Qui ne change rien, n’a rien! (2/2)
Êtes-vous prêts pour la suite de ce voyage intérieur riche en questionnements ? Entre vous et moi, pour profiter de ce périple, je vous invite à l’honnêteté, particulièrement dans vos réponses aux questions qui viendront perturber votre chemin !
Nous nous étions donnés un instant pour se regarder dans le miroir sans se mentir. Maintenant, que connaissons-nous de nous-mêmes ?
Qu’avons-nous découvert au sujet de cette image que nous avons construite de toutes pièces et que nous appelons « MOI » ? Cette image constitue le fondement de notre amour-propre. Quelles que soient les circonstances, il nous faut la choyer, la protéger ! N’est-ce pas ce que l’on nous enseigne ? Soigne TON image.
En réalité, nous, les êtres humains, réagissons mécaniquement aux circonstances de la vie, ce qui fait de nous des victimes permanentes. Si quelqu’un nous flatte, nous sourions; si quelqu’un nous humilie, nous souffrons et nous heurtons si nous avons été heurtés.
Parfois, nous voudrions même ressembler à une « image idéale », celle que nous nous sommes donnée. Mais « je suis toujours en dessous », « jamais à la hauteur ». C’est la raison pour laquelle « je ne m’aime pas ». Voici tout ce que j’ai envie d’appeler les tracasseries habituelles de l’ego.
C’est là que se situe l’essentiel de notre réflexion dans notre cheminement vers le changement et donc, l’introspection.
La totalité de la démarche introspective est cette compromission avec l’ego.
La marque de la présence de l’ego se situe dans cette sorte de vision excentrique : « je ne regarde plus de là où je suis, mais je m’imagine, moi sous le regard des autres ».
Il me revient cette parole d’un grand sage anonyme : « Vous serez libre à partir du moment où vous cesserez de vous croire en représentation devant un public, lorsque vous serez simple ».Tellement vrai, qu’en pensez-vous ?
La simplicité est à mon sens un vrai dépouillement intérieur par lequel, cessant d’être attentif à l’apparence même que l’on donne de ce que l’on est, on obtient sans le vouloir une exacte coïncidence entre ce que l’on montre et ce que l’on est.
Mais quelle serait cette force qui nous pousserait vers la liberté d’être simplement soi-même ?
Cette force, je souhaiterais l’appeler la volonté.
Elle peut être un formidable moteur pour avancer. A mon sens, elle se construit et se développe tout au long de notre vie corrélée à nos croyances et nos convictions. Plus ces dernières sont fermes, plus la volonté se veut puissante.
«Est fort celui qui est capable de regarder le réel en face », résume le psychanalyste Jacques Arènes. « À partir du moment où l’on peut négocier avec ses impuissances, ses limites, on devient capable de se frayer un chemin actif dans le monde.»
Commençons donc par avoir la volonté de regarder nos faiblesses. La pire chose que les gens peuvent faire, c’est d’ignorer leurs faiblesses en les niant.
La véritable force serait donc d’ouvrir nos yeux sur ce que nous sommes réellement, plutôt que « d’ambitionner » un idéal d’ascétisme, de docilité, de sainteté… Nous sommes des êtres faillibles et même souvent rebelles ! La volonté fait partie des dons de l’esprit avec le courage, la ferveur et la force. Mais elle ne va pas de soi.
Dès l’instant où nous prenons conscience du fait que les Hommes fonctionnent à partir de leurs motivations, nous avons fait déjà un pas.
Plus précisément, c’est l’intention qui donne la direction de la conscience. Ce que valent nos actes, nos pensées, nos sentiments, ce sont ce que valent nos intentions. Sage parole d’un homme si cher à nos cœurs, n’est-ce pas ?
L’extériorité est parfois trompeuse, c’est l’intention qui est importante. Or, la lucidité qui éclaire les intentions révèle parfois aussi le pire. D’où l’importance de ne pas juger mais seulement d’observer sans condamner.
Au final, dans l’adversité de nos faiblesses et de nos chutes, ce sera le courage de revenir sans cesse à Dieu qui constituera notre seule force et notre abri. Cette force nous aide à lutter, non pas contre autrui, mais contre nos propres mouvements d’égoïsme, d’indépendance, de découragement, d’orgueil… Le tout n’est pas de ne jamais fléchir, mais de revenir sans cesse à Dieu
La juste attitude est donc d’avoir une âme de pauvre, de se pardonner à soi-même, de ne pas se scandaliser de ce qui nous habite. C’est ce qui conduit à la paix.
La nécessité de se regarder et réfléchir sur soi met tout le monde d’accord mais qu’en est-il du vrai changement comparé au maquillage de l’égo?
L’ego déteste changer. Il cherche à contrôler la situation et se croit le plus fort et parfait. Il prétend donc à la supériorité par défaut (d’éducation). L’ego en incombera la cause aux autres, évitant ainsi la remise en question car l’équation dangereuse peut se résumer ainsi :
Changement intérieur = évolution = éveil = sagesse grandissante.
Il n’est donc pas surprenant que l’humanité soit aussi perturbée. Car lorsque notre conscience supporte une volonté suffisante pour se débarrasser d’un égo capricieux, c’est une véritable libération qui s’opère en nous, une merveilleuse révolution intérieure. Mais avant d’avoir le courage de faire ce choix, l’ego fait tout pour nous en dissuader.
Pour cet adepte de l’immobilisme, les choses établies et reconnues sont les plus sûres béquilles. Supports qu’il n’envisage nullement de rejeter afin de ne surtout pas augmenter son allure. Plus son évolution est freinée, plus il se sent sécurisé. Les chemins venant du passé captivent plus son attention que ceux menant vers l’avenir. Le changement qui amène à se débarrasser de tout le superflu, l’effraie, car l’ego accumule autour de lui une masse de choses encombrantes auxquelles il s’attache. Nous pourrions également comparer l’ego à un adolescent rebelle, mais lorsqu’il comprend qu’il peut vivre différemment, et avec plus de bien-être à long terme, il accepte de se transformer.
L’ego n’est donc pas un ennemi en nous mais un adolescent à éduquer, à guider, à aimer (d’autant plus que certaines de ses réactions proviennent d’expériences immatures où, blessé, il s’est replié sur lui-même).
Avant de terminer permettez-moi d’attirer votre attention sur un point qui me semble important. Aujourd’hui plus que jamais, le monde nous donne l’impression qu’il faut « faire pour avoir ». « Faire des études pour avoir un diplôme », « Faire une carrière pour avoir de l’expérience », « Faire un voyage pour avoir un peu de détente », « Faire des achats pour avoir le bonheur »…
Au final, n’avez-vous pas l’impression que « Faire pour avoir », est un cercle vicieux sans fin qui mène immanquablement au désespoir car l’égo ne sera jamais satisfait d’avoir ? Il veut toujours avoir plus. Il nous impose donc des sensations d’obligations pour atteindre encore plus de richesse, de pouvoir, de popularité, d’admiration, etc.
Ne sommes-nous pas des êtres Humains ? Que choisissons-nous d’explorer en profondeur : l’être ou l’avoir ?
Avons-nous besoin d’avoir pour être ? Ou notre être sera-t-il maître de ce qu’il choisira d’avoir ?
Quant à vous, qui me lisez, qui choisissez-vous d’être là maintenant face à cet article ?
Pour terminer je vous invite à lire ce petit poème attribué à l’imam Ali, que Dieu soit satisfait de lui, qui, j’espère, viendra alimenter vos réflexions.
« Prétends-tu n’être qu’un petit ver,
Alors qu’en toi se cristallise l’univers.
Ton remède est en toi, mais en as-tu conscience ?
Ton mal vient de toi, en as-tu clairvoyance ? »
JazakAllahoukheir pour ces 2 articles
Merci pour ces deux articles et cette réflexion.
En effet, malheureusement, trop de gens (je ne m’exclu pas) cherchent à Avoir. Certains sont prient de bonnes volontés, prêt à changer, mais chasser le naturel… il revient au (grand) galop. Comment donc tenir sur la distance (d’une vie) ? Peu être qu’en plus de faire le ménage à l’intérieur de soi, il faille faire le ménage dans nos relations, qui ont tant d’influence sur nous ?
En tout cas, je penses que chaque personne prête à changer dois s’attendre à des moments de solitudes, frustrations, angoisse peu être etc.. et qu’il faut être prêt à les affronter. Lorsqu’on est au courant que cela arrivera inéluctablement, on sera plus en clin pour les affronter, car cela fera partie du processus du changement qu’on aura intégré, et pour lesquels on se sera préparé.
On a rien sans rien, rien n’est facile, je fais souvent l’analogie avec une personne qui souhaite perdre du poids, elle n’arrivera jamais à maigrir si elle ne ressent pas cette frustration à un moment donné, ce manque de nourriture (aliments, émotionnel, sentimentale etc), et c’est le fait d’aller au delà de ces états que le corps s’adaptera et qu’on arrivera à des résultats. Puis quand l’objectif sera atteint, il faudra stabiliser son nouveau poids (vous souvenez vous du naturel ? Il revient au grand, grand galop).
C’est pareil avec son égo, une fois auto-complimenté ou complimenté par d’autres (ce qui peu être très subtile car cela ne prends pas forcement la forme d’un compliment), on se dit que l’objectif est atteint. Or de mon point de vu, tout reste à faire pour garder son poids (d’égos) en forme, et être en paix avec soit même, en ayant conscience des bonnes expériences de la vie, vivre l’instant présent, en transformant toutes nos expériences dite négatives en positives, ce que nous apprends les neurosciences bar le biais des neurotransmetteur, renseignez vous.
Enfin, comme il a été dit je penses que tout le monde peu changer, vraiment tout le monde, mais est ce que tout le monde en a la volonté ? malheureusement je ne pense pas car trop de gens regard régulièrement la télé et se laisse abrutir par notre société de consommation (avoir, avoir, avoir..), de surcroît, cela demande un efforts de remise en cause colossale (on ne commence pas un régime -de l’égo- à la légère, vaut mieux être prévenu de ce qui nous attends, sinon on craque très rapidement), mais n’est ce pas le prix à payer pour essayer d’être en paie avec soi-même (quel qu’en soit nos épreuves) ? Changeons, balayons devons nos porte 😉
Merci à vous pour votre travail.
Fraternelement,
Mourad