Santé et vie moderne (1/2)
Le monde moderne actuel nous a imposé son diktat sans nous avoir jamais consultés en quoi que ce soit. Nous nous sommes soumis bon gré mal gré croyant que cette nouvelle ère allait tout changer. Sauf que maintenant nous parlons de « crise ».
Que l’on puisse parler d’une « crise » dans son acception la plus ordinaire c’est une chose que beaucoup ne mettent déjà plus en doute. Sous l’action de certains événements, certaines illusions ont commencé à se dissiper et c’est une bonne nouvelle, cela veut dire qu’il y a une possibilité non négligeable de voir les mentalités contemporaines changer.
Et oui ! La croyance à un « progrès » indéfini qui était tenu encore comme une sorte de dogme intangible et indiscutable est de moins en moins admise. Pour aller encore plus loin dans notre analyse, c’est que, si l’on dit que le monde moderne subit une « crise » c’est qu’il est parvenu à un point critique ou qu’une transformation s’opère en profondeur, qu’un changement d’orientation deviendra inévitable.
Cela veut-il dire alors que cette modernité va se métamorphoser ? Laissant place à une spiritualité authentique et qui re-dirigera la modernité vers son essence première ?
Il semble que les choses vont dans ce sens, et la vitesse à laquelle certains événements se déroulent (de manière accélérée) nous montre que cela atteindra sûrement une limite.
Arrêtons-nous un instant, si vous le permettez, au terme « crise » d’un point de vue étymologique, qu’il convient de se rappeler afin de lui restituer la plénitude de son sens propre et de sa valeur originelle.
Voici ce que l’on trouve comme définition :
« Ensemble des phénomènes pathologiques se manifestant de façon brusque et intense, mais pendant une période limitée, et laissant prévoir un changement généralement décisif, en bien ou en mal, dans l’évolution d’une maladie. »
« Situation de trouble profond dans laquelle se trouve la société ou un groupe social et laissant craindre ou espérer un changement profond. »
Bien entendu, loin de nous la prétention de détenir la solution et surtout le moment de cette fin et de dire quand et comment sera le changement qui s’opèrera et qui s’opère en ce moment. D’autant plus qu’il est toujours préférable de s’abstenir de certaines prévisions qui ne sauraient s’appuyer sur des raisons clairement intelligibles et qui risqueraient d’être mal interprétées et d’ajouter à la confusion, au lieu d’y remédier.
Cela n’est certes pas par hasard que tant d’esprits sont aujourd’hui hantés par l’idée de la fin du monde. Ce n’est pas étonnant:: on s’aperçoit sans peine que la préoccupation de la « fin du monde » est étroitement liée à l’état de malaise général dans lequel nous vivons actuellement et qui ne fait que s’aggraver. Pour reprendre René GUENON, il faudrait plutôt dire la « fin d’un monde » et non la « fin du monde ». Mais il est vrai que ceux qui ont cru à cette civilisation moderne, comme étant la seule et la plus avancée, ne pourront que croire que cela finira avec elle.
Ne soyons pas fatalistes, mais abordons les choses plutôt sous un autre angle, afin d’amener les choses à leur juste proportion: il faudrait plutôt dire que nous arrivons à la « fin d’un cycle historique ». Il est même à supposer que le changement, s’il devait y avoir changement, sera de portée générale et que, quelque soit la forme de ce changement, il affectera la terre toute entière. Mais une chose est sure, la spiritualité aura une place importante qu’on le veuille ou non.
Nous assisterons à quelque chose que les esprits ont occulté depuis longtemps.
Le retour de l’équilibre entre deux tendances qui se sont opposées pendant des siècles.
Après cette brève introduction que nous aurons l’occasion de détailler dans un autre article, revenons au sujet qui nous occupe, celui de notre santé, qui nous préoccupe au quotidien; elle nous « occupe » et nous « préoccupe ». Le conflit SANTÉ -VIE MODERNE devient chaque jour plus aigu et s’accroît de plus en plus dangereusement.
« La science du siècle prétend courber les forces de la nature sous le joug de l’Homme » (H Ch. Geffroy).
L’Homme joue à l’apprenti sorcier, et il est déjà dépassé par les forces occultes qu’il a mises en jeu… Il sera encore plus dépassé … Il est maintenant complètement dépassé… La sagesse et la logique sont dans l’essence même de la nature et de toute chose.
« C’est la désobéissance aux lois naturelles qui a amené la maladie de la civilisation », Claude AUBERT, Pour une civilisation de l’amour
Il nous faut choisir :
– Ou bien revenir aux lois naturelles éternelles de la nature et du Ciel, s’y soumettre, les suivre au mieux, et écoutant l’exhortation bénéfique, «Commencer l’œuvre de rénovation »
– Ou bien persister dans notre corruption et notre dégradation matérielle et spirituelle.
Je crains fort que nous ne soyons déjà trop engagés sur la mauvaise pente… parce qu’il faudrait à l’Homme, toujours plus puissant, une sagesse à la mesure de son pouvoir, et parce que, aussi et surtout, l’Homme a raté sa civilisation…, la seule vraie…, celle du cœur, celle de la connaissance profonde de lui-même, celle de son lien avec la nature, celle de sa relation avec le divin, celle de sa relation avec Dieu.
La santé et la vie humaines, ce sont à la fois des forces et des valeurs spirituelles et matérielles dont nous dépendons tous étroitement. Si les forces et les valeurs spirituelles sont malheureusement, en général, diminuées, ravalées et même niées, les forces et les valeurs matérielles par contre, ont pris, pour notre malheur, un élan et une puissance nocive qu’il sera bien difficile de contrarier et de stopper.
Les hommes qui exploitent la science à des fins bassement politiques et économiques, ont transposé et transposent cette science en un « système » artificiel et dangereux, qui tend orgueilleusement et despotiquement de plus en plus, à supplanter et à bouleverser les lois de la nature et du Ciel, et à se substituer à elles.
C’est là, tout le drame.
La science, ne l’oublions jamais, est capable du mieux et du pire. Ne nous faisons aucune illusion à cet égard.
Notre Santé, de quoi dépend-elle ?
Elle dépend synthétiquement de 3 éléments :
1 – De l’air que nous respirons ;
2 – De notre alimentation ;
3 – De notre adaptation au milieu dans lequel nous vivons, tant sur le plan psycho-affectif, que sur le plan matériel.
L’air que nous respirons doit être pur. Il conditionne impérativement le phénomène vital de la respiration par son oxygène. L’oxygène est la vie même de toutes les cellules sans exception, et de tous les métabolismes.
L’alimentation doit être saine et naturelle à base, essentiellement, de fruits, de légumes et de bon pain.
Nos rapports avec le milieu vital, c’est-à-dire avec nos semblables et les êtres vivants, avec la nature, avec le climat, avec les astres et le cosmos, et avec les diverses agressions extérieures, doivent être fonction d’une résistance naturelle, héréditaire, et surtout acquise.
L’Homme est naturellement organisé pour vivre dans des conditions changeantes et irrégulières, et pour faire face victorieusement à ces conditions imposées. Le seul impératif auquel il doit obéir, est la loi de l’effort.
« La dégénérescence du corps et de l’âme est le prix que doivent payer les individus et les races qui oublient cette nécessité. »
L’air que nous respirons, qu’en est-il ?
Pour de multiples raisons, cet air est pollué, vicié, dénaturé.
Pour la majorité des citadins et pour de nombreux paysans, la civilisation contemporaine a rendu l’atmosphère antinaturelle et irrespirable. Tel qu’il est appliqué de nos jours, le progrès transforme l’air vivant en un gaz inerte et nocif, et il est devenu un poison.
La pollution atmosphérique est diverse et variée : elle existe à l’état de gaz, de poussières, vapeurs, fumées et brouillards (importance notamment des polluants gazeux, soufrés et des gaz d’échappement des véhicules motorisés de tous genres).
Notre alimentation, qu’en est-il ?
Notre alimentation est de plus en plus novice. Il est extraordinaire de constater l’ignorance totale du public en la matière. A force de rencontres, je ne fais qu’un constat plus que déplorable sur notre connaissance d’une bonne alimentation. Lorsqu’on pose la question suivante : quelle est la définition d’un repas complet pour vous ? La réponse est : un repas avec de la viande ou du poisson !!!
Voici les conséquences d’une méconnaissance de notre physiologie et d’une alimentation en adéquation avec notre environnement et notre corps :
- Sensation de fatigue permanente,
- Baisse de l’attention et de la capacité de concentration,
- Anxiété avec parfois bouffées d’angoisse,
- Irritabilité,
- Compulsion essentiellement pour le sucré,
- Troubles du sommeil,
- Baisse de la libido,
- Prise ou perte pondérale,
- Perte d’intérêt pour les choses de la vie, et relâchement du lien avec l’entourage et de la relation avec Dieu.
Notre adaptation au milieu extérieur, qu’en est-il ?
Le terrain plus ou moins déficient, plus ou moins mauvais, est fait d’un déséquilibre biochimique plus ou moins localisé ou diffus et plus ou moins intense, cellulaire, humoral et organique, qui modifie plus ou moins fâcheusement le terrain normal : troubles du métabolisme des liquides, des minéraux (Ca, K, Na, Fe, Mg, etc.) et des vitamines, troubles endocriniens, troubles humoraux.
Les fonctions d’adaptation sont alors plus ou moins compromises. L’individu ne sera plus ajusté au monde extérieur et ne pourra pas répondre favorablement aux agressions « stressantes », de plus en plus nombreuse et violentes, de la vie moderne. Ajoutons, que le mode de vie engendré par la civilisation scientifique a considérablement diminué et a même rendu inutiles des mécanismes physiologiques naturels dont l’activité a été incessante pendant des millénaires. C’est là, à n’en pas douter, avoir porté une atteinte certaine au terrain et à la résistance humaine.
La résistance naturelle de l’Homme s’est éliminée au cours des siècles et des générations. L’Homme, par le confort et la facilité de vie qui lui sont donnés, par les conceptions et les réalisations modernes, a une résistance nettement amoindrie. D’autre part, et surtout, la vie actuelle de travail et d’affaires, qui a accru considérablement son rythme, qui a aggravé considérablement les soucis, les épreuves et les problèmes familiaux et sociaux, et qui a ainsi intensifié le nombre et la violence des agressions stressantes, influe plus ou moins désastreusement, surtout pour les habitants des villes, sur le terrain somatique et psycho-affectif.
L’Homme, toujours plus surmené et malmené, use d’artifices pour tenir. Il se drogue, il lutte contre la fatigue en se dopant. Il lutte contre les soucis par l’alcool, le tabac, les bons repas et par l’évasion, sur les routes encombrées, à la recherche de distractions toujours nouvelles. Il lutte contre l’insomnie par les hypnotiques (2.400.000 français dorment ainsi). Il abuse des tranquillisants (en Amérique, en 1958, 450 tonnes en ont été consommées, ainsi que 850 tonnes de barbituriques). Il se crée une santé artificielle.
L’Homme ne sait pas, il ne sait plus se reposer.
Ne nous étonnons donc pas que la maladie ne soit pas désarmée et qu’elle soit plus actuelle que jamais. Ne nous étonnons pas de la fréquence accrue des affections vitales. L’Homme paie un tribut de plus en plus lourd à la « maladie de la civilisation », il n’a que trop de raisons de trembler.