Décès de Mohamed Morsi, l’ONU demande une enquête
Cette déclaration intervient alors que des voix s'élèvent contre les conditions de détention de Mohamed Morsi avant sa mort.
Égypte – Le bureau des droits de l’Homme de l’ONU a réclamé ce mardi 18 juin une enquête “minutieuse et indépendante” après la mort brutale de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi. L’homme de 68 ans s’est effondré en plein tribunal, lors d’une audience hier, alors qu’il était emprisonné depuis près de six ans.
“Toute mort soudaine en prison doit être suivie d’une enquête rapide, impartiale, minutieuse et transparente menée par un organe indépendant afin de faire la lumière sur la cause du décès”, a déclaré à l’AFP Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme.
Des conditions de détention “inhumaines”
Après l’annonce de son décès, le Parti de la liberté et de la justice de Mohamed Morsi, bras politique des Frères musulmans, a parlé d’un “assassinat”, dénonçant dans un communiqué de mauvaises conditions de détention dont “le but était de le tuer à petit feu”.
En mars 2018, une commission britannique indépendante avait condamné son maintien à l’isolement 23 heures par jour, dans des conditions de détention pouvant “relever de la torture ou du traitement cruel, inhumain ou dégradant”, rappelle l’AFP.
“Le refus d’un traitement médical de base auquel il a droit pourrait entraîner sa mort prématurée”, avait déclaré devant le Parlement britannique le député Crispin Blunt, président de cette commission.
Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement en Égypte pour une courte mandature de 2012 et 2013, a été renversé par l’armée et son ancien ministre de la Défense Abdel Fattah al-Sissi. Devenu président, ce dernier mène depuis une répression sans merci contre l’opposition islamiste et en particulier les Frères musulmans, dont des milliers de membres ont été emprisonnés.