Législatives 2024 : ce qu’il faut retenir d’un scrutin historique qui livre des surprises au second tour

A l’issue d’une campagne mouvementée des élections législatives anticipées, les résultats sont tombés dimanche 7 juillet et ils sont inespérés pour ceux et celles qui ne voulaient pas de l’extrême droite au pouvoir. Plus de 200 candidats se sont désistés afin de barrer la route au Rassemblement national (RN). Une stratégie mise en œuvre au nom du barrage républicain qui a tout l’air d’avoir fonctionné cette fois car le renversement de tendance est total.

Si le nombre de sièges pour le RN augmente d’une trentaine de sièges en passant de 125 – et même 143 avec ses alliés de LR – contre 89 en 2022, on est loin du raz-de-marée bleu marine que prédisaient les sondages. Le parti présidé par Jordan Bardella, arrivé en tête au premier tour, est finalement arrivé en troisième position, derrière le Nouveau Front populaire et le camp présidentiel. « Notre victoire n’est que différée », a affirmé Marine Le Pen.

La coalition de gauche fait un meilleur score qu’attendu et représente aujourd’hui la première force politique dans l’Assemblée nationale. Socialistes, écologistes, insoumis et communistes rassemblés obtiennent 178 sièges (182 avec les dissidents). « Le président a le devoir d’appeler le Nouveau Front populaire à gouverner », a signifié le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, à l’annonce des premiers résultats. Le NFP présentera une candidature pour Matignon « dans la semaine », assure-t-on dans les rangs de la coalition.

Quant au camp présidentiel, il n’a plus la majorité relative. La défaite de ladite macronie est actée mais Ensemble fait mieux qu’aux élections européennes et garde 163 sièges, en comptant les personnes élues sous les étiquettes Renaissance, Modem et Horizons. Le parti Les Républicains, qui s’est scindé en deux après le ralliement d’Éric Ciotti au RN, décrochent 39 sièges.

« Cette dissolution, je ne l’ai pas choisie mais j’ai refusé de la subir », a déclaré le Premier ministre, Gabriel Attal. Réélu dans les Hauts-de-Seine, il a annoncé qu’il remettra sa démission à Emmanuel Macron lundi 8 juillet. A la présentation de sa démission, le chef de l’Etat a demandé à Gabriel Attal de rester à son poste « pour le moment » pour « assurer la stabilité du pays ».*

« Il devrait y avoir un avant et un après 7 juillet », a déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui ne veut pas de la nouvelle séquence qui s’ouvre un simple « répit » avant l’élection présidentielle de 2027 face à une extrême droite qui demeure forte et toujours aux aguets. Un vœu partagé par nombre de Français qui attendent du changement, maintenant, mais l’absence d’une majorité absolue rendra la tâche difficile.

Notons enfin que la mobilisation des Français aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet est historique. Le taux de participation au second tour est de 66,6 %.

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