Prier en souvenance de Dieu
Que la paix de Dieu soit sur toi qui chemines et aspires à la Face du Miséricordieux, toi qui viens t’abreuver à Sa lumière et qui n’as de cesse de quémander Sa guidance. Nous avons désormais ensemble nos moments de rencontre fixés dans l’oasis des affluents de la foi, ces moments privilégiés de remémoration et de rappel du Tout-Puissant. Le sage a dit « lorsque tu veux entendre Dieu, ouvre Son Livre sacré, lorsque tu veux t’adresser à Lui, mets-toi en prière ». Abordons ensemble ce pilier central de notre belle religion, qui constitue la colonne vertébrale de notre foi en Dieu. Voyons quel est son rôle essentiel dans la pacification des cœurs et dans le perfectionnement des comportements.
Un dialogue entre la créature et le Créateur
Le prophète (paix et salut sur lui) nous a informés de la parole de Dieu à travers un hadith Qudsi célèbre : « Je partage la Prière avec Mon serviteur – quand il dit « Gloire à Dieu, Maître des mondes ! », Je réponds : « Mon serviteur Me glorifie ! Quand il dit : « Le Clément, Le compatissant ! » Je dis « Mon serviteur Me fait louange ». Quand il dit : « Roi du jour du jugement ! », Je dis « Mon serviteur M’exalte ! ». Quand il dit : « C’est Toi que nous adorons, c’est de Toi que nous attendons assistance ! », Je dis : « C’est [le lien de dépendance] entre Moi et Mon serviteur ! Quand il dit : « Dirige-nous vers le droit chemin, le chemin qu’ont suivi ceux que Tu as comblés de Tes faveurs, qui ne sont ni l’objet de Ton courroux ni des égarés ! », Je dis : « Cette faveur sera accordée à Mon serviteur, son vœu sera exaucé ! » [1]. Vois-tu dans ces paroles à quel point ce rituel quotidien permet d’établir le contact entre la créature faible et chétive, dont le sort dépend entièrement de son Maître, et Celui qui l’a tiré du néant, lui a donné un but dans la vie et lui a donné les moyens de réaliser celui-ci, notamment à travers ce lien puissant de la prière ?
Au-delà des inclinaisons, des génuflexions et des prosternations, qui peuvent facilement devenir mécaniques pour celui qui n’a pas pénétré l’esprit de la prière, il y a une profondeur spirituelle dans cette oraison qui n’a pas d’équivalent. L’humilité, l’âme du soupirant à Dieu entièrement livrée, l’élévation spirituelle en constante progression, sont le cœur de ce pilier, sans qui la foi du Musulman n’est qu’une coquille vide. Et comme tout acte religieux, elle atteint sa pleine puissance lorsqu’elle est officiée en groupe, liant les cœurs de frères et sœurs en Islam dans une même direction, pour un seul Seigneur. Certes la prière surérogatoire n’a pas de limite dans sa quantification pour celui qui souhaite se rapprocher de l’excellence, mais la prière obligatoire, et en groupe de surcroît possède une valeur supérieure qui ne peut être approchée individuellement. Oui je te le dis et le répète : ne te prive pas de la force de tes frères et sœurs, de la bénédiction de la présence collective à Dieu, car tout ce que tu accompliras dans la solitude, ne pourra jamais se comparer à ce que tu accompliras avec le groupe des fidèles !
Faire de la prière le centre de sa vie
Dieu exalté soit-Il dit dans Son Saint-Coran : « La prière demeure, pour les croyants, une prescription, à des temps déterminés. » [2]. Il nous révèle également : « Et commande la prière à ta famille, et fais-la avec persévérance. »[3]. Enfin Il nous dit : « …Et qui observent strictement leur prière, ce sont eux les héritiers, qui hériteront d’Al-Firdaws pour y demeurer éternellement. » [4]. Cette observance est à ce point fondamentale que lorsqu’elle est bonne, le reste des œuvres suit, lorsqu’elle est diminuée, le reste devient insignifiant, pour celui qui aspire à la sérénité ici-bas et dans l’au-delà, il doit sans relâche chercher à perfectionner sa prière, afin de s’assurer l’agrément Divin et Son paradis sublime.
Notre meilleur exemple en la matière est le noble messager de Dieu (paix et salut sur lui). ‘Aicha (que Dieu soit satisfait d’elle) dit : « Quand le Prophète priait, il se tenait debout jusqu’à ce que ses pieds se fendent. Je lui dis donc : ô messager d’Allah, fais-tu cela alors qu’Allah t’a pardonné tes péchés passés et futurs ? Il dit : «Ô ‘Aicha ! Ne serai-je pas un serviteur reconnaissant ? » [5]. Si celui à qui Dieu a tout pardonné, qu’Il a élevé au plus haut rang, faisait de la prière un moment central de sa vie, que devrions-nous faire, nous qui ne savons pas ce qu’il sera fait de nous ? Ne devrions-nous pas être constamment dirigés vers la Qibla à implorer la miséricorde Divine ?
Une école éducative pour l’égo
Ne sens-tu pas la résistance de ton âme au moment de l’appel à la prière, elle qui préfère se prélasser et se laisser aller aux jouissances de la vie, surtout la nuit lorsque la paresse la domine et que le diable lui susurre de se rendormir plutôt que de répondre à l’appel de Dieu. Ton égo ressent l’épreuve de l’éducation à travers la prière comme une souffrance qui la prive du plaisir. N’est-ce pas un signe pour toi qui es en quête d’excellence ? Un signe de perfectionnement de ton esprit et de domination des penchants de ton égo ? La prière est une école qui ne te prend rien et te donne tout, une institution Divine dont profitent les ascètes et les élus de Dieu, à travers les prières obligatoires, les facultatives en plein jour aussi bien qu’au cœur de la nuit, quand ceux qui n’ont pas conscience de la valeur de la veille spirituelle dorment encore.
Inscris-toi désormais, si ce n’est déjà fait, toi-même ainsi que ceux qui te sont chers, à cette école Divine, qui te délivrera les diplômes de piété et de droiture nécessaires à ton entrée dans les jardins du Paradis en présence de ton prophète bien-aimé (prière et salut sur lui), sous la protection du Maître de l’univers !
[1] Muslim [2] Sourate 4, Verset 103[3] Sourate 20, Verset 132
[4] Sourate 23 Verset 9-11 [5] Bokhari