Un Ramadan estival
On me racontait qu’il y a vingt ans ou plus, Ramadan était en été. Ceux qui vécurent cette expérience, s’en plaignaient souvent : la soif et la difficulté de mener un jour de jeûne à son terme. Certains écourtaient leur jeûne en dormant la moitié de la journée, d’autres s’humectaient les membres et d’autres passaient leur temps à la plage. C’est l’été et il faut bien penser aux vacances au bord de l’eau !
Ö Ramadan ! Le mois du plongeon, du grand saut dans les flots de l’égo. Le soleil se reflète sur le sable chaud humidifié par les larmes du repentir. Ce cœur qui a attendu toute l’année pour retrouver la clarté de ce chemin ! Ces yeux, tant aveuglés par les ténèbres de la brume qui règne sans partage, n’ont pas la puissance de s’ouvrir dans cette lumière… Sous l’effet de la honte sans doute ! Les visages qui s’égarent, se retrouvent enfin, les gens se regardent, se frôlent et se bousculent face à cette lumière ; pourvu qu’un rayon puisse les atteindre !
Le soleil brille et grille les corps, une goutte d’eau dans un océan de clémence. Oui. Une clémence ! Plus l’épreuve s’intensifie, plus la rétrospection est minutieuse.
Le cœur bat, les yeux s’écarquillent, le souffle s’accélère : un coup d’air frais, une oasis. Je pose mon campement ici, là où le ciel et la terre se confondent, là où aucune âme ne vit. Il n’y a que moi avec ma soif et ma faim. Mais qu’importe, puisque la clé de l’abreuvoir est toute proche. Le soleil suit son cycle et ma journée continue, une première station pour se renforcer, un ciel bleu et un Adoré présent ! Les prières se succèdent et les larmes témoignent du poids du fardeau. Mon voyage est long, l’égo souffre et se débat… Mais quel est ce bonheur de se priver des petits plaisirs pour connaître le grand Amour de sa vie !
L’heure sonne mais les mains tremblent : le chemin était sinueux et la chaleur accablante. Le moment des retrouvailles est arrivé mais va-t-Il m’accueillir heureux comme Il l’a promis ? Je n’ose pas m’approcher de peur de quitter l’oasis retrouvée mais Il m’appelle au délice de goûter à Ses bienfaits et à Sa nourriture, à boire de Ses nombreuses sources que je n’ai pas fini de compter.
Une journée de jeûnée, un cœur apaisé, une âme inchallah sauvée. Un Dieu Sublime et un serviteur satisfait !
salam
machallah, on voit bien la différence entre la conception du ramadan estival d’il y a 20 ans et celui de notre époque, bravo taquoi pour ta rédaction