Apprendre la Certitude
Apprenez la certitude [Yaqine] de la même façon que vous apprenez le Coran, quant à moi je l’apprends sans cesse – enseignait le Prophète (paix et Bénédiction sur lui) à ses compagnons.
Ce message de sagesse fut l’enseignement prophétique aux fidèles qui entouraient le Prophète (paix et Bénédiction sur lui) et qui devaient s’armer de patience et de persévérance dans le témoignage de leur nouvelle confession. Telle est la voie empruntée par les prophètes et les personnes prenant le même chemin.
La révélation apporte une certitude et une sérénité à l’Homme que trop de doutes ont accablé. La Foi qu’enseigne l’islam se fonde ainsi sur un socle solide et inébranlable. Ne sont-ce pas les prophètes et les fidèles les accompagnant qui ont dû endurer les plus lourdes épreuves avec patience et ont mené les plus grands projets au sein de l’humanité ?
De nos jours, ce message de vérité que Dieu a légué à la communauté du Prophète (paix et Bénédiction sur lui) ne saurait être transmis sans faire face à de nombreux fronts qui prônent avec certitude une vie de non-sens qui ne résulterait que d’une simple coïncidence.
La tradition prophétique laisse dégager trois règles d’or permettant de mener à bien les projets à accomplir.
Une assise spirituelle solide
Le porteur du message (parmi les prophètes ou encore les hommes pieux que Dieu a choisis pour revivifier la certitude) lance un appel auquel répond présent un petit groupe. Ce petit groupe constitue alors une minorité. Très rapidement, celle-ci se voit exposée à l’adversité des autres et se sent dans une position de faiblesse.
Face à l’épreuve, cette minorité se retrouve devant le choix de prendre un cap : rebrousser chemin et prendre de la distance vis-à-vis du message révélé ou alors se montrer endurant et lutter dans cette voie. Là naît la conscience de développer un travail spirituel au sein d’une assise solide qui renforce la conviction : Apprenez la certitude … nous enseigne-t-il.
Cette assise spirituelle renforce la certitude que la promesse de Dieu est vérité, la vie dernière [Akhira] est vérité, le paradis est vérité, le châtiment est vérité alors que la vie d’ici-bas faisant l’objet de tant de convoitise n’est que tromperie si elle n’est pas un champ de bonnes œuvres pour la vie dernière.
Peut-on alors parler d’engagement si l’on est négligent sur ce travail spirituel qui permet d’avancer face aux difficultés et à l’adversité?
Être en compagnie du porteur du message
Adhérer au message, c’est s’engager aux côtés de celui qui est porteur de ce message :
Les vrais croyants sont ceux qui croient en Dieu et en Son messager, et qui, lorsqu’ils sont en sa compagnie pour une affaire d’intérêt général, ne s’en vont pas avant de lui avoir demandé la permission. Ceux qui te demandent cette permission sont ceux qui croient en Dieu et en Son messager. (La lumière v 62)
Adhérer au message, c’est concrétiser au quotidien cette compagnie et l’affirmer avec force et conviction en dépit des reproches :
Les notables de son peuple qui s’enflaient d’orgueil dirent aux opprimés, à ceux d’entre eux qui avaient la foi : “Savez-vous si Salih est envoyé de la part de son Seigneur?” Ils dirent : “Oui, nous sommes croyants à son message”. (A’raf – v75)
Que signifie mon appartenance à l’islam sans cette allégeance au Prophète (paix et Bénédiction sur lui) ? Que signifie cette allégeance au Prophète ( paix et Bénédiction sur lui) sans être en compagnie de ses héritiers que Dieu suscite pour renouveler la Foi ? Que signifie cette allégeance, si ces liens sont inexistants ou s’ils ne sont pas régulièrement renoués ?
Sortir de la passivité et relever les défis
Cette minorité orientée par cette source prophétique n’envisage pas de rester dans la passivité et subir tous les torrents. Elle mène des actions et relève des défis en les déclinant selon les normes de l’époque au moyen d’une lecture éclairée du contexte.
Dans notre contexte, il existe un matérialisme dominant qui refoule la Foi et tout ce qui s’y rapporte.
Témoigner de sa Foi dans certains milieux peut exposer à une marginalisation et une aliénation. Dans un tel contexte, une conviction faible semée de doute ne donne pas la force de s’affirmer. C’est ce qui conduit parfois à raccourcir le chemin de cette quête spirituelle pour tomber dans des croyances aux rabais, mélanges de mythes et de philosophies que le matérialisme dominant a taillées sur mesure.
Apprendre la certitude, c’est faire le choix de définir un projet clair qui prépare à la vie dernière. Il s’agit d’un engagement individuel au sein d’un projet collectif qui met au cœur de ses préoccupations l’éducation, puis l’éducation et encore l’éducation.
Cette certitude est donc un arbre qui s’épanouit continuellement et qui pousse toujours à œuvrer. C’est ce travail spirituel qui doit être mis à l’épreuve quotidiennement sur le terrain au travers d’actions collectives et d’initiatives individuelles.
C’est s’interroger individuellement sur la nature de son rôle, les efforts à déployer, les connaissances et compétences à développer, les ambitions sociales à atteindre pour être plus utile… chaque jour il y a quelque chose à accomplir.
Les compagnons étaient plongés dans le travail utile. Chacun savait ce qu’il avait à faire. Certains s’attachaient à nettoyer la mosquée du Prophète comme cette femme qui reçut la bonne nouvelle du paradis, ou encore ce jeune homme qui fabriqua de ses mains la chaire pour le sermon du vendredi.
Lorsqu’il fut interrogé sur l’ardeur de son travail alors qu’il était au sommet de l’Etat, Omar (que Dieu l’agrée) répondit : Si je dors la nuit, je serai perdu, et si je dors le jour, mon peuple sera perdu. Il a ainsi combattu avec force l’inactivité et l’oisiveté. Il a un jour fait sortir des jeunes qui s’étaient isolés dans la mosquée pour les pousser au travail en leur disant : sortez et oeuvrez à l’obtention de votre subsistance, car il ne pleuvra du ciel ni or, ni argent.
Le travail et l’activité régulière génèrent le bonheur, le sentiment de s’accomplir et chassent l’ennui, l’inquiétude et certaines maladies psychologiques. Les grands projets ne s’obtiennent pas par les rêves et les vœux pieux mais par la ferme volonté et la détermination.
Avons-nous vraiment la certitude si nous restons dans état passif et sur la défensive ? Nombre de musulmans en Europe restent dans un état d’apitoiement et de victimisation, sentiments négatifs qui ruinent le mental et paralysent toute volonté d’agir.
On a ainsi le sentiment que tout le monde nous en veut, ce qui est une erreur fatale ! D’une part parce qu’une majorité de nos concitoyens n’a pas la moindre idée du bonheur de la Foi qu’il incombe aux musulmans de partager. D’autre part, parce que tout sentiment de bassesse, d’insignifiance que nous éprouvons à notre égard fait perdre toute confiance en soi et développe le doute et le sentiment de n’être capable de rien.
La présence de musulmans en Europe émane peut-être d’une sagesse divine dont nous devons saisir le sens et l’éclaircir au fur et à mesure de notre implication.
Apprendre la certitude ne se fait pas dans un espace hermétique coupé de la société. Il s’agit d’une démarche d’ouverture pour trouver les voies de communication et gagner du terrain chaque jour sur les égocentrismes qui replient les gens sur eux-mêmes pour ne laisser place qu’à des relations superficielles et intéressées.
J\’ai beaucoup aimé la réflexion émanant de cet article et si seulement on se rendait compte de cela les choses évolueraient positivement. BarakaAllahoufik
Que Dieu te récompense pour cet écrit
Belle leçon de morale!
BarakAllah o fik
Salem aleikoum, vous avez mit des mots sur les projets que j ai envie
De mettre en place, et c est excatement ce que je pense et ce que
je ressens au plus profond de moi même, sans pouvoir le décrire.
Et quand j essaie les gens, ne me comprenne pas …
C est ce que souhaite, que mes enfants fassent et soient ainsi que
Toute la nouvelle génération de musulmans qui ont toute la
Technologie et le developpement personnel pour y parvenir, ainsi que
L accecibilité à la science religieuse….
Qu Allah, nous aide à sortir de cet état, que vous avez si bien décrit.!!!