La crise comme interpellation
Les crises que nous traversons et qui nous traversent redonnent ses lettres de noblesse à l’échelon local, vécu comme un lieu privilégié de rayonnement et de participation tous azimuts.
Dans ce contexte favorable au découragement, à la peur et au repli sur soi et à l’entre soi, les acteurs que nous sommes peuvent être les porteurs d’une espérance active, d’une participation imprégnée de quiétude et de sérénité. Encore faut-il savoir mettre à profit cette situation pour en sortir grandis et transformés.
Ce tourbillon a un mérite : celui de nous faire réfléchir collectivement à notre vocation dans la société, à nos responsabilités individuelles et collectives ici et maintenant.
Crise, quésaco ?
Le sens étymologique du mot crise renvoie à une notion fondamentale : celle de faire un choix et de décider.
La crise serait le moment opportun pour se renouveler et transformer une situation critique en opportunité pour une action féconde. Un moment idéal pour poser les bonnes questions de présence et de participation, de gestion et de stratégie. Elle peut être l’occasion pour une communauté de foi symboliquement écrasée et humiliée, de gagner en densité et en rayonnement.
Le témoignage coranique dans son ensemble présente le chemin des Prophètes et de leurs héritiers comme semé de difficultés, d’incompréhensions, d’épreuves et d’hostilité extrême.
Ce qui est en crise pour les fidèles que nous sommes, ne peut pas être déterminé simplement par des paramètres sociologiques, politiques ou économiques, mais par la considération du destin de Dieu, l’attention à ce à quoi Dieu destine l’homme et le monde, et à notre inscription spirituelle dans ce destin.
On peut dire qu’une crise, dans quelque domaine qu’elle se manifeste, est une interpellation qui amène à s’interroger. Elle oblige à se poser des questions, elle pousse à passer des affirmations (peut-être trop souvent répétées et parfois trop péremptoires) aux questions. De cette manière, la crise peut provoquer un élan et opérer un travail de renouveau.
Lire aussi :
Une humanité commune, un destin commun