Parce que la vie est courte !
Lorsque l’on perd un être cher, nous passons par plusieurs étapes et par différents sentiments. Le long processus de deuil commence dès l’annonce de la mort d’une personne qui nous est chère.
Le deuil se fait de différentes façons selon la personne, mais il y a des phases clefs par lesquelles chaque endeuillé passe et qui sont des étapes naturelles et réparatrices.
Selon les travaux d’Elisabeth Kübler-Ross nous pouvons retenir cinq étapes dans le deuil : Le déni, la colère, l’expression, la dépression, l’acceptation.
Il existe un autre sentiment que l’on peut retrouver dans la phase de dépression qui traverse parfois certaines personnes qui vivent la mort d’un proche. Ce sentiment est la culpabilité.
Un sentiment humain qui peut être plus ou moins grand selon la relation que nous avions avec la personne disparue.
Ce sentiment de culpabilité est un sentiment très désagréable qui nous accompagne dans notre vie. Nous pouvons le vivre même hors du deuil. Nous ressentons parfois la culpabilité de ne pas avoir assez fait, de ne pas avoir assez exprimé notre amour, le sentiment d’être resté fâché avec une personne par fierté à cause de futilités, le sentiment de ne pas avoir passé assez de temps avec ceux que nous aimons. Si nous pouvons ressentir de la culpabilité envers certaines personnes, nous pouvons parfois changer cela… Mais que peut-on changer lorsqu’une personne meurt et que ce sentiment nous habite ?
Dans cet article, c’est ce sentiment de culpabilité que je voudrais mettre en avant, parce que je pense qu’en travaillant notre « lien », notre « relation » à autrui, nous pouvons l’éviter. En travaillant également sur nos égos nous pouvons espérer que nous ne regretterons rien à la mort d’un proche qui nous est cher.
Il peut parfois nous sembler que notre vie sera longue, riche et bien pleine. Nous avons parfois ce sentiment que la mort ne touche que les autres, que nous avons encore de longues années à vivre et ce sentiment d’ « immortalité » nous empêche parfois de chérir, de pardonner, d’exprimer notre amour par des mots et des gestes, de profiter de ceux qui nous entourent … parce qu’il nous semble que nous avons le temps, parce qu’il nous semble parfois que ce n’est pas si « important », et pourtant….
C’est lorsqu’une personne que l’on aime nous quitte que la vie semble tout à coup si courte ! Le temps que nous pensions avoir, disparaît tout à coup. Et c’est à ce moment-là que la culpabilité peut apparaître. Elle sera plus ou moins grande selon le degré de conscience de nos devoirs vis-à-vis de l’autre, mais également selon l’implication que nous avons eue dans notre relation à l’autre.
En effet, si nous avons failli à nos devoirs envers le défunt, la culpabilité sera présente et grande. En revanche, si le lien a été entretenu, si nous prenions des nouvelles de la personne, lui rendions visite, lui tenions compagnie …, la culpabilité, même si elle est présente, s’amoindrit !
Que dire alors du sentiment de culpabilité que nous pourrions ressentir si nous rompons les liens de parenté ? Dieu nous exhorte dans le Coran à travers Ses paroles : « Craignez de rompre les liens du sang. Certes Dieu vous observe parfaitement. » (1)
Nous devons nous interdire de rompre les liens de parenté, peu importe la gravité des problèmes que nous pouvons rencontrer avec un membre de notre famille. Nous ne devons jamais fermer nos portes et nos cœurs. La culpabilité est un sentiment bien trop lourd à porter et nous devons le refuser de notre vivant en travaillant sur soi.
« Il n’est pas permis à un musulman de rompre avec son frère en religion plus de trois jours, au point où quand ils se rencontrent, chacun d’eux se détourne de l’autre. Le meilleur des deux est celui qui commence par saluer l’autre. », nous enseigne le Prophète, paix et salut sur lui. (2)
La vie est bien trop courte pour rester fâchés à cause de futilités. Nous ne savons combien de temps nous vivrons sur cette Terre. Chaque jour que nous vivons peut être le dernier ou pour les personnes qui nous sont chères.
Comme sont parfois rares les moments où nous disons « je t’aime » à nos bien-aimés ! comme sont parfois rares les moments où nous donnons de l’importance à ceux qui vivent sous notre toit ! comme sont parfois rares les sourires que nous offrons à ceux que nous chérissons ! La vie est pourtant bien courte et il faudrait bien plus d’une vie pour aimer pleinement ceux que Dieu nous a donnés comme compagnie précieuse sur cette Terre.
Lorsque la mort frappe l’un d’entre nous, c’est à ce moment-là que nous prenons conscience de tout ce que nous aurions pu dire, de tout ce que nous aurions pu faire, de tout ce que nous aurions pu offrir… soyons de ceux qui ont pris conscience que la vie est courte, devançons la culpabilité en l’empêchant de nous toucher lorsqu’il sera trop tard, en aimant et en exprimant, chaque jour que Dieu fait, tout l’amour que nous avons pour ceux qui nous entourent.
Parce que la vie est courte, réconcilions-nous avec les personnes avec qui nous sommes fâchés, pardonnons à ceux qui nous ont offensés et accordons de l’importance à tous ceux qui font briller le soleil dans nos vies.
(1)Coran : Sourate 4, V1
(2) Hadith rapporté par Boukhari et Muslim