Présidentielle 2017 : un rapport met au clair les conflits d’intérêts des candidats
« 2017, la présidentielle des conflits d’intérêt. » A la veille du premier tour de l’élection présidentielle, l’ONG SumOfUS a analysé l’entourage et les activités des cinq principaux candidats à la présidentielle afin de détecter les confits d’intérêts qui pèsent sur eux. Un pas, espère l’organisation internationale, vers une vaste mobilisation citoyenne en vue de réclamer la probité des prétendants à l’Elysée.
Dans ce document de 24 pages (à consulter plus bas), SumOfUs s’est attelé à analyser l’équipe de campagne, l’entourage et les activités des cinq principaux candidats : Benoît Hamon, François Fillon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Selon Nabil Berbour, chargé de campagnes senior, « ces conflits d’intérêts minent la confiance qui doit régner entre les citoyen-ne-s et leurs décideurs publics en faisant passer les profits du secteur privé avant l’intérêt général. Nous souhaitons, à travers ce rapport et à l’occasion de cette période électorale, contribuer à l’émergence d’un véritable changement sur cette question, changement qui a trop longtemps été inhibé en France ».
« Contrairement aux pays anglo-saxons et scandinaves, la France semble moins sensible aux accusations de confits d’intérêts qui visent ses élites politiques. Ce manque de transparence et ce mélange des genres alimentent la crise de confiance à l’égard des dirigeants politiques et des institutions étatiques », indique l’ONG, qui espère « le déclenchement d’un mouvement citoyen salvateur » dans l’Hexagone pour réclamer la probité des décideurs politiques et des hauts fonctionnaires.
Macron, Fillon, Le Pen : les plus exposés aux conflits d’intérêts
Après étude, le cas d’Emmanuel Macron est « le plus flagrant quant aux risques de confits d’intérêts », comme François Fillon et Marine Le Pen qui sont dans le viseur de la justice. « Jean-Luc Mélenchon et, dans une moindre mesure, Benoît Hamon sont beaucoup moins concernés », conclut SumOfUs.
Les auteurs du rapport recommandent de « mettre un terme à la ‘’misère cachée’’ de la lutte anticorruption ». Ils estiment que « les institutions judiciaires et policières chargées de lutter contre la corruption (dont le ‘’retour sur investissement’’ serait d’ailleurs considérable) souffrent d’un manque criant de moyens ». Ils préconisent de lutter contre le « pantouflage » qui consiste pour des hauts fonctionnaires ou des élus à alterner les missions ou contrats entre le secteur public et le secteur privé, créant ainsi « des problèmes éthiques et déontologiques liés au mélange des genres entre intérêt général et intérêts particuliers ».