Se souvenir de Dieu
« Ceux qui ont cru et dont les cœurs s’apaisent à l’évocation (dhikr) de Dieu ; n’est-ce point par l’évocation de Dieu que les cœurs s’apaisent ? » [1]. Un cœur apaisé dans une poitrine satisfaite, n’est ce point-là ton désir le plus ardent ? Toi qui chemines sur le sentier de Dieu. Toi qui aspires à rencontrer ton Créateur l’âme apaisée et agrée. L’un des affluents de la foi les plus nobles est bien celui-ci, celui du souvenir de ton Seigneur, Clément et Miséricordieux. Ne t’en éloigne sous aucun prétexte si tu prétends accéder aux hauts degrés de la demeure céleste. Sa pratique deviendra de ce fait un moment de délectation et de sérénité, qui te permettra de transcender la vie basse, le temps de rejoindre la demeure permanente promise aux prophètes, aux martyrs et aux élus du Tout-Puissant. Rejoins-moi mon cher frère, ma chère sœur, « Viens que nous pratiquions l’iman (la foi) un moment ! » [2].
Aller à Dieu
Quel rôle souhaites-tu jouer dans cette vie éphémère ? Quel chemin veux-tu tracer dans cette jungle urbaine ? Le croyant risque de choir dans l’abîme des turpitudes tendues sur sa route par un diable aigri et son armée acerbe. Mais une protection sans équivalent est là tendue à sa portée, il n’a qu’à tendre le cœur et s’en saisir pour se retrouver sous l’aile du meilleur des protecteurs. Quelle position veux-tu donc avoir auprès de tes frères et sœurs ? Ne veux-tu pas porter l’étendard Divin, et leur rappeler la présence du Créateur chaque fois que leur regard se porte sur toi ? C’est ton aspiration en ce moment même j’en suis sûr !
Revêt donc cette armure de foi et soulève cet étendard de piété qui t’est présenté en pratiquant le souvenir de Dieu tant que peut se faire. Ensuite, une fois ce sentier emprunté, ne lésine sur aucune des formules agrées de Dieu et réjouis-toi de sa promesse : « Je suis selon l’opinion que Mon serviteur a de Moi et Je suis avec lui quand il Me mentionne. S’il me mentionne en lui-même, Je le mentionne en Moi-même et s’il Me mentionne dans une assemblée, Je le mentionne dans une assemblée meilleure que la sienne. S’il se rapproche de Moi d’un empan, Je me rapproche de lui d’une coudée. S’il se rapproche de Moi d’une coudée, Je me rapproche de lui d’une brasse, et s’il vient à Moi en marchant, Je vais à lui en M’empressant. » [3].
Fréquenter les assises de foi
Le croyant est faible seul, fort avec ses frères, prend conscience de cet état de fait, et recherche la compagnie des croyants dans les assises de foi. Elles sont aimées de Dieu, les anges y assistent, la miséricorde les recouvre, la sérénité y descend dans le cœur des croyants et Dieu les mentionne auprès des anges bénis [4]. N’écoute pas l’ignorant qui voit du poison dans le meilleur des fruits, trop obnubilé par sa prétention à mieux adorer Dieu que les autres. Cours rejoindre tes frères et sœurs dans la foi, empresse-toi de mentionner abondamment le Vivant sans équivalent, et ne cesse de proclamer Son unicité et Sa grandeur, debout, assis, couché, à voix haute comme à voix basse.
Dieu connait l’intention de celui qui se précipite vers lui en compagnie des siens. Le prophète et ses compagnons ne se réunissaient-ils pas dans la maison d’Al-Arqam afin d’adorer leur Seigneur ? Les gens du banc (Ahl As-Suffa) [5], ne se retrouvaient-ils pas afin d’adorer Dieu ensemble, à tel point que certains ont vu en eux les premières confréries d’adorateurs de Dieu ? Que ton cœur ne soit point troublé, toi qui aspire aux hauts degrés de la foi et « Fais preuve de patience [en restant] avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa Face. » [6].
Imiter la pratique du Prophète
Le noble prophète (paix et salut sur lui) n’a rien laissé de tout ce qui peut être salvateur pour l’âme, sans nous l’enseigner. Il nous a laissé un rappel pour chaque moment de la vie : au lever comme au coucher, à l’aube comme au crépuscule de la vie, que l’on soit heureux ou affligé. Il nous a également donné une façon de faire et désigné des moments particuliers pour invoquer ou évoquer le Digne de louanges. N’est plus aveugle que celui qui ne veut voir, n’est plus sourd que celui qui ne veut entendre. Mets tes pas sur ceux de celui (paix et salut sur lui) qui a été exclusivement façonné et éduqué par Dieu, la réussite est au bout.
La demande de pardon est souvenir de Dieu, le prophète lui-même (paix et salut sur lui) se repentait à Dieu plus de soixante-dix fois par jour. La prière sur le prophète béni (paix et salut sur lui) est souvenir de Dieu. A ce titre il nous est rapporté la parole suivante du prophète (paix et salut sur lui) : « Aimez Dieu pour les bienfaits dont Il vous comble, et aimez-moi pour l’amour que Dieu me porte » [7]. Lire le Coran est souvenir de Dieu, prier est souvenir de Dieu. Mais par-dessus tout, proclamer l’unicité du Tout-Puissant par la parole « Il n’y a de Dieu que Dieu » (La Ilaha Ila Allah) est la formule par excellence de la mention de Dieu, ne cesse de la prononcer jusqu’à rencontrer ton Créateur, le cœur animé de cette parole sublime !
[1] Sourate 13 – Verset 28.
[2] Rapporté par l’imam Ahmed. Anas ibn Malek rapporte que Abdallah Ibn Rawaha, disait chaque fois qu’il rencontrait un autre compagnon : « Vient que nous pratiquions l’iman (la foi) un moment ! ». Un jour, il fit cette invitation à un homme qui se fâcha et vint trouver le Prophète (PSDL) : « Ô Messager de Dieu, lui dit-il, ne vois-tu pas cet Ibn Rawaha qui nous invite à des assises de la foi d’un moment ? ». Le Prophète (PSDL) a répondu : « Que Dieu garde Ibn Rawaha ! Il aime les assises où les anges font compétition pour y assister. »
[3] Selon Abû Horeirah, que Dieu soit satisfait de lui, d’après la parole du Prophète, paix et salut sur lui, rapportée par Bukhârî et Muslim.
[4] Muslim.
[5] “Les gens du Banc” (ahl as-suffa) étaient les Compagnons du Prophète (paix et salut sur lui) les plus pauvres qui était un groupe unis dans l’adoration de Dieu.
[6] Sourate La Caverne (Al Kahf) verset 28.
[7] At-Trmidhi.