La zakat : un dispositif de justice sociale

La justice sociale est une notion centrale de la pensée islamique sociale au point de faire partie des fondements de l’islam à travers la zakat.

L’idée selon laquelle aider les autres fait partie d’une vie pleine de sens existe depuis plusieurs années. Pour les musulmans, la charité est un aspect central de la foi et de la pratique. La tradition de l’action humanitaire et des valeurs égalitaires est à la base des croyances islamiques. Régis par une vision du monde dans laquelle toutes choses viennent de Dieu et retournent finalement à Lui, les musulmans apprennent à vivre en tant que dépositaires des bénédictions de Dieu et à dépenser leurs biens en conséquence. L’un des éléments centraux de l’islam est le don de charité, et en particulier le concept de la Zakat, où des millions de musulmans s’engagent à verser une partie de leurs revenus pour aider les communautés les plus vulnérables dans le besoin.

La Zakat est le troisième pilier de l’islam et la forme obligatoire de charité ordonnée par Dieu à verser chaque année. Chaque année, chaque musulman qui répond aux critères de richesse minimum (connus sous le nom de nisab) est obligé de verser 2,5 % de sa richesse aux personnes dans le besoin.

Se purifier par le don

La zakat n’est pas seulement considérée comme un mécanisme de redistribution des revenus aux éléments les plus pauvres de la civilisation islamique. On pense également qu’elle « purifie » l’accumulation de richesses et de biens d’un individu au cours d’une année, tout en consacrant le droit d’aider les nécessiteux de la communauté en les dirigeant vers les régions qui ont du mal à distribuer les recettes de la zakat en raison du manque de bénéficiaires pauvres et éligibles.

Dans l’islam, une culture du don est étroitement liée au culte. Les musulmans donnent soit sous la forme de la zakat, une forme obligatoire de charité ordonnée par Dieu, soit sous la forme de la sadaqa, une forme volontaire qui vise à aller au-delà des simples obligations religieuses. La zakat est le troisième pilier de l’islam et s’apparente davantage à un contrat social entre les sociétés riches et pauvres, dans lequel les musulmans s’engagent à verser une partie de leurs revenus pour aider les communautés les plus vulnérables dans le besoin.

L’idée de la zakat repose sur la revendication directe et légitime des pauvres sur la richesse des riches. Zakat signifie purification et vient du verbe arabe zaka, qui signifie également « prospérer », « être pur » et « être sain ». Cette pratique islamique est une façon d’apprendre l’autodiscipline, de se libérer de l’amour des biens et de la cupidité. D’une certaine manière, l’homme qui dépense de sa richesse affirme la vérité que rien ne lui est plus cher dans la vie que l’amour de Dieu et qu’il est pleinement prêt à tout sacrifier pour Lui.

Le concept de la zakat

Selon les règles du Coran, tous les musulmans pour lesquels la zakat est obligatoire doivent donner au moins 2,5 % de la valeur totale des actifs financiers sur la base du critère de richesse minimum (connu sous le nom de nisab) chaque année au profit des pauvres, des démunis et d’autres personnes, classées comme mustahik.

Les notions de bien-être, d’altruisme et de justice sont profondément ancrées dans le concept islamique de la zakat. Elles peuvent être considérées comme un moyen d’exploiter le potentiel humain pour résoudre les défis insurmontables auxquels la société humaine est confrontée. La charité et l’altruisme sont enracinés dans le souci fondamental du bien-être d’autrui, tandis que l’islam y a ajouté la notion de justice, qui est considérée comme un moyen de construire une société juste et équitable.

Selon le Coran, « ceux qui dépensent leurs biens dans le sentier d’Allah ressemblent à une graine sur laquelle poussent sept épis. Dans chaque épi il y a 100 grains, et Dieu multiplie pour qui Il veut » (Coran 2:261).

Le Coran met en garde contre la prédilection humaine pour les richesses, mais il reconnaît que les âmes spirituellement immatures peuvent compromettre leur propre position morale en se livrant à des actes de charité inconsidérés qui les laisseraient sans ressources. Il reconnaît ainsi la nature humaine, qui a la double impulsion de la compassion et un amour inné de la richesse. Ainsi, les enseignements juridiques de l’Islam recommandent la tempérance et la prudence, tandis que les enseignements spirituels de l’Islam exhortent à l’altruisme et à la générosité.

« C’est lorsque vous donnez de vous-même que vous donnez vraiment »

Certains versets [dont le Coran 17:29 et 25:67] parlent de maintenir un équilibre entre l’extravagance et la parcimonie. Dans le paradigme islamique, la charité ne se limite pas à l’argent ou aux biens matériels. Elle couvre également toutes les actions fondées sur la simple compréhension que ce qui lie réellement un individu à une humanité commune est la compassion.

Le véritable esprit du don consiste à le faire sans laisser de trace de soi. Donner avec des motifs non seulement annule son propre bonheur, mais constitue également un fardeau pour celui qui le reçoit. Il est plus noble de suivre l’injonction biblique : « Que ta main droite ne sache pas ce que fait ta main gauche. » Lorsque vous donnez à quelqu’un sans condition, vous êtes aussi nourri que celui qui le reçoit.

Khalil Gibran souligne que nous devons donner de tout notre être, de tout notre cœur, en déversant tout notre amour – rappelez vous, une demi-graîne ne peut germer. Il écrit dans « Le Prophète » : « Vous ne donnez que peu lorsque vous donnez de vos biens. C’est lorsque vous donnez de vous-même que vous donnez vraiment. » Il suggère en outre : « Donnez pendant que la saison du don est là afin que votre coffre ne soit pas vide lorsque vous mourrez. »

Via
mizane.info

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