Les jeunes, le chemin de la réussite ?
« Les croyants ont certainement réussi » sourate les croyants. La naturelle recherche du bonheur et de la réussite est d’autant plus prononcée pour nos jeunes générations. Prêts à se dépasser, à s’investir et à nous surprendre, ils sont cependant demandeurs de conseils avisés. Dans cette série de chroniques de fin d’année et en préparation du mois sacré de Ramadan, nous délivrerons quelques notes utiles aux jeunes croyants et à leurs proches. Nous notons que chaque jeune est unique dans sa structure familiale, son sentiment, son développement,… Ce texte ne nie aucune de ses particularités, mais espère viser une majorité d’entre eux.
C’est terminé, c’est la fin de l’année, et il est grand temps de faire des choix cruciaux d’orientation : quels vœux, pour quels métiers, dans quelles écoles ?
En pleine préparation du bac, les jeunes sont amenés à décider de leur avenir, de leurs voies. Et c’est d’ailleurs à cet âge, en pleine majorité qu’ils prennent conscience de leurs actes. Désormais citoyens, mais encore dépendants des parents, les jeunes souhaitent également entretenir leur foi, et cheminer vers Dieu.
Et, cela peut paraître surprenant, mais les deux branches du même destin s’entrelacent fermement. « Oh Seigneur, accorde-nous l’excellence en ce monde, et l’excellence en l’au-delà, et préserves-nous des tourments de l’Enfer »
Dès le réveil spirituel, qui s’amorce souvent à cette période, un certain nombre de dilemmes torturent le jeune… Quoi de plus important que le « dine » ? L’essentiel c’est de prier à l’heure ! A la mosquée ! D’apprendre la religion et d’aller à la mosquée ! Il faut reconnaitre que ce jeune, parfumé par une foi encore instable, n’a pas tout à fait tort… Mais il faut aussi reconnaitre que notre expérience d’adulte et la pédagogie prophétique ne peuvent approuver cette direction. « Malheur aux exagérateurs ! » répétait le Saint des Saints Mohammed.
Les jeunes, à l’âge de l’exploration sont d’autant plus malléables s’ils ne trouvent d’accompagnant de bonne compagnie. Ces « tuteurs » sages, et néanmoins de présence agréable, pourront encadrer sereinement ces jeunes et leur permettre de combiner sans peine leurs orientations scolaires et spirituelles, ainsi que leur place dans la société et les défis qu’ils auront à relever. Ils leur feront confiance tout en stimulant leur sens du courage, de la sourate apprise au match de foot remporté. Ils les inciteront à servir leurs parents, tout en se préparant à le devenir bientôt, à aider son prochain tout en construisant son destin.
Il est des jeunes qui auront alors le privilège de grandir dans la pleine adoration de Dieu. Ils préserveront leur foi et résisteront aux tentations. Ils renforceront leur santé et augmenteront leur savoir. Ceux-là finiront par gouter au bonheur avant l’heure, le bonheur de croire et de s’épanouir sur terre, sans que leur talent n’atteigne le nombre des années pour impressionner.
Des Prophètes et des saints précoces, l’Histoire en regorge… Marie, une jeune fille, tellement lumineuse, Suleymane, et sa sagesse légendaire, le jeune garçon du peuple du fossé, et sa conviction contagieuse, Abraham, prêt à ébranler des rites ancestraux, les 7 de la grotte et tellement d’autres….
C’est comme si Dieu choisissait des créatures à l’âge tendre pour les faire croitre dans Sa serre, au milieu des ronces : « « Et quand il eut atteint sa maturité Nous lui accordâmes sagesse et savoir. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. » précise Dieu à leur sujet.
Mais ensuite, après la jeunesse encore insouciante, les règles de la nécessité s’imposent. Que deviendra ce jeune face au système économique ? Saura-t-il travailler et consommer de façon responsable ? Saura-t-il bâtir patiemment une carrière prometteuse chez Dieu et chez les hommes ? Retombera-t-il dans la banalité d’un individu lambda, ou sera-t-il un pilier de ces sociétés, religieuses, économiques, citoyennes ?