Le retour à l’école dès le 11 mai, sous quelles conditions ? Un défi de l’après-confinement

Les enseignants, les parents et les élèves guettaient l’annonce qui signerait un retour à l’école. Lundi 13 avril, le président de la République Emmanuel Macron a avancé la date du 11 mai comme le début d’un déconfinement, « si la propagation du virus a effectivement continué à ralentir ». Face au flou, les inquiétudes sont grandes car, même s’il est acté que tous les élèves ne reprendront pas tous en même temps l’école, toute l’organisation est à revoir.

La crise sanitaire est loin d’être terminée mais penser l’après est primordial pour mieux s’y préparer. C’est le cas des écoles, fermées depuis le 16 mars et même avant dans certains départements. Alors qu’un scénario de réouverture des établissements scolaires en septembre 2020 apparaissait comme possible, le chef de l’Etat l’a écarté. Il a ainsi annoncé, lundi 13 avril, le début du déconfinement pour lundi 11 mai, en ciblant comme priorité la reprise de l’école.

De grands aménagements nécessaires

Le Premier ministre Edouard Philippe a fait savoir qu’un « plan complet de sortie » sera présenté « largement avant le 11 mai » afin de connaître les conditions du déconfinement dont il est « à peu près acquis » qu’il se ferait de manière progressive. « Le lundi 11 mai ne sera possible que si nous continuons à être civiques, responsables et que si la propagation du virus a effectivement continué à ralentir », a martelé le président.

« La première étape est de nettoyer les locaux », a indiqué le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, précisant qu’il est « fort possible » que des masques soient distribués aux enseignants comme aux élèves. Ces derniers devront être formés au respect des gestes-barrières, ce qui n’est pas chose évidente pour les tous petits.

Aussi, le retour à l’école ne sera « pas obligatoire le 11 mai » et la reprise passera « forcément par de très grands aménagements »« Il est hors de question d’avoir des classes bondées », a-t-il affirmé, envisageant une prise en charge des élèves par petits groupes. Il est aussi prévu que les « mêmes âges » ne rentreraient pas en même temps.

Des consultations de deux semaines sont d’ores et déjà prévues avec les organisations syndicales et les fédérations de parents d’élèves pour discuter des modalités de reprise des cours et enfin sortir du flou car les inquiétudes sont fortes aussi bien des parents que des enseignants. « On sait que l’école est un lieu de haute transmission, de haute contamination, ça paraît être en contradiction totale » avec le maintien de la fermeture des lieux publics au-delà du 11 mai, a déclaré à l’AFP la secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire Francette Popineau, pour qui « c’est tout sauf sérieux de rouvrir les écoles le 11 mai ».

« Il faut sauver les élèves à la dérive »

S’il est une leçon à retenir de cette crise, c’est que l’école ne peut espérer la réussite de ses élèves sans l’appui des familles, qui prennent plus que jamais conscience des difficultés auxquelles les enseignants doivent faire face. « Les parents auront été incontournables dans le travail pédagogique que les enseignants auront poursuivi tant bien que mal », écrit le vice-président de la FCPE, Rodrigo Arenas, dans une tribune au Café pédagogique, estimant que « ces mêmes parents doivent véritablement devenir des acteurs de la communauté éducative ; il faudrait considérer la relation adulte-enseignant comme étant une relation partenariale ».

« Les dégâts sociaux et humains peuvent être très importants », a reconnu Jean-Michel Blanquer, et la lutte contre le creusement des inégalités ne se fera « pas du jour au lendemain », insistant sur le fait que « le premier critère » de reprise « est d’abord social ».« Il faut sauver les élèves qui pourraient partir à la dérive du fait du confinement » et ce sont « les publics les plus fragiles que j’ai d’abord en tête », a-t-il insisté.

La reprise de l’école est aussi présentée comme une des conditions pour la reprise des activités économiques. « Le 11 mai, il s’agira aussi de permettre au plus grand nombre de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos services », a, en effet, indiqué Emmanuel Macron lors de son allocution. Le déconfinement s’annonce comme un défi risqué pour le gouvernement.

Source
https://www.saphirnews.com/

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