Affirmer la souveraineté de Dieu
Que la paix soit sur toi, toi qui me lis, toi dont le cœur frémit à la mention de Dieu. Le jardin des affluents de la foi dans lequel nous aimons nous retrouver, est un jardin hors du temps, hors de l’espace. Il est en floraison toute l’année, servant ses fruits à qui a soif et faim de son Seigneur, il est un lieu dans ce verger dans lequel se trouve une vertu primordiale pour le croyant : “Etre présent à Dieu”.
Cette vertu est celle qui permet de créer une relation intime avec son Créateur, de la maintenir et de l’embellir. Viens donc avec moi goûter l’un des fruits de ce carré réservé : celui de l’affirmation de la souveraineté de Dieu.
Il n’y a de dieu que Dieu
Le pilier supérieur de l’Islam, la branche apicale de la foi, le but ultime de l’excellence est cette parole si légère sur la langue, tellement lourde de sens, incomparable sur la balance des œuvres : “il n’y a de dieu que Dieu” (la ilaha illa Allah). Elle est la clé du paradis incommensurable, la sauvegarde de l’âme, la lumière du cœur, si elle est sincère et accompagnée des actions et disciplines du cœur et du corps. Cette parole sublime psalmodiée à l’envie, nous rend constamment présents à Dieu, le croyant qui se suffit des cinq prières obligatoires, ouvrira la porte de Dieu par elle au moins cinq fois par jour. L’amoureux du Tout Puissant, quant à lui, ne se satisfera pas de la prononcer continuellement, étant constamment présent à Dieu. Il ne se privera jamais d’affirmer la souveraineté du Miséricordieux, du Tout Miséricordieux.
“Il n’y a de dieu que Dieu” est un socle solide, un pacte inébranlable sur lequel reposent les autres affluents, paradoxalement elle en est la base et le sommet, englobant le reste des paroles et des actes de foi de tout croyant. Sans elle point de salut. Les actions de charité ne seront que des gestes mécaniques. Si elle est présente dans le cœur du croyant par contre, elle sera son sésame si son Seigneur le veut. A force de répétition, elle alimentera le corps, le cœur, l’esprit, rendant fertiles tous les dons de l’adorateur, elle le laissera connecté à Dieu constamment, jusqu’à ce qu’il atteigne la certitude. Le Vivant deviendra alors les yeux par lesquels il voit, les oreilles par lesquelles il entend et la main par laquelle il saisit [1].
La voie vers Dieu est unique
La perfection n’est approchable que par la répétition. Répéter inlassablement cette formule unique en son genre, qui affirme la souveraineté absolue de Dieu, mène à la perfection de la connaissance de Dieu. Les soufis en ont fait un crédo de tous les instants, la formulant en toute occasion, car ils ont compris que c’est le moyen le plus approprié pour approcher l’essence de l’être aimé. Ce n’est pas sans raison que la méditation est si en vogue en orient, les disciples des temples prononçant inlassablement et jusqu’à l’ivresse des sens, des mantras, certains croyant ainsi parvenir à l’illumination de Bouddha. Alors que dire de la parole la plus sacrée, celle de l’unicité du seul vrai Dieu Tout Sachant, tel que nous y croyons ? Bien-sûr, à une époque où le spirituel est refoulé aux catacombes de l’humanité, certains te diront que c’est du fanatisme, d’autres, se disant tes frères, que c’est de l’égarement, ne te fie pas à leurs dires et fie-toi à ceux de notre bien-aimé Mohamed (paix et salut sur lui), qui nous enjoint à répéter sans limite cette parole sacrée. C’est par la voie tracée par lui (paix et salut sur lui), enseignée par l’Educateur absolu qui tu parviendras à la vérité de Dieu.
Renouvelle ta foi
Le Prophète (paix et salut sur lui) recommanda un jour : « Renouvelez-donc votre foi ! Comment renouvelle-t-on notre foi ? demandèrent les compagnons. Le Prophète (paix et salut sur lui) répondit : Répétez inlassablement cette formule : Il n’y a de dieu que Dieu ».
Quel moyen plus simple est-il donné d’atteindre son but ? Répéter une formule qui emplit le cœur, le corps, la vie, de foi, cette foi salutaire pour celui qui en a conscience. Cette formule qui crée un canal direct entre le Maître et le cœur du serviteur afin de le remplir de lumière. Si elle est dite machinalement, elle aura de l’effet c’est certain, mais si elle est prononcée avec tout le corps et l’esprit, suivie d’une obéissance absolue au Pourvoyeur, elle provoquera en toi cet éveil spirituel tant attendu. La certitude en un Dieu Magnanime, et la quiétude d’une vie pieuse sera alors ton lot, comme l’ont atteint de nombreux croyants avant toi.
Ensuite à toi de lever bien haut l’étendard de cette parole sans équivalent : “il n’y a de dieu que Dieu”.
Un combat de chaque instant
Mais doit-on se cantonner à cela : rester cloîtrés dans nos chambres, à répéter la formule pour le seul salut de notre âme ? Laissant le reste du monde, les insouciants et les revêches, subir les jougs de l’égo et du malin ! Nous ne serions que de piètres soldats du Divin, bien égoïstes si ce n’est lâches, fuyant le monde, certes en courant vers Dieu, mais laissant les autres dans la tourmente. Non, le vrai courage, celui du prophète (paix et salut sur lui), de ses compagnons et de ceux qui luttent dans le sentier de Dieu, est de renouveler ta foi dans l’isolement par la parole “il n’y a de dieu que Dieu”, puis de la brandir haut et fort devant les hommes. Quitte à les réveiller de la torpeur dans laquelle ils se morfondent. Certes tu seras raillé, montré du doigt et dénigré, mais quel combat se passe sans dégâts ? Et tu auras par-là mérité l’agrément divin, la récompense absolue.
[1] Selon Abou Hourayra (que Dieu l’agrée), le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) a dit : « Quiconque se montre hostile envers l’un de Mes proches (waliy), Je lui déclare la guerre. Parmi les actions que Mon serviteur accomplit pour se rapprocher de Moi, aucune ne M’est plus agréable que la pratique de ce que Je lui ai imposé. Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des œuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. Et quand Je l’aime, Je deviens son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main avec laquelle il saisit et son pied avec lequel il marche. S’il Me demande, Je lui accorderai et s’il cherche Ma protection, Je le protégerai sans nul doute. » [Bukhari] [2] Rapporté par l’imam Ahmed selon Abou Hourayra.