Gaza, jour 304 : 4 abris touchés en 24h, des dizaines de morts dont une majorité d’enfants

Durant les dernières heures, Israël a frappé quatre abris, dont trois écoles et un campement dans un hôpital. Le bilan, en ce matin du lundi 5 août 2024, est d’au moins 40 morts, dont 80% d’enfants.

Comme l’explique Bisan Owda, journaliste à Gaza, dans une vidéo postée le 4 août sur son compte instagram, les écoles sont le lieu vers lequel les civils se tournent pour se mettre en sécurité, à chaque fois que Gaza est attaquée. Ces structures sont privilégiées car elles sont souvent gérées par des ONG et sont des points d’accès de l’aide humanitaire, et également car elles disposent d’équipement sanitaire, contrairement aux campements. Mais depuis le 7 octobre, 70% des écoles ont été ciblées ou touchées lors de bombardements. 95% de ces écoles étaient des abris.

Samedi 3 août, au moins 17 Palestiniens ont été assassinés lors d’une frappe aérienne israélienne sur l’école Hamama, qui abritait des personnes déplacées dans le quartier de Sheikh Radwan à Gaza.

Au premières heure du dimanche 4 août, c’est la tente d’un campement de réfugiés dans un centre hospitalier Al-Aqsa qui a été visé par des tirs aériens, tuant au moins cinq personnes et déclenchant un incendie qui s’est rapidement répandu dans les tentes environnantes, créant de la panique et de nombreux blessés.

Plus tard dans cette journée de dimanche 4 août, une série de frappes israéliennes a tué des dizaines de Palestiniens réfugiés dans deux écoles de la bande de Gaza, Al-Nasr et Hassan Salama. Mahmoud Basal, porte-parole de la défense civile palestinienne à Gaza, a déclaré à Al Jazeera que les forces israéliennes y avaient commis « un massacre dans tous les sens du terme ». Il décrit les scènes comme étant « difficiles et tragiques », notant qu’au moins 80 % des victimes étaient des enfants. « Il n’y a plus d’endroit sûr dans la ville de Gaza, et l’occupation (israélienne) ne respecte aucun lieu saint », a-t-il ajouté.

Des témoins des écoles Hassan Salama et Nassr de la ville de Gaza décrivent « des corps déchiquetés partout ». Sur une vidéo publiée par l’ambassadrice de Palestine en France Hala Abou-Hassira sur son compte X, on peut voir une mère se lamentant devant un incendie : « Sa fille est en train de brûler sous ses yeux suite au bombardement israélien de l’école Hassan Salamah qui abrite des milliers de familles dans la ville de Gaza. Il n’y a plus de mots pour dire notre douleur. »

Selon les équipes médicales, au moins 30 personnes ont été tuées, la plupart d’entre elles étant des enfants, et de nombreuses personnes restent coincées sous les décombres. Début juillet dernier, l’UNRWA affirmait que plus de la moitié de ses installations (environ 190 installations) avaient été touchées, qu’au moins 524 personnes déplacées hébergées dans ses abris avaient été tuées et au moins 1 606 blessées depuis le début de la guerre.

Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a assassiné 39 480 palestiniens et fait plus de 91 128 blessés. Ce chiffre pourrait être largement sous-estimé, selon plusieurs études dont celle de the Lancet, qui estiment qu’en prenant en compte les corps ensevelis sous les décombres et les morts à venir résultant des blessures, des maladies et de la faim en raison de l’aggravation de l’insécurité sanitaire et alimentaire, ce bilan pourrait être jusqu’à quatre fois supérieur.

Bisan Owda déclare sur son compte instagram : « Imaginez avoir survécu à 302 jours de génocide pour finir par être tué dans une école, juste parce que vous aviez gardé espoir en l’ONU ou n’importe quelle protection humanitaire. Juste imaginez mourir après 302 jours de génocide. Je suis sérieuse. J’aurais té triste de mourir le 9 ou le 10 octobre, mais maintenant ? Ce sera une tragédie. J’ai lutté pour survivre tous ces jours, et maintenant nous mourrons dans des abris. Que devrions-nous faire ? Où devrions nous aller ? »

Via
https://agencemediapalestine.fr/

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