Profiter de Ramadan pour se réconcilier
Le mois béni du Ramadan, qui nous ouvre une fois de plus les portes afin de nous purifier, de nous ressourcer, de nous rapprocher de Dieu, est enfin là.
Un mois qui se prépare des semaines à l’avance, voire même des mois. En effet, ce que nous récolterons durant le mois béni de Ramadan n’est autre que le travail que nous aurons fourni bien avant. Tel un jardin dans lequel nous sèmerions des graines et que nous récolterons.
Nous ne pouvons, je pense espérer récolter des fruits si nos cœurs ne sont pas nettoyés de toute rancune ou rancœur. Il n’est pas toujours évident de pardonner surtout lorsque nous avons été très blessés. Il n’est pas toujours facile d’écraser son égo et sa fierté, mais pourquoi accepter de porter dans son cœur des sentiments négatifs envers les autres ? Sentiments qui en réalité nous font du mal à nous-mêmes avant d’en faire aux autres. Si nous pardonnons, nous le faisons pour nous-mêmes et c’est nous qui en seront récompensés et heureux le jour du jugement dernier lorsque nous rencontrerons notre Seigneur, avec nous l’espérons, un cœur sain.
Dieu dans le Coran n’a de cesse de nous rappeler le bon comportement que nous devons adopter les uns envers les autres. Dans plusieurs versets, Il nous enjoint de pardonner : «Pardonne de la belle manière». (1) «Qu’ils pardonnent et qu’ils tournent la page! N’aimez-vous point vous-mêmes que Dieu vous absolve ?». (2) «Ceux qui pardonnent aux gens, et Dieu aime les gens de bien». (3) «Celui qui se montre patient et pardonne, c’est certainement là une marque de caractère». (4)
Le mois béni du Ramadan est une opportunité qu’il ne faut pas laisser passer. Nous devons essayer de réparer les relations gâchées, les relations rompues qu’elles soient familiales ou pas.
Pardonner est un acte du cœur qui demande une grande modestie et une force de caractère. Ce n’est pas être faible que de tourner la page, mais bien au contraire c’est être conscient de son devenir après la mort et être conscient que le lourd fardeau de la rancune et de la rancœur ne fait que nous éloigner de notre Seigneur, exalté soit Son Nom.
Nous avons dans l’exemple du Prophète, paix et salut sur lui, un modèle de clémence et de pardon. Le Prophète, paix et salut sur lui, a été persécuté, humilié, chassé de chez lui et pourtant lorsqu’il revient victorieux à la Mecque après tant d’années difficiles, il accorde son pardon et fait preuve d’une grande miséricorde envers les personnes qui l’avaient jadis chassé.
Nous espérons tous que Dieu nous pardonne nos péchés, nos erreurs et nos manquements. Nous voulons tous que Dieu fasse preuve de clémence et de miséricorde envers nous alors comment ne pas faire preuve nous aussi de tous ces sentiments nobles ?
Il y a sûrement des tas de façons pour atteindre cette pureté du cœur qui nous amène à ne garder en nous ni rancœur, ni rancune, ni haine envers qui que ce soit. Parmi ces façons, il y a certainement le fait de nous souvenir que la personne en face n’est finalement qu’un être humain sujet à la faiblesse et à l’erreur. Se souvenir de tout le bien qu’elle a pu nous procurer, se souvenir de toutes ses qualités, se rappeler tous les bons moments passés et puis… se dire que finalement je suis aussi une personne qui peut un jour se tromper, blesser l’autre et faire des erreurs.
Faire des invocations pour sa sœur ou son frère qui nous a fait du mal est un excellent remède pour apaiser le cœur. A travers ce lien fort de l’invocation pour autrui, surtout si cet autre nous a blessés, nous pouvons aspirer à recréer une relation saine. Peut-être et sûrement différente de celle qu’elle était auparavant, mais en tout cas dénuée de sentiments lourds et négatifs qui nous empêchent d’avancer vers Dieu.
Ne pas pardonner à l’autre, c’est s’empêcher d’avancer vers Dieu sereinement.
Alors, n’oublions pas qu’en pardonnant le mal qui nous a été fait, nous ne faisons que nous délivrer d’un lourd fardeau.
(1) Chapitre 15 – verset 85
(2) Chapitre 24 – verset 22
(3) Chapitre 3 – verset 134
(4) Chapitre 42 – verset 43