plus sceptiques, sachez qu’Oprah Winfrey l’a fait ! Mais bien entendu, cela demande, une intention poussée, une ambition démesurée, et une préparation soutenue. Ceci nous rappelle que même pour les œuvres quotidiennes comme la prière, une stratégie est nécessaire : combien de raka’at (unités de prière) ? Quelle sourate je lierai ? Que demanderai-je à Dieu, en prosternation ? Etc… Et cette préparation était autant physique que nutritionnelle, mentale que cardiovasculaire. Tout fut à l’œuvre pour le cheminement spirituel : un esprit sain dans un corps sain. Maintenant, voilà qu’approche le jour tant attendu.

Courir avec le Prophète

Chaque fois que nous saluons le Prophète, paix et salut sur lui, et que nous invoquons Dieu de déverser sur lui Ses plus hautes faveurs, Dieu lui redonne vie pour qu’il nous réponde en personne. Sur la ligne de départ, entouré de 15000 compétiteurs, je fis le vide et salua abondamment mon Bien-aimé, et quelle merveilleuse compagnie ! J’ai également sur moi les couleurs de la Palestine, que Dieu la libère.

Accompagné de la parole de Dieu

Dans mes écouteurs, la sourate Al baqara (La vache), la plus longue du Coran, pour la plus longue des courses. Ainsi, baigné dans la parole de Dieu et Sa lumière manifeste, je ne peux que laisser pousser des ailes sur mes épaules. J’écoute les histoires que Dieu nous montre en exemple avec de belles incitations, de belles promesses, quoi de mieux pour garder le sourire…

Dans la course

Nous parcourons le magnifique parc de la tête d’or après avoir longé le Rhône. Magnifique décor. Beaucoup de monde, ça joue des coudes. Mais il faut rester concentré, régulier, ne pas se laisser emporter par la foule. Il faut résister à la tentation d’aller plus vite que ses voisins, que la fierté n’ait pas le dessus sur la raison. Aller à son rythme. Voila une règle d’or pour ceux et celles qui veulent durer sur le chemin de Dieu. Tenter de monter brutalement le régime et c’est l’abandon assuré !

A mi-course

Arrivé à mi-chemin, je ressens une baisse dans mon rythme. Mes jambes subissent, mais mon souffle est très bon. Un bon ravitaillement et c’est reparti ! Et la meilleure des provisions est la piété, toi même tu le sais…Un peu comme si après une période spirituelle difficile, j’utilise un moyen de répondre à ce coup de barre : un pèlerinage, une retraite intime avec Dieu, quelques jours de jeûne, une lecture plus posée du Coran…

Franchir l’obstacle

Nous sommes maintenant peu nombreux au kilomètre 30 à éprouver notre corps et notre mental. Hors de question de lâcher ou de flancher, il faut que je poursuive, quitte à marcher, ralentir. Je me souviens que Dieu aime les persévérants (Assabiroun). Quelques coups de fil à la famille pour se booster et reprendre foi et courage. Cela me fait penser à la quarantaine que certains ne franchissent que par une crise ou accompagnés du démon de midi. Est-on plus vulnérable à l’âge des Prophètes ? A-t-on besoin d’une force surhumaine pour ensuite goûter à la sérénité de la cinquantaine ? Dieu nous le montrera… Seigneur affermit nos pas !

Une issue favorable

Kilomètre 42. Je réalise que j’ai tenu parole envers moi-même. Il n’y avait pas d’argent, pas de motivation particulière, mais il fallait que je me dépasse, que j’aille au devant de l’épreuve. Je rassemble toute mon énergie et je finis sur 300 mètres de sprint en saluant et remerciant les spectateurs. Louange à Dieu qui m’a permis d’aller jusqu’au bout.

Happy end

L’intention fut difficile à prendre, la résolution fut lourde, l’entraînement intense et l’émotion à son comble. L’épreuve fut recherchée, j’en ai eu pour mon grade. Mais que la victoire est belle en franchissant la ligne d’arrivée, le sourire aux lèvres… J’ai déjà envie de remettre ça, si Dieu le veut.

Mais j’incline mon front d’humilité, car ces efforts sont négligeables en comparaison aux douleurs de ma mère lorsqu’elle me donna la vie il y a 3 décennies. Respect à toutes les femmes, maman ou non. Cette peine n’est pas de taille à rivaliser avec la lutte que doit accomplir un accidenté pour réapprendre à marcher. Courage à tous les éprouvés de corps et de coeur. Ces douleurs sont incomparables avec celles que subissent des générations d’opprimés sur une terre pourtant sacrée. Viva la revolución ! Que tous les peuples goûtent à la liberté d’Être.

Que Dieu nous renforce car il n’y a nulle force que de Sa part. Que les prières et salutations soient sur Mohammed, son Bien-aimé.

 

Un commentaire

  1. Hamdoleh lahi kbel. je suis pas donc un peu fofolle quand je dis que faire ma course à pied dans un parc me donne des ailes et je me sent proche de Dieu. l impression de sortir d un ribat !!!! hamdoleh ni3emte lah sont partout juste mettre l intention.

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