Libre avec mon voile, esclave de vos lois
Laurence Rossignol ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, prenant la parole pour donner son avis sur les grandes marques qui se lancent dans des tenues pour femmes voilées, compare ces musulmanes qui portent le voile de leur propre gré aux « nègres » américains acceptant leurs conditions d’esclaves.
Il n’en fallut pas plus pour soulever une indignation sur les réseaux sociaux et une pétition signée par plusieurs centaines de personnes pour demander sa démission.
Comment la ministre qui dit défendre les droits des femmes peut-elle parler ainsi ? Comment en sommes-nous arrivés à ne voir de la liberté qu’une seule facette ?
Je prends ma plume aujourd’hui pour expliquer à cette dame que oui d’une certaine façon elle a raison, je me sens esclave ! Elle n’a pas tort, je commence vraiment à sentir que je dois me soumettre à des gens détenant l’autorité sur moi afin de faire ce qu’ils veulent de moi et ce qu’ils pensent bon pour moi.
Je me sens en effet, esclave de toutes ces personnes parlant à ma place, de toutes ces lois qui veulent m’imposer de retirer mon voile, de tous ces regards compatissants pensant que je suis obligée de me vêtir ainsi. Je suis esclave d’une façon de vivre la liberté que je ne veux pas, esclave d’une seule et unique façon de penser les droits de la femme : me dévêtir pour être libre !
Est-ce qu’il vous est impossible, vous politiciens ou simples concitoyens, de comprendre que ma liberté est exactement ce que je vis lorsque je me voile. J’ai choisi de porter le voile sans contrainte aucune. J’ai fait ce choix et je n’ai jamais eu à le regretter. Je pense et vis la liberté justement dans mon choix de me voiler. N’ai-je pas le droit finalement de décider de ce que je dois ou ne dois pas porter ?
Je suis libre avec mon voile, mais je suis esclave de vos lois. C’est pour cela, que je ne peux me taire et vous faire savoir, Mme la Ministre, que si vous voulez vraiment nous aider, alors venez à notre rencontre, moi et toutes ces femmes qui sommes heureuses d’être françaises et musulmanes. Toutes ces femmes qui font le choix de se vêtir différemment de ce que veulent leur imposer la société et la mode. Ces femmes qui refusent que l’on ne voit d’elles que leurs voiles car elles sont tellement plus que cela. Venez à notre rencontre et écoutez-nous vous raconter « notre liberté ». Une liberté différente de celle que vous concevez. Une liberté qui est celle de nous vêtir comme nous le désirons. Une liberté, qui si vous ne la comprenez pas, nous vous demandons juste de la respecter !
Comme le dit Louis Alidovitch, ne tombons pas dans le piège de la provocation identitaire. Qui n’a de vocation vu le contexte dans lequel il intervient, de faire oublier les revendications de justice sociale et de s’embourber dans des débats stériles communautaires. Joignons-nous aux revendications seines avec nos identités pleines pour la paix et la justice dans notre pays.
Merci pour l’article qui trouve tout son écho dans nos cœur je crois. En effet, seul en déjouant ce qui peut être une réaction naturelle et légitime, qu’on reste sur la bonne ligne, imperturbables. Sinon tout est prédisposer à nous en sortir. Il ne faut pas être comme tous le monde justement pour espérer amener la paix dans un monde qui ne jure que par la violence.