La misère humaine
Toute l’année occupée par mon quotidien, je m’active à mes tâches. Je ne connais pas la misère, je vis aisément et me permets parfois même « des petits plaisirs ». Les gens que je côtoie ne manquent de rien non plus. Gagnant un salaire qui leur permet de vivre et de faire vivre leurs familles. Aussi, Nous ne vivons pas au-dessus de nos besoins et essayons de ne pas gaspiller.
Les gens dans la misère, je les croise parfois dehors. Un mendiant ou un sans-abri assis seul dans la rue mais cela est rare contrairement à certains pays. Parfois aussi des gens dont les fins de mois sont difficiles mais qui ont tout de même toujours quelque chose dans leur assiette et un toit sous lequel vivre.
Cette misère humaine, c’est pendant mes vacances que j’y suis confrontée. Retour au pays, retour aux sources. Nous nous y rendons chaque année afin de rendre visite à la famille. Le pays est beau, les gens y sont chaleureux, hospitaliers, souriants. La plage, le soleil, la montagne, les souks… Il y en a pour tous les goûts.
Et puis, il y a l’envers du décor : La pauvreté, la mendicité, les salaires de misère. Lorsque je rends visite à certains membres de ma famille, je me rends compte comme la vie peut être difficile pour eux. Vivant à plusieurs dans la même maison, travaillant durement pour gagner quelques dirhams. Leur vie est rude et difficile mais ils ont l’air heureux. Vous accueillant avec le sourire et la bonne humeur. Ils vivent avec peu, simplement, se contentant de ce que Dieu leur a donné. Et ce qui est frappant, c’est que même en ayant peu, il vous offre tout ce qu’ils ont.
Il y a aussi ces mendiants dans les rues, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes. Et tous ceux qui « survivent » avec des petits boulots. Cette dame qui vend des paquets de mouchoirs, ce petit garçon qui vend des paquets de chewing-gum sous une chaleur ardente.
Tout cela me renvoie à moi-même et à ce que je fais pour aider les autres. A tout ce que Dieu m’a donné et à la façon dont j’utilise Ses bienfaits sur moi. Et ces sentiments qui ne me quittent pas, l’impuissance et la culpabilité.
C’est en voyant ceux qui ont peu que l’on se rend compte de ce que nous avons. Matériellement oui, nous avons. Mais la misère humaine est sûrement ailleurs. Ne serait-ce pas le fait d’avoir les poches pleines mais le cœur vide ? Vide de sens, vide de Dieu, vide de l’essentiel…
Certainement ! Mais pour emprunter le chemin de Dieu et arriver à Lui, il faut sûrement un équilibre dans la vie matérielle. Avoir beaucoup d’argent, peut amener à oublier Dieu. Mais comment se consacrer à Dieu lorsque chaque jour est une lutte pour avoir de quoi manger ?
Si les choses étaient équitablement réparties dans ce pays comme dans le monde, tous auraient de quoi manger à leur faim. Je ne sais plus où j’avais lu que la terre produisait assez pour nourrir chaque être humain.
L’injustice pourtant règne dans notre monde au point où pendant que certains se « goinfrent » d’autres meurent de faim.
Nous ne pouvons aider tous ceux qui sont dans le besoin mais nous pouvons essayer de changer les choses à notre échelle. En commençant par se soucier des autres. Ce souci de l’autre devrait être présent en chacun de nous. Cette envie de bienfaisance et de justice pour tous. Pour nos proches mais aussi pour tous ces visages inconnus que nous rencontrons ici ou ailleurs.
Ces gens qui ont peu et vous offrent tout. Alors que nous avons tout mais offrons si peu.