Intervention violente de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa
La police israélienne est intervenue brutalement, dans la nuit du mercredi 5 avril, à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem. Plusieurs jeunes palestiniens s’y étaient barricadés face aux multiples provocations d’un groupe de juifs messianiques. On compte plus de 350 interpellations. Le focus de la rédaction.
Des vidéos amateurs, qui font le tour du web, laissent entrevoir des scènes d’une violence démesurée. Elles montrent la police israélienne à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa, dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 avril, progressant sous des assourdissants feux d’artifice et molestant des jeunes fidèles à coups de crosse.
L’écho symbolique de ces images ne s’est pas fait attendre dans le monde musulman. La police de l’Etat hébreux procédant de manière brutale, en plein mois de ramadan, au cœur de la mosquée Al-Aqsa, le troisième lieu saint de l’islam, ne pouvait susciter qu’une indignation unanime.
Provocations d’un groupe messianiste juif
Suite aux retranchements de plusieurs hommes palestiniens, muni de bâtons et de feux d’artifices à l’intérieur de l’édifice religieux, la police affirme avoir donné l’assaut :
Après de nombreuses et longues tentatives infructueuses de les faire sortir par le dialogue, les forces de police ont été contraintes d’intervenir pour les déloger dans le but d’empêcher des troubles violents
Ces hommes semblaient se regrouper en vue de « défendre » l’esplanade des Mosquées contre les provocations et menaces proférées par un groupe de messianistes juifs qui promettait d’égorger un animal au cœur de l’esplanade pour la célébration de la Pâque juive.
Militant actif pour la reconstruction du mont du Temple, en lieu et place des mosquées construites dès le VIIe siècle, les innombrables provocations et profanations de ce mouvement, répétée chaque année, suscitent des réactions émotives et outragées parmi les Palestiniens.
Cette mouvance s’adonne depuis des années, en groupe et à haute voix, à des prières illégales sur l’esplanade sous le regard approbateur et laxiste du gouvernement de Benyamin Nétanyahou.
Un ramadan sous tension
Depuis le début du mois de ramadan, fin mars, l’armée israélienne interdit aux hommes âgés de moins de 55 ans de se rendre des territoires occupés à Al-Aqsa. Une interdiction souvent outrepassée qui suscite régulièrement des tensions. Une tension d’autant plus exacerbée par des affrontements survenus récemment qui cristallisent les oppositions.
On compte un premier mort, ce vendredi près d’une entrée de l’esplanade, d’un jeune palestinien originaire du Néguev, Mohammad Alasibi, tué par les forces israéliennes. S’en est suivi la blessure par balle de la police, la nuit dernière, d’un adolescent de 15 ans dans le quartier de Silwan proche de la mosquée Al-Aqsa.
Réactions offensives de l’opposition
Après l’annonce de l’intervention dans la mosquée et la diffusion des vidéos, plusieurs roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza en direction du territoire israélien. Le mouvement palestinien Hamas a appelé les Palestiniens « à se rendre en masse vers la mosquée al-Aqsa pour la défendre ».
L’Egypte a réagi par la voix de son ministère des Affaires étrangères qui a publié un communiqué «condamnant l’irruption de la police israélienne à l’intérieur [de la mosquée] Al-Aqsa et l’agression contre les fidèles».
L’Égypte tient Israël, puissance occupante, comme responsable de cette dangereuse escalade qui pourrait saper les efforts de trêve
Source : MIZANE.Info