Pourquoi il est si naturel de cheminer vers Dieu ?
Il existe d’indéniables et troublantes analogies entre le vivant et le physique, entre l’infiniment petit et l’infiniment grand. Les atomes sont à l’image des systèmes solaires avec leurs électrons comme des planètes tournant autour d’un noyau comparable à une étoile. La structure à très grande échelle de l’univers et de ces galaxies n’est pas sans rappeler non plus les neurones du cerveau humain. Autre coïncidence remarquable, le très grand nombre d’étoiles dans une galaxie, des galaxies dans l’univers, d’atomes dans une cellule et de cellules dans un corps humain, est compris entre 10 puissance 11 et 10 puissance 14. Des nombres qui sont comparables.
Encore plus, ces deux univers vraisemblablement indépendants, sont en interaction et sont même liés avec des liens plus ou moins intrigants. Je ne prétends pas être spécialiste dans la matière, mais des études et des recherches nous prouvent que l’être humain n’est pas différent de la nature. Il en fait partie. L’existence même des êtres humains sur la terre dépend de la Nature. En fait, nous ne protégeons pas la Nature — c’est la Nature qui nous protège. Les arbres et les plantes, par exemple, sont indispensables à la purification de l’énergie vitale. Chacun sait qu’il est impossible à l’homme de vivre dans le désert car il n’y a pas d’arbres pour y purifier l’énergie vitale. Si la purification de l’atmosphère ne peut se faire, la santé se détériore.
Il est évident que Dieu a créé l’univers et l’Homme avec beaucoup de ressemblances et de liens évidents pour tout observateur, cependant, le croyant est appelé à méditer sur cette Symbiose et cette harmonie entre ces deux univers.
« Il y a sur terre des preuves pour ceux qui croient avec certitude, ainsi qu’en vous-mêmes. N’observez-vous donc pas? » (1)
D’autre part, Dieu a distingué l’Homme de l’univers et de toutes les créatures de l’univers par la raison. Cette raison qui donne la primauté à l’Homme, une raison accompagnée de volonté serait le moyen de changement le plus efficace qui peut être utilisé pour se changer et changer son environnement.
« Ni Mon ciel ni Ma terre ne peuvent Me contenir, seul le cœur de Mon serviteur croyant peut Me contenir » (2)
Cette primauté de l’Homme a deux conséquences directes. D’abord, c’est à l’Homme de rester en symbiose avec l’univers, c’est à l’Homme de garder cette harmonie avec ce qui l’entoure. Ensuite, toute rébellion contre cette harmonie engendre un désordre et une agitation.
Garder cette symbiose avec l’univers, demande un effort continu, un travail interne, un travail sur soi. Garantir cette harmonie exige d’entamer un processus de réflexivité – qui consiste à intégrer sa propre personne dans son sujet d’étude. Dans ce processus, l’Homme aspirant à garder cette symbiose doit progresser dans un itinéraire psychologiquement et socialement douloureux. Au cours de ce cheminement, l’aspirant doit se concentrer sur l’essentiel et renouer ce lien naturel avec son créateur, son Dieu.
Ce travail interne, cet effort de réconciliation est un travail naturel dont l’Homme a besoin pour se libérer des différents types de soumission et d’aliénation. Un travail que les prophètes exerçaient avant même de recevoir le message. Comme le témoigne la biographie du prophète Mohammed Paix et Bénédiction sur lui, qui à l’âge de 40 ans – l’âge de la raison – se réfugiait sur le mont de Hira dans une grotte pour y observer le monde, son monde extérieur et intérieur. De même, le Prophète Ibrahim Paix et bénédiction sur lui, dont le Coran nous trace le parcours de questionnement, où il questionne l’univers et se questionne pour trouver son éducateur, son créateur.
« Quand la nuit l’enveloppa, il observa une étoile, et dit: «Voilà mon Seigneur !» Puis, lorsqu’elle disparut, il dit: ‘’Je n’aime pas les choses qui disparaissent’’. Lorsqu’ensuite il observa la lune se levant, il dit: ‘’Voilà mon Seigneur!’’ Puis, lorsqu’elle disparut, il dit: ‘’Si mon Seigneur ne me guide pas, je serai certes du nombre des gens égarés’’. Lorsqu’ensuite il observa le soleil levant, il dit: ‘’Voilà mon Seigneur! Celui-ci est plus grand’’ Puis lorsque le soleil disparut, il dit : ‘’Ô mon peuple, je désavoue tout ce que vous associez à Allah’’. (3)
Par-dessus tout, la mission des prophètes n’était qu’un rappel de ce travail naturel, un appel de libération et d’émancipation, un travail qui doit rester le combat de vie pour tout aspirant à cette symbiose. Le candidat à ce cheminement doit payer le prix cher et saisir ou créer les opportunités pour vivre une expérience de ce travail.
L’Homme aspirant à cette symbiose doit retrouver son maître, connaître son Dieu afin de se libérer de l’esclavage de ses semblables, qui l’ont soumis sous le mythe qu’il serait le maître, ‘’la mesure de toute chose’’. L’Homme refusant ce cheminement, se retrouvera en agitation, semblable à l’agitation des électrons, rebroussant plusieurs chemins, tâtonnant plusieurs devenirs, hasardant différents dynamismes, ne vivant que des tremblements et des bouillonnements.
(1)Coran : Sourate 51, Versets 20-21
(2) Hadith quodsi
(3) Coran : Sourate 6, Versets 76-78