Le voyage de l’âme : Du serment primordial au retour à Dieu

Il était âme.
Créée par Dieu dans le monde des préexistences.
Pas encore de corps, pas encore de nom.
Juste une étincelle consciente,
Un souffle pur dans l’invisible,
Alignée avec des milliards d’autres âmes,
Devant son Seigneur.

Et Dieu dit :
« Ne suis-Je pas votre Seigneur ? »
Et cette âme, avec toutes les autres, répondit d’un seul cœur :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Ce fut le premier serment.
La première promesse.
La source.

Puis l’oubli s’installa.

L’âme fut roulée dans un tissu de chair,
Glissée dans l’étreinte d’un corps d’argile.
Elle résista, frissonna,
Mais se tut.
Et dans ce silence, un souffle ancien restait tapi :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Enfant, il ouvrit les yeux.
Le monde était vaste, lumineux, mouvant.
Il toucha la pluie, il suivit un papillon,
Il écouta le vent.

Tout chantait autour de lui :
L’oiseau sur la branche,
Le grillon dans la nuit,
Les vagues sur les pierres,
Les nuages qui passaient,
Tous murmuraient, tous clamaient :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Mais lui passait,
Distrait, distrait de tout.
Il courait après les reflets,
Ignorait les signes,
Et l’oubli l’entourait comme un doux brouillard.

Puis un jour, une fissure.
Une douleur, un deuil, un vertige.
Il s’arrêta.
Le monde tournait, mais lui, non.
Il s’assit au bord d’un chemin.
Le cœur lourd. L’âme vide.
Et dans ce silence profond, un frisson l’envahit.

Un homme passa.
Ni riche, ni vêtu comme un roi.
Mais tout son être… rayonnait.
Ses pas étaient calmes. Son regard, profond.
Son souffle, paisible.
Et dans sa bouche, une mélodie,
Ou plutôt… une certitude murmurée :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Il ne prêcha pas.
Il ne parla pas.
Mais son silence portait un monde.
Et tout autour de lui se pliait à cette lumière.
Même les feuilles tombaient doucement.
Même le vent s’arrêtait pour l’écouter.

L’homme s’approcha.
Posa une main sur son épaule.
Et le regarda sans un mot.
Alors, quelque chose se fendit en lui.
Une digue. Un barrage d’années d’oubli.
Et les larmes jaillirent.
Les regrets, les fautes, les fuites… tout remontait.
Et sous ce regard, il s’effondra.
Et dans son effondrement, il dit :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Il s’assit.
Longtemps.
Et répéta ce Nom.
Ses lèvres s’y attachèrent,
Son cœur s’y fondit.
Il pleura.
Et l’oubli fut balayé.
Il se rappela.
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Puis vint la vieillesse.
Le corps se courba, les pas se firent lents.
Les silences s’allongèrent.
Et un soir, le souffle s’amenuisa.
Les yeux fixèrent un ailleurs.
Et dans le dernier râle,
Dans l’épuisement du monde,
Ne resta qu’un seul nom :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Les deux anges vinrent, sévères et brillants.
Leurs regards perçaient, leurs plumes prêtes.
Et lui, dans la stupeur du passage,
Ne trouva que cette arme,
Ce refuge, ce cri d’amour :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Dans la tombe, il fut allongé.
La terre se referma.
Les pas s’éloignèrent.
Le silence régna.
Puis, soudain, une lumière, un parfum.
Et des visages lumineux s’approchèrent.
Il sourit.
Et son cœur chanta :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Il traversa le barzakh.
Entre deux mondes,
Où le temps se plie,
Où les âmes patientent,
Où les regrets pleurent ou les joies s’illuminent.
Et lui, ferme, confiant,
Avançait, bâton spirituel en main,
À chaque pas, une certitude :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Puis vint le jour.
Le Grand Jour.
La Résurrection.
Les gens couraient, criaient, ne savaient.
Et lui, debout, droit,
Comme enraciné dans la vérité,
Appuyé sur ce Nom qu’il n’avait jamais quitté :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Les balances furent dressées,
Les livres s’ouvrirent,
Les témoins parlèrent.
Mais il gardait les yeux sur l’horizon,
Sur le Trône de Majesté,
Et dans chaque battement de son cœur résonnait :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Puis le voile fut levé.
Et Dieu se montra, dans Sa gloire,
Dans Sa douceur, dans Sa justice.
Et il s’effondra, d’amour, d’éblouissement,
Et de tout son être jaillit :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Et la porte s’ouvrit.
La porte du Jardin.
Des anges souriants,
Des ruisseaux, des arbres chargés,
Des demeures de lumière.

Il entra, humble, reconnaissant,
Et chaque pierre sous ses pas, chaque feuille, chaque souffle de brise
Répétait avec lui :
لَا إِلَٰهَ إِلَّا اللهُ
LĀ ILĀHA ILLĀ ALLĀH

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Bouton retour en haut de la page