Le côté obscur de la gratuité sur internet
Nul ne peut nier qu’internet nous offre un accès gratuit et sans précédent à l’information. Les bénéfices sont absolument faramineux. On effectue les recherches gratuitement, on communique avec nos amis et nos proches gratuitement, on suit les actualités gratuitement. Du moins c’est ce qu’on croit.
Peu d’entre nous se rendent compte que cette gratuité a un prix.
Combien demanderiez-vous à un inconnu pour le laisser lire votre journal intime ? Combien lui demanderiez-vous pour qu’il puisse connaître vos orientations politiques, religieuses ou autres et l’école que fréquentent vos enfants ?
Tout l’or du monde ne vous suffirait pas, n’est-ce-pas ?
Pourtant c’est exactement le genre d’informations que nous divulguons tous les jours à une échelle gigantesque sur le web.
La gratuité de nos recherches sur Google, la publication de nos photos, vidéos, nos intérêts et nos pensées sur les réseaux sociaux et les blogs n’est qu’une illusion.
Notre activité sur le web est constamment suivie, tracée et jugée grâce, soit à ces informations que nous divulguons, soit aux outils de traçabilité placés à notre insu sur nos ordinateurs appelés cookies.
Nos vies en ligne sont donc « un marché » En d’autres termes, chaque jour nous vendons des détails de nos vies privées en échange d’un espace libre et gratuit.
En surveillant le comportement d’une personne sur le web, on peut déterminer avec qui elle communique, ce qu’elle lit et ce qu’elle pense. On peut aussi localiser le lieu exact où elle se trouve, et tout ça permet de dresser son portrait incroyablement intime et potentiellement inquiétant et dangereux.
Nous alimentons chaque jour des bases de données d’informations inestimables en remplissant des formulaires d’inscription exigés par les sites qu’on fréquente et même en tapant des questions sur les moteurs de recherche qu’on n’ose probablement jamais poser à qui ce soit. Et pourtant, lorsque nous sommes devant un écran nous sommes convaincus qu’internet est la source de toutes les connaissances et on ne se rend pas compte que quelqu’un enregistre et stocke toute notre activité.
Cette possibilité de communiquer avec des personnes du monde entier et d’accéder à toutes informations et services cache un côté obscur qui donne à ceux qui sont de l’autre côté de l’écran, la possibilité de nous épier à notre insu. Ainsi, en utilisant ces services du web, nous, consommateurs, nous sommes complices de cet état de fait.
Nous oublions que les données collectées aujourd’hui peuvent se retourner contre nous demain.
La plus grande vague d’innovation sur le web depuis Google a eu lieu dans les réseaux sociaux avec le partage des informations nous concernant, de nos photos et nos vidéos sur Facebook, Twitter, MySpace etc… Les jeunes sont les pionniers de cette activité. La quantité de données qu’ils mettent en ligne est faramineuse.
Les jeunes ne sont pas malheureusement conscients des conséquences à long terme de ces informations. Ils ne savent pas qu’une fois une information postée sur les réseaux sociaux ou même sur , elle devient durable, indélébile et impossible à effacer.
Tous nos statuts, toutes nos photos et toutes les rumeurs nous concernant resteront en ligne à jamais, même des personnes décédées continuent à recevoir des messages et des commentaires sur leur page Facebook. Le web nous rend immortels. Le bon côté est qu’on continue à vivre.
Le problème est que les jeunes qui évoluent sur internet et grandissent en public vivront dans un monde où tout le monde aura accès à leurs erreurs de jeunesse y compris leur futur employeur, leur futur partenaire et leurs futurs amis, et ce, pour le reste de leur vie.
Souhaiteriez-vous que tous les détails intimes de votre vie soient accessibles à tout le monde ? Quel regard porteriez-vous sur ce que vous avez fait hier soir, non pas demain matin, mais dans quelques années ?
Source : https://batinote.wordpress.com/2014/11/28/1981/