Prendre soin de son voisin.
J’emménage dans un nouveau logement. Je vais me présenter à mes voisins. Je les croise, leur dis bonjour et leur souris. Petit à petit, le sourire et le salut de convention deviennent plus sincères. Ils me demandent des nouvelles, et je leur en demande en retour. Nous parlons de la pluie et du beau temps, puis nous nous rendons de petits services. Puis le voisin de mon voisin, ou sa famille, me salue de même…et ainsi de suite.
Une bonne relation de voisinage fait « effet boule de neige ». Le bien entraîne le bien. Dans le cheminement du croyant, le souci du voisin a une très grande place. Aïcha, que Dieu soit satisfait d’elle, a entendu le Prophète, paix et salut sur lui, dire : « Gabriel ne cesse de me recommander d’être bon à l’égard du voisin, au point que je crus qu’il l’inscrirait sur la liste des héritiers »[1]. Si l’ange Gabriel a tellement recommandé cette bonté, qu’en est-il de nous ?
Le terme « voisin » désigne quelqu’un qui est proche, à proximité. Dans ce sens, prendre soin du voisin ne s’entend pas seulement comme un bon comportement envers les personnes habitant à côté de nous, mais aussi envers toutes les personnes que nous croisons au cours de notre journée : dans les transports en commun, dans la rue, au travail, à la boulangerie…
Prendre soin de son voisin, commence d’abord par ne pas lui causer de gêne, par son mauvais comportement ou des inattentions (faire du bruit tard le soir, ne pas respecter la propreté des lieux communs…), et cela est étroitement lié à notre foi. Le Prophète, paix et salut sur lui, a dit : « Par Dieu, il n’est pas croyant ! Par Dieu, il n’est pas croyant ! Par Dieu, il n’est pas croyant ! » Quelqu’un s’exclama alors : « Mais qui donc, Envoyé de Dieu ? » – « Celui qui n’épargne pas son mal à son voisin, répondit-il. »[2]
Ce bon comportement commence alors par la politesse. C’est une base que tous les individus de la société partagent. Par exemple, laisser sa place à une personne plus âgée dans le bus ou le métro est très apprécié.
L’égard envers le voisin peut aussi passer par le don. D’après Abou Hourayra, le Prophète, paix et salut sur lui, a dit : « O femmes musulmanes! Qu’aucune de vous ne dédaigne de faire don à sa voisine, fût-ce d’un sabot de mouton. ». Les petites attentions nourrissent les liens entre voisins.
Il est d’autant plus important en tant que musulman de prêter attention à ses relations de voisinage car nous véhiculons l’image d’une foi, et nos comportements humains et emplis de faiblesses comme tout un chacun, sont alors attribués à tort à ce que nous représentons. C’est quelque part une bonne chose pour nous permettre de nous dépasser, travailler sur notre comportement, dans toutes les situations, malgré la fatigue, les épreuves qui nous font parfois nous replier sur nous-mêmes et devenir inattentifs à l’autre.
Durant ce mois de Ramadan, essayons encore plus que d’habitude de rayonner d’amour et d’amitié pour ceux qui nous entourent dont nos voisins de chaque instant, ne serait-ce que par un sourire.