Dieu au cœur de nos vies
La spiritualité comme présence à Dieu à chaque instant de sa vie est une conquête quotidienne et un projet de longue haleine qui ne s’achèvent qu’à l’instant de la mort.
Le moyen pour y entrer réside dans la capacité à cultiver inlassablement un attachement véridique à la vie dernière, contre vents et marées et dans les tumultes d’un monde agité et tourmenté, de plus en plus coupé des valeurs spirituelles et de toute référence à Dieu.
Partout, l’habitude des rythmes terrestres pressés, les exigences immédiates à satisfaire, les besoins matériels et de consommation à combler et les ambitions futiles à assouvir, entravent l’ascension de l’être humain vers son accomplissement moral et spirituel, obscurcissent ses motivations profondes et lui font oublier sa condition de passager, d’étranger, de pèlerin, de cheminant et d’être spirituel par essence.
Ce contexte ultra matérialiste exerce alors sur l’Homme une pression telle qu’il finit littéralement par y laisser son âme. Partout, l’Homme moderne finit, peu ou prou, par s’incliner et capituler face au déluge du matérialisme ambiant et à l’attraction de la religion du consumérisme intégral à laquelle l’humanité est assujettie.
L’Homme n’habite plus le temps et ne dispose presque plus de cette sensibilité qui lui permet de poser les questions essentielles sur la finalité de la vie et d’aller jusqu’au bout de cette interrogation.
Les croyants comme la grande masse de la société n’échappent pas à ce phénomène et en subissent les conséquences qui se manifestent dans une forme de perte de sens, de consistance, de constance et de cohérence de leur pratique spirituelle.
Pourquoi suis-je sur terre ? Ai-je personnellement une destinée « glorieuse » à accomplir au-delà de l’horizon matérialiste que me propose la « civilisation des choses » ? Sur quel rocher solide fonder ma vie pour que mon capital-vie ne se consume pas dans un mal-être existentiel ou dans une course effrénée et absurde à l’avoir et au paraître ? comment nourrir mon âme pour qu’elle puisse réaliser pleinement sa destinée et sa vocation ?
Or l’énergie que nous portons à réaliser notre image sociale, à répondre aux attentes des autres, à se conformer aux valeurs dominantes, à combler nos désirs ou frustrations ressentis comme des impératifs, finissent plus ou moins par étouffer progressivement ces interrogations sur le sens de l’existence, affaiblir le souci de Dieu dans les cœurs et avoir raison de notre vocation d’êtres promis à la félicité éternelle.
Sans un certain effort pour résister aux facteurs d’érosion spirituelle et cultiver le souci de la vie dernière, nous risquons de devenir sourds à Celui qui nous appelle.
Nous risquons de devenir de simples objets manipulés par nos instincts et les victimes consentantes, peu ou prou, de tout le formatage et le conditionnement d’un système coupé de Dieu et dépourvu de sens, qui nous entraine tel un déluge emportant tout sur son passage.
En effet beaucoup de soucis, souvent faux, nous portent vers l’avenir, nombre de peurs nous retiennent prisonniers du passé et le présent, qui est toujours le seul moment sur lequel on peut agir, le seuil vers l’Eternel, nous échappe et ne peut s’épanouir.
Or, la vocation de la Spiritualité authentique telle qu’elle a été transmise par les Messagers de Dieu (paix sur eux) et revivifiée par leurs héritiers tout au long de l’histoire de l’humanité, est de rendre l’homme disponible pour ses fins dernières, de le libérer des fausses attaches, des limites superficielles pour lui permettre d’entrer en communion avec la vie dernière et vivre pleinement l’expérience personnelle.
Car la pire chose qui puisse arriver à l’Homme, croyant de surcroit, est d’oublier qui il est et vers quoi il s’achemine durant son passage éphémère sur cette terre.
Sans cette conscience, notre vie est alors sous tension. Elle est course effrénée vers plus d’avoir et plus de paraître, une agitation illimitée vers davantage de consommation et de jouissance, un vide intérieur qui s’exprime dans notre intention, dans nos soucis et dans les préoccupations qui structurent notre vécu et organisent nos existences loin de l’essentiel.
Merci pour cet article. Nous sommes happés et abîmés par ce monde matérialiste. Et je pense souvent aux gens de la caverne qui se sont isolés du monde pour sauver leur âme. J’aimerais être de ceux là !
Magnifique article. Merci beaucoup pour ce partage, cette belle exhortation. Que Dieu nous compte dans cette vie ici bas parmi les bienfaisants et celles et ceux qui pratiquent Son rappel.