Le gouvernement Barnier chute après seulement trois mois d’exercice

Le gouvernement de Michel Barnier est tombé. L’Assemblée nationale française a renversé le gouvernement mercredi à Paris, une première depuis 1962. Les députés de la gauche et du Rassemblement national ont conjointement adopté une motion de censure ouvrant une nouvelle période d’incertitude politique dans le pays.

Le gouvernement français a été renversé ce mercredi par une motion de censure, un fait inédit depuis 1962. Ce renversement ouvre une nouvelle période d’incertitude politique, six mois après la dissolution de l’Assemblée nationale. La censure, initiée par les partis de gauche et le Rassemblement National, a remporté 331 voix, bien au-delà de la majorité requise. Le Premier ministre Michel Barnier a remis sa démission au président Emmanuel Macron ce matin.

Un record de brièveté depuis 1958

« En raison de la motion de censure, (…) le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission du gouvernement », a déclaré hier la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. 331 députés ont voté la motion déposée par la gauche en réponse au 49.3 du Premier ministre pour faire passer le projet de budget de la Sécurité sociale.

Cette censure survient après des mois de crise, déclenchée par la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin dernier, suite à la déroute du camp présidentiel aux européennes. Les législatives anticipées ont conduit à une assemblée divisée en trois blocs (NFP, alliance macroniste / LR, et extrême droite), aucun d’eux ne disposant d’une majorité absolue.

Après 50 jours de tractations, un gouvernement de « centre-droit » avait été formé début septembre. La chute du gouvernement après seulement trois mois constitue un record de brièveté depuis l’adoption en 1958 de la Constitution française.

Emmanuel Macron va t-il démissionner ?

La chute du gouvernement de Michel Barnier ouvre une nouvelle phase dans la crise politique française. Emmanuel Macron doit rapidement désigner un nouveau Premier ministre alors que le pays fait face à un endettement croissant. Le taux d’emprunt à 10 ans de la France a récemment dépassé celui de la Grèce.

Après le vote de censure, Mathilde Panot, cheffe des députés de La France insoumise, a exigé « des élections présidentielles anticipées ». Jean-Luc Mélenchon a renchéri en affirmant que « même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans ».

Marine Le Pen a estimé que le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier devait chuter car « il perpétue les choix technocratiques » d’Emmanuel Macron. Le chef de l’État s’adressera, d’ailleurs, aux Français ce soir à 20 heures à la télévision, selon l’Élysée.

Qui sera le nouveau locataire à Matignon ?

Emmanuel Macron souhaite désigner rapidement un nouveau Premier ministre, idéalement avant samedi, jour de la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Parmi les noms qui circulent, on trouve le président du MoDem François Bayrou, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, Xavier Bertrand, l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve et le maire de Troyes François Baroin. D’autres personnalités telles que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, proche des idées du RN, et le macroniste Roland Lescure sont également évoquées.

Des nominations qui s’inscrivent dans un contexte où plane la menace d’une nouvelle motion de censure.

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