La vie de couple : un long fleuve tranquille ? (2/2)

L’objectif de cette réflexion n’est pas de livrer l’analyse d’un spécialiste, ce que je ne suis pas, et encore moins de proposer une recette toute faite de vivre ensemble. Son objectif serait plutôt de mettre le doigt sur les sources possibles de discorde au sein d’un couple et d’interpeller, peut-être, certains d’entre nous sur l’importance de nous préparer avant et pendant l’union, de manière à faire de notre vie de couple une occasion d’épanouissement.

Touche pas à mon argent !

L’argent est une autre cause de conflit. En effet, beaucoup de femmes souffrent de l’avarice de leur époux, à l’image de Hind qui se plaignait au Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) de son époux Abou Soufiane nouvellement converti.

La relation que l’on a avec l’argent n’est pas toujours très saine et plus l’on en a, plus l’on en veut. Il existe des couples possédant un compte commun et qui partagent la responsabilité de la gestion de leurs biens. Personnellement, je trouve que c’est la meilleure façon d’impliquer pleinement son épouse. En revanche, le fait de la priver du minimum, voire de se méfier de ses dépenses en lui refusant systématiquement l’accès à son argent, est indéniablement source de nombreux conflits.

Se détacher de l’avoir tout en se concertant pour apprendre ensemble à gérer nos biens communs est un grand défi dans notre époque matérialiste. La meilleure dépense pour plaire à Dieu est celle faite pour ses proches.

L’absence de projet

Un couple qui n’est pas engagé à l’extérieur sur un projet d’appel ou de construction au sein de notre communauté risque de mourir.

L’essoufflement est le propre de l’homme et beaucoup ont découvert la foi avec beaucoup de ferveur et ont fini par être emporté par la vie matérialiste et le métro-boulot-dodo.

L’homme, comme la femme, qui est engagé dans diverses activités (spirituelles, associatives, sociales…) fait respirer son couple. D’abord, parce que l’on quitte le confort et la chaleur du foyer pour l’amour de Dieu. La satisfaction de Dieu se traduit alors en surplus de miséricorde dans le foyer. La flamme est sans cesse ravivée. S’il n’y a pas de projet et que la famille reste enfermée sur elle-même il y a risque d’étouffement. On se lasse de tout, même des bonnes choses en grandes quantités.

Grande est la tentation de quitter le terrain d’Appel pour essayer de résoudre les difficultés rencontrées dans sa vie de famille, mais ces difficultés, en général, ne font que croître. Tu as prétendu aimer Dieu à un moment de ton cheminement ! Te voilà donc éprouvé. Et si tu es absent du terrain de l’effort et de l’Appel, où crois-tu que Dieu t’éprouvera ? Dans ta famille, tes enfants, ton travail…

Si tu oeuvres pour Dieu, Dieu s’occupe de tes affaires internes.

Quand le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) sortait sur le terrain d’Appel, ne disait-il pas :

« Ô Dieu Tu es le Compagnon dans le voyage et le garant (Khalifat) pour notre famille. »

Toutefois, il faut trouver le savant mélange qui donne sa place à chaque chose et ne pas transformer son investissement associatif en une fuite de ses responsabilités et de sa vie de famille.

La vie de couple : une école !

Le mariage est une occasion de se découvrir, de se rapprocher du Créateur, de changer, de cheminer. C’est une merveilleuse opportunité de se réformer de l’intérieur, d’apprendre à se connaître à travers le miroir de l’amour. Ta moitié verra en toi ce que beaucoup ne voient pas. Tu ne peux plus faire semblant dans ton couple, c’est ta vraie nature qui ressort. Si tu es bien avec tes frères et soeurs, tu ne vis pas avec eux et ils ne connaissent pas ta vraie nature. Ainsi le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous enseigne que le meilleur d’entre les hommes est le meilleur avec son épouse (la réciproque est évidemment vraie !).

Voilà un baromètre qui ne trompe pas !

Tu veux connaître ta valeur ? Demande-le à ta moitié (l’autre moitié du couple). Tu veux connaître l’état de ton ego, l’importance que tu lui accordes ? Regarde la place que tu laisses à ta famille dans leur épanouissement, pour leur bonheur. L’effacement est une étape incontournable pour atteindre Dieu, et si l’ego est ménagé au milieu de personnes vertueuses, il est malmené au milieu des siens, au quotidien. Ainsi, le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), lors du retour d’une expédition avec ses compagnons vers leurs demeures leur dit qu’ils revenaient de la petite guerre vers la grande guerre.

La vie de couple devient alors une école d’éducation où l’on se corrige mutuellement et où l’on fait des efforts quotidiens pour se changer et permettre à l’autre de trouver suffisamment d’espace pour s’épanouir et pour respirer.

Combien de personnes expriment le sentiment d’étouffer dans leur couple… Cet étouffement n’est en fait que le sentiment d’exister pour l’autre : l’ego de ma moitié prend trop de place !

C’est ce qu’on appelle l’égocentrisme. Mon petit monde (ma famille) tourne autour de mon ego.

Que Dieu fasse de nos familles des modèles en matière d’amour et de miséricorde à l’heure où les familles sont disloquées et où les enfants sont tiraillés dans des familles recomposées.

Merci à ma mère, merci à mon père d’avoir surmonter toutes leurs difficultés et leurs épreuves pour nous permettre de vivre l’amour, le confort et la chaleur dans une famille unie.

Un commentaire

  1. c\’est vraie ce que vous dites,mais il y a des époux qui ne refuse pas à donner de l\’argent à leurs épouses même en empruntons l\’argent sans le dire pour satisfaire leurs épouses ,et le moment ou ses époux ne peuvent plus ,le conflit … le divorce que Dieu nous protège,
    … je pense aussi que les epouses quand elles se rencontres et parlent de leurs beaux meubles et leurs weekend à Venise doivent faire attention à ce que mon épouse ne les entend pas parceque je peux pas satisfaire ce besoin,
    essayez de me comprendre ,
    Jazaka allaho khayrane si Farid

  2. Assalamou \’alaykoum oua rahmatou ALLAH ta\’ala oua barakatouh,

    Mes chèrs frèrs,
    que pensez-vous d\’un compagnon de voyage,qui emprunterait sans vous le dire, pour vous faire des cadeaux.
    Les personnes à qui il a emprunté savent que c\’est pour vous deux mais vous vous ne le savez pas, puisque vous faites confiance à votre compagnon.
    Comment réagiriez vous si vous le découvrez après plusieurs années?
    Comment aurez vous réagi ,si dès le début votre compagnon vous en aurait parlé comme à un compagnon de route???

    Chacun des deux époux doit inspirer confiance à son conjoint ,hors de tout soupçon ,en sa franchise et en sa fidélité.Le Coran dit :

    \” Les Croyants sont frères !\” (49-Les appartements-10)

    Le Prophète(saw)dit

    \” Nul d\’entre vous n\’est vraiment croyant que s\’il souhaite pour son frère ce qu\’il souhaite pour lui-même \” (B § M)

    L\’union conjugale ne fait que consolider et affermir la fraternité basée sur la foi.Chacun des deux époux considère l\’autre comme une partie de lui – même

  3. Slm,
    Ce qui ressort le plus à mon sens dans cet article et auquel j\’adhère complètement c\’est la place que tient notre égo dans le couple. A trop s\’occuper de ce que l\’on voudrait que l\’autre fasse, on en oublie de s\’occuper de ce que nous ne faisons pas, en l\’occurrence cheminer, car si le cheminement était fructueux, on serait sûrement plus patient et plus tolérant face aux faux pas de l\’autre. Wa Allahou3lam.
    slm.

  4. Salam alaykoum,

    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce que vous dites “Un couple qui n’est pas engagé à l’extérieur sur un projet d’appel ou de construction au sein de notre communauté risque de mourir” cela peut être l’inverse. Car un couple qui ne se voit que rarement auront les mêmes but mais la communication risque de s’éteindre, il va même arriver qu’on écrit ou envoi un mail ou un mot car on n’a plus le temps de discuter de ceux qui est important à savoir si un couple à des enfants ou même la vie intime. On risque même de ne plus se voir ou voir les enfants car on est pris par l’association. Donc le dialogue est rompu.

  5. Assalamou alaykum

    pour moi, je crois que c’est un juste milieu, s’engager ensemble à l’extérieur dans la vie de tous les jours et surtout avoir un programme spirituel en commun,par exemple soit une prière en famille ou un moment de dikr, se lever la nuit ensemble pour un kyam, assise de chourouk,… Et pour cela il faut de l’entraide et surtout beaucoup de patience. Mais quand on est lié par un moment de rappel de Dieu, le couple ne peut qu’en ressortir plus fort. Même s’il ne se voit pas beaucoup. Il y a un amour en Dieu.

  6. Toutefois, il faut trouver le savant mélange qui donne sa place à chaque chose et ne pas transformer son investissement associatif en une fuite de ses responsabilités et de sa vie de famille.

    L’auteur précise bien de savoir faire l’équilibre. Le plus souvent c’est bien là toute la difficulté et l’enjeu. Etre engagé oui, être présent pour sa famille oui!

    Un juste milieu comme pour tout!

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