Aïd al-Adha 2023 : tout savoir sur ce qui est permis, autorisé et interdit sur le sacrifice en France
Pour une célébration de l’Aïd al-Adha en toute quiétude en France, des règles sur le sacrifice existent, des alternatives aussi.
A l’approche de l’Aïd al-Adha (ou Aïd el-Kébir), aussi connu sous le nom de la fête du sacrifice (ou la grande fête) pour les musulmans, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a adressé, dimanche 18 juin, une série de rappels d’ordre religieux et réglementaires en vue d’une célébration sereine de la fête en France. A cette occasion, l’instance a acté que le premier jour de l’Aïd el-Kébir aura lieu cette année mercredi 28 juin, à l’instar du Conseil théologique musulman de France (CTMF) ou même de l’Arabie Saoudite.
« La fête de l’Aïd el-Adha, qui débutera mercredi 28 juin 2023, commémore l’œuvre et le sacrifice du Prophète Abraham (Ibrahim) et son fils Ismaïl touchés par la Miséricorde divine à la suite d’une épreuve manifeste. Le jour de Arafat dont le jeûne est recommandé correspond au mardi 27 juin 2023 », lit-on dans le communiqué.
« Pour celui qui en a les moyens, le sacrifice est une recommandation ou une obligation selon les différents avis des écoles traditionnelles musulmanes », rappelle le CFCM pour qui « comme la plupart des rites, il n’est pas une fin en soi ».
L’acte sacrificiel doit être effectué par des sacrificateurs habilités dans et non en dehors des abattoirs pérennes ou temporaires agréés par l’État. Autrement, l’abattage clandestin constitue un délit, réprimé par une peine de six mois d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende, rappelle le CFCM. La détention des animaux vivants par des particuliers non déclarés comme éleveurs à l’Etablissement départemental de l’élevage (EDE) est également interdite, sous peine d’une amende de 750 euros.
Des préfectures vigilantes, des abattoirs agréés de retour en Île-de-France
Ces règles sont rappelées dans les divers communiqués parus ces derniers jours par les préfectures, qui préviennent de la mise en place d’opérations de contrôle ciblées durant la période de l’Aïd. Elles rendent publique la liste des structures pérennes et temporaires autorisées à procéder à l’abattage des animaux pour l’Aïd.
Dans les Bouches-du-Rhône, huit abattoirs ont été agréés par les services de l’Etat cette année (liste ici disponible). En Moselle, les trois abattoirs du département agréés pour l’Aïd sont situés à Sarreguemines et Sarrebourg pour les ovins, à Metz pour les bovins. La Loire en compte cinq (liste ici disponible) dont un géré depuis années par l’Association cultuelle des musulmans de Montreynaud.
En Île-de-France, bonne nouvelle pour les musulmans : alors qu’aucune structure mobile n’avait été dûment habilitée en 2022, la région en compte cette année quatre : à Jossigny et à Meaux, en Seine-et-Marne, à Dugny, en Seine-Saint-Denis, et à Ezzanville, dans le Val d’Oise.
L’Aïd al-Adha se déroulant sur trois jours, le sacrifice peut ne pas être effectué le premier jour. Un élément important à savoir dès lors qu’on connait le nombre et la capacité limitée des structures d’abattage agrées en France. La préfecture du Pas-de-Calais informe par exemple qu’il n’y a aucun abattoirs temporaire dans le département et que les musulmans souhaitant sacrifier un ovin peuvent le faire dans le département voisin du Nord, à Bailleul et à Douai.
Devant l’impossibilité de faire le sacrifice pour des raisons logistiques et pratiques, une solution existe pour le fidèle : le sacrifice par délégation, qui est « unanimement autorisé » par les théologiens, assure le CFCM. La délégation pourra être donnée à une personne physique ou à une ONG humanitaire reconnue pour ce service.