La place de la femme dans la pensée de Abdessalam Yassine
À l’occasion de la 12ᵉ commémoration du décès du Professeur Abdessalam Yassine, homme de foi et de renouveau, la thématique de la place de la femme est d’une importance capitale.
Trop souvent enjointe à se taire et à se faire discrète, la femme qui veut connaître Dieu et Le servir a tout intérêt, pour elle-même mais aussi pour sa famille et sa société, à connaître la place noble et élevée que Dieu, exalté soit-Il, lui a donnée.
Des siècles sont passés depuis que Dieu, exalté soit-Il, nous a envoyé le dernier messager, sceau de la prophétie, Mohamed, paix et salut de Dieu sur lui. Depuis, la décadence de notre monde, le rejet de la foi, de la morale et des valeurs nous ont laissé un monde en perte de sens où la place de la femme n’a malheureusement pas été épargnée.
Mais, Dieu merci, il n’y a pas de place pour la fatalité ni pour le pessimisme chez celui qui croit en Dieu et au Jour dernier, et qui sait qu’il est possible d’œuvrer, à son échelle, pour contribuer à un monde plus juste et meilleur. De très nombreuses femmes ont pris leur destinée en main et ont trouvé, dans la pensée du grand rénovateur Abdessalam Yassine, que Dieu l’ait en Sa Sainte miséricorde, un modèle spirituel revivifiant, épanouissant, humain, respectueux et à l’écoute des besoins qu’une femme peut avoir.
Parce que oui, si la femme doit retrouver sa place, cela ne peut se faire en étouffant ce qu’elle est, en niant ses besoins, ses spécificités et l’essence même de ce que Dieu, exalté soit-Il, a créé en elle.
En effet, bien qu’il existe aujourd’hui de grandes théories prônant la défense des femmes et l’égalité entre hommes et femmes, nous sommes et restons différents par essence, et chacun a ses propres spécificités. On ne peut le nier ni le cacher.
Reprendre sa place de femme, c’est rechercher l’équilibre divin dans un monde créé pour que chacun œuvre selon son statut, en vue de son devenir après la mort. Loin d’un combat cherchant à écraser la gent masculine, le projet de renouveau d’Abdessalam Yassine vise à redonner sens à la place de chacun dans une relation de miséricorde, de bienfaisance et de justice.
Rencontrer la pensée du Professeur Abdessalam Yassine a changé de nombreuses personnes, parmi lesquelles des milliers de femmes pour qui concourir à l’Amour divin est enfin devenu possible. Avec et auprès des hommes, dans une relation fraternelle forte où l’amour en Dieu est le maître-mot.
La femme musulmane, soucieuse de son devenir après la mort, a un rôle central à jouer. Elle est la sœur, l’épouse, la mère, l’alliée, la partenaire, la conseillère, le pilier… Qu’elle soit dans son rôle au sein de sa famille, auprès de son époux et de ses enfants, au sein de la mosquée, dans des associations ou dans différentes instances, au milieu de ses concitoyens dans la société ou dans le cadre de son travail, elle apprend et transmet. Elle donne et partage, s’éduque, s’élève, se réforme, se transforme et se bonifie. Elle recherche l’agrément de Dieu et la proximité divine en ennoblissant ses intentions et en les tournant exclusivement vers Dieu, exalté soit-Il.
Dans la pensée d’Abdessalam Yassine, paix à son âme, l’appel à Dieu se fait de manière conjointe et commune, porté par tous. Ce n’est pas un privilège réservé aux hommes ni une exclusivité d’élite. En effet, Dieu ne dit-Il pas :
« Quiconque, homme ou femme, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleures de leurs actions. » (1)
Mais aussi : « Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d’aumônes, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent de Dieu et invocatrices. Dieu a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense. » (2)
De nombreux autres versets, mais aussi des hadiths et récits, nous rappellent que connaître Dieu, s’élever en degré par les bonnes actions et chercher à être utile en œuvrant sur terre pour le bien est l’affaire des hommes et des femmes.
Telles les deux ailes d’un oiseau, c’est ensemble, de manière conjointe, que les hommes et les femmes, dans une relation d’amour en Dieu empreinte d’un très grand respect, s’envolent vers les plaines de l’éducation spirituelle où règne la justice, afin de gravir ensemble la pente ascendante pour atteindre les plus hauts sommets du bel agir (l’Ihssane)
Et pour tout ce qu’il nous a légué, pour le combat qu’il a mené de son vivant pour raviver la foi et revivifier la place de la femme, nous sommes reconnaissantes et remercions le professeur Abdessalam Yassine.
Que Dieu, en cette 12ᵉ commémoration, renouvelle sur lui Sa miséricorde, Son amour et Sa satisfaction.
- Sourate 16, verset 97
- Sourate 33, verset 35