La jeunesse, régénérescence de la vie
Après avoir traversé les tréfonds de la terre et de ses colères nourricières, nous observerons son enveloppe et sa végétation. Dans Sa toute sagesse, Dieu a créé cette multitude de verts, comme pour nous décrire le sens de la diversité, mais aussi de l’excellence.
Chaque plante, chaque arbre trouve son rôle adapté à son milieu. Tout comme le jeune qui, malgré de nombreux agents extérieurs très influents, dispose de ce potentiel d’adaptation. Il est clair que cela dépend de plusieurs facteurs : les amis, le milieu scolaire, la famille, les loisirs,… mais son ADN mental, fixé depuis longtemps par son caractère, seront mis à l’épreuve, sans forcément se conformer, ce qui serait contre-nature.
Terre nourricière
La transmission de valeurs, de savoir est essentielle à la survie de l’espèce. Même si les temps changent, que les défis diffèrent ou encore que les routes prennent d’autres formes, l’espèce, l’Homme, la plante a besoin de la terre nourricière. Il s’agit de comprendre ses racines, de refaire l’histoire de ses aînés, des générations précédentes, et même de s’en nourrir.
La plante recueille les nutriments, les éléments complexes de la terre. Elle traverse le temps et se développe en absorbant l’eau, et en laissant le soleil, symbole du contexte, activer la photosynthèse. Ainsi, pour se développer, le jeune se dresse sur ses racines, épouse son milieu, et apprend à optimiser ses ressources.
« Une telle génération a disparu. À elle ce qu’elle a acquis et à vous ce que vous avez acquis »[1]
Culture étagée
En matière de transmission, nous pouvons évoquer les images, l’idéal que les ancêtres, depuis sous terre, ont laissé à la postérité, depuis les compagnons aux résistants, depuis les Prophètes aux grands mystiques. Nous pouvons tout aussi entendre les plantes qui nous ont devancés et qui sont encore à la surface de la terre.
Les proches, les parents, les grands frères et sœurs contribuent sans cesse à élever la plante avec droiture, à donner aux jeunes un horizon plus serein, mieux armé. Depuis les vaccins du quotidien, aux pesticides anticrises, depuis la protection ombragée, au réconfort des rayons de soleil, les adultes restent présents et attentifs. Les tuteurs soutiennent le jeune plant jusqu’à ce qu’il puisse se dresser seul, sans assistance
« Son Seigneur lui fit bel accueil, l’aida à croître harmonieusement et chargea Zacharie de s’occuper d’elle.»[2]
Milieu naturel
A chaque âme, Dieu a décrété son lieu de développement, de l’utérus au quartier, du premier cri à la mairie. Différents girons accompagneront sa croissance jusqu’à ce que le tronc soit solide, que les premiers fruits apparaissent. Dans son chemin, ses parents tendrement l’acclimateront, puis le milieu scolaire renforcera ses connaissances et sa sociabilité. Les amis, s’entraideront ou se testeront, tandis que la foi l’enduira contre les germes fatals.
Quoi qu’il en soit, le jeune devra apprendre à quitter le cocon mental initial, sa zone de confort, à destination des environnements, des écosystèmes inconnus. Dans son autonomie nouvellement acquise, il appliquera les leçons et se construira à travers les ronces de l’adversité. Voilà l’école de la vie !
« Les hommes s’imaginent-ils qu’on les laissera dire : « Nous croyons » sans les mettre à l’épreuve ? »[3]
Tissu végétal
Les végétaux dans leur variété, leur complémentarité sont à l’image des sociétés. La diversité humaine contribue à l’équilibre du genre, à son enrichissement. Le jeune apprendra à élaborer son identité sous de nombreuses dimensions…
Mais d’abord qu’est-ce que l’identité ? Le génome intégré dans l’ADN de chaque cellule nous montre sa complexité. Un être est défini non pas seulement par sa religion, sa nation ou sa profession, mais par tant de paramètres que cela nous renvoie à la simplicité du fils d’Adam que nous sommes tous égaux.
Définir son identité est finalement une réflexion complexe, mais il faut aussi porter sur l’autre, le frère humain, un regard d’accès et d’échange. Plus qu’une tolérance, une envie de contribuer ensemble à la flore humaine.
« Et parmi Ses signes, il y a aussi la création des Cieux et de la Terre, la diversité de vos langues et de vos couleurs. En vérité, il y a en cela des signes pour des esprits éclairés.»[4]
Face au climat
Les plantes ne stigmatisent ni le temps ni le mauvais temps. Elles le traversent, profitent des vents pour libérer le pollen, des pluies pour se régénérer. De même, si le climat est, en général doux, ses caprices restent supportables, pour qui sait être roseau plutôt que chêne…
La nature nous soumet au rythme, aux événements décidés par Dieu, POUR NOTRE BIEN. Car même si les épreuves nous anéantissent, même si le tsunami des douleurs, les cyclones de la tristesse nous atteignent, pensons déjà à balayer les décombres et à reconstruire, sans rien dire. De même, peut-être est-on choyé par le soleil des bienfaits divins et emplis de reconnaissance. Il convient de garder la tête froide, le cœur éveillé afin de faire face à tout retournement… Après tout, seul le repos paradisiaque est éternel…
« Nous vous éprouvons par la peur, par la faim, par une diminution de biens ou de personnes, et moins de récoltes. Mais annonce la bonne nouvelle à ceux qui persévèrent. Qui disent, quand un malheur les atteint : « Certes nous sommes à Dieu, et c’est à Lui que nous retournerons ». Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés. »[5]
Réserves naturelles
Tout l’univers repose sur un équilibre. Les plantes n’échappent pas à la règle, encore moins les Hommes. Les jeunes plants, quant à eux, sont constamment stimulés, et, en conséquence, vacillent facilement vers le bien ou le mal. Ils avancent sous l’influence que leur accordent leur environnement, les amis, la famille, les adultes. A des moments, pleins d’énergie, ils peuvent très vite se fatiguer. A des moments débordants d’amour, ils peuvent très vite haïr.
C’est naturel, c’est aux adultes ayant déjà traversé ce cap difficile de s’adapter, de comprendre et d’accompagner. Nous sommes en présence d’une génération prodigieuse… Tant par leur maitrise des outils numériques que par leur fibre citoyenne, leur créativité, et leur joie de croire en Dieu… A notre charge de leur offrir ce regard encourageant, sans jugement, et de leur transmettre le relais, la confiance, la détermination, la vie.
« C’étaient des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur et que Nous avions fortifiés dans la bonne voie. »[6]
[1] Coran : La vache, verset 134 et 141
[2] Coran : Al-Imran, verset 37
[3] Coran : L’araignée, verset 2
[4] Coran : Les byzantins, verset 22
[5] Coran : La vache, verset 157
[6] Coran : La caverne, verset 13