Ramadan : Se présenter à Dieu comme candidat
La négligence dans les œuvres, cultuelles, spirituelles et sociales est contraire à la recherche de l’Ihssane, (bel agir) comprise comme degré de l’excellence et de la proximité avec Dieu. Nul ne peut espérer se rapprocher de son Créateur s’il accomplit ses œuvres sans la volonté de bien faire, de parfaire ses actes, et sans les destiner exclusivement à son Seigneur. Le cheminement vers Dieu exige du candidat à la connaissance et à la proximité le respect scrupuleux et l’amour des prescriptions divines.
Le compagnon Ka’ab b. ‘Ujra (que Dieu l’agrée) a dit un jour, selon al-Hakim : « Le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) a dit : « Rassemblez-vous autour de la chaire à prêcher ». Nous nous sommes rassemblés. Lorsqu’il est monté d’une marche, il a dit : « Amin ! ». Puis lorsqu’il a monté la deuxième marche, il a dit : « Amin ! ». Puis, après avoir monté la troisième marche, il dit : « Amin ! ». Puis lorsqu’il redescendit, nous dîmes : « Ô Messager de Dieu, nous avons entendu aujourd’hui de toi quelque chose que nous n’avions jamais entendu avant ». Il dit alors : « Jibril, la Paix sur lui, s’est présenté à moi et a dit : « Eloigné sera celui qui délaisse Ramadan alors que ça ne lui est pas permis ». J’ai dit : « Amin ! ». Lorsque j’ai gravi la deuxième marche, il a dit : « Eloigné celui qui ne prie pas sur toi alors qu’on te mentionne auprès de lui ». J’ai dit : Amin ! ». Lorsque j’ai gravi la troisième marche, il a dit : « Eloigné celui qui a des parents âgés, ou l’un des deux, et qui ne sont pas pour lui une cause pour rentrer au Paradis ». J’ai dit : « Amin ! » ».
Ce très beau récit traduit avec clarté ce principe clef du cheminement vers Dieu qui exige participation pleine et entière du croyant, à la fois dans les domaines des actes obligatoires, des actes surérogatoires et dans les relations avec autrui.
L’importance de ce principe est affirmée de deux manières : tout d’abord par le mot « Amin » répétée à trois reprises par le Messager de Dieu (paix et salut sur lui), à chacune des marches qu’il gravit, sans que n’en soient dévoilées, dans un premier temps, les raisons ; puis, ensuite, par le fait que ces trois enseignements ont été révélés au Messager de Dieu (paix et salut sur lui) par l’Ange Djibril (paix sur lui), venu en personne.
On remarquera, enfin, que la première affirmation, actée définitivement par le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) en disant « Amin », est relative au respect du jeûne du mois de Ramadan, qui est un des cinq piliers de l’islam et relève donc des actes obligatoires. Aucun foncement vers le sommet, que désigne de manière symbolique, ici, la montée sur la chaire à prêcher, n’est envisageable sans le respect scrupuleux des actes obligatoires, qui constituent la base, le fondement, le point d’appui. Il est donc capital, en ce mois de jeûne du mois de Ramadan de se rappeler cet enseignement qui implique, par ailleurs, le respect des règles de validité du jeûne. Toute chose a des limites, une finalité, obéit à des règles et se déploie dans un cadre, voulus par Dieu. La conformité à la volonté de Dieu concernant chacune de ces choses permet au croyant de se rapprocher de son Seigneur Très-Haut. Telle est, quant à l’être humain, sa finalité ultime, ce pour quoi il a été créé, et ce en vertu du verset : « Je n’ai créé les Djins et les humains que pour qu’ils M’adorent » (1).
La conformité est une règle d’or. Elle est pour l’être humain le chemin par lequel il peut participer de manière intégrale au projet divin le concernant.
(1) CORAN, 51 ; 56
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