Ramadan 2021 : les mosquées intensifient leurs campagnes de solidarité à l’aune de la crise sanitaire
Les restrictions sanitaires obligent les mosquées de France à fermer partiellement leurs portes au public, freinant considérablement la fréquentation de ces lieux de culte particulièrement prisés pendant le mois du Ramadan. A défaut de pouvoir organiser des prières et autres événements conviviaux qui animent les soirs du mois de jeûne, les responsables de mosquées maintiennent, voire même renforcent, les actions solidaires qu’ils mènent habituellement, à l’aune d’une crise sanitaire qui dure dans le temps.
Bien que l’instauration d’un couvre-feu sur tout le territoire métropolitain empêche cette année les mosquées de France d’accueillir normalement le mois du Ramadan, elles continuent de s’illustrer à travers des actions solidaires envers les plus démunis dont le nombre a malheureusement en raison de la crise sanitaire. Le tout en veillant à toujours respecter les règles sanitaires en vigueur.
Dans la région francilienne, la mosquée de Gennevilliers organise de nouveau la distribution de paniers à emporter dans le cadre de l’opération Iftar 2021. Familles modestes, étudiants, jeunes célibataires ou encore personnes âgées isolées… l’association Ennour, qui gère le lieu de culte, compte cette année encore répondre à une demande qui s’est malheureusement accrue, constate l’un des administrateurs du lieu de culte auprès de Saphirnews.
Des opérations possibles grâce à la mobilisation des fidèles
Cette année, ce sont près de 250 « iftar box » qui profitent chaque soir aux nécessiteux grâce à la mobilisation d’une quarantaine de bénévoles qui se relaient pour préparer et distribuer les paquets sur le parking de la mosquée.
Les box sont composés d’un sandwich, d’une bouteille d’eau, d’une brique de jus mais aussi de dattes, de gâteaux et de fruits. Des denrées alimentaires obtenues grâce aux dons des fidèles, qui ont collecté à l’appel de la mosquée plus de 3 000 euros via une cagnotte en ligne. La mosquée peut compter sur la générosité de partenaires locaux tels qu’une boulangerie asniéroise, qui fournit le pain permettant de confectionner les sandwichs, et un primeur qui offre cette année encore des fruits et légumes. A ces gestes de solidarité, s’ajoute la possibilité pour des particuliers de remettre à la mosquée des mets faits maison. En plus de ces iftar box, la mosquée de Gennevilliers continue de distribuer aux bénéficiaires des colis avec des denrées alimentaires non périssables comme de l’huile, des pâtes ou encore des packs de lait et des boîtes de concentré de tomate.
A Nanterre avec l’institut Ibn Badis ou encore aux Mureaux avec la mosquée Tariq Ibn Ziyad, ce sont plus de 500 repas par jour, uniquement à emporter, qui sont distribués jusque-là, grâce au concours des bénévoles.
Une générosité manifestée envers tous par-delà les convictions
Au sein du Conseil des mosquées du Rhône, près de 15 mosquées sont mobilisées pour distribuer des repas par centaines les soirs du Ramadan. Dans le Finistère, la mosquée de Quimper qui, lors du premier mois de Ramadan marqué par la crise sanitaire, avait distribué une centaine de repas aux plus démunis, réitère aussi son opération. Tout comme pour les autres mosquées, ces colis sont destinés aux personnes dans le besoin, quelle que soit leur confession.
« Parmi ces gens, il y a des mères de famille qui sont seules avec leurs enfants, des jeunes, des vieux…Cette année, on a déjà eu des appels de personnes qui attendent ces dons de nourriture : il s’agit de personnes isolées ou de jeunes étudiants », confie à Ouest-France Mohamed Ouati, vice-président de l’Association culturelle et cultuelle des musulmans à Quimper. Même si les modalités de mise en œuvre des actions solidaires sont rendues plus compliquées, « on n’abandonne pas ceux dans le besoin pour autant ». Un exemple parmi tant d’autres qui vient rappeler combien la contribution des acteurs religieux sait être précieuse pour la société.