Contribution au communiqué commun UOIF et GMP du mardi 29 mai 2012
Plaidoyer pour une unité dans l’action
Rechercher l’unité de la communauté musulmane est une tâche qui incombe à tous ses membres. Nous saluons donc cette initiative qui va dans le sens de l’union, surtout quand celle-ci émane de deux organisations importantes, l’UOIF et GMP[1]. Rappelons également que ces deux structures font parties des artisans du CFCM, un outil qui devait permettre à notre communauté de posséder un organe qui le représente et défendre ses intérêts auprès du pouvoir public. A cet effet, que veut dire le silence assourdissant du CFCM pendant l’affaire dite du foulard islamique et d’autres décrets considérés islamophobes ? Que penser de la diligence de certains membres vis-à-vis du CRIF, un mouvement plutôt politique que religieux ?
Bref, à travers le CFCM, nous avons involontairement servi l’intérêt de quelques personnalités de l’Etat et par conséquent desservi la communauté sans l’intention de le faire. Quand un outil ne sert pas et n’accomplit pas sa fonction, mieux vaut le changer. Quoi de plus normal que l’artisan découvre que l’outil qu’il a confectionné ne remplit pas sa fonction. Ainsi, ce sera sans risque aucun si nous affirmons que la majorité des membres de la communauté se retrouve dans les points du communiqué tout en précisant que beaucoup de frères et sœurs ont déjà pressenti l’échec du CFCM vu la méthode de sa création, avec en particulier un cordon ombilical le liant à l’autorité, ce que le communiqué appelle à couper également.
Pour que cet appel ne soit pas un cri dans le désert, il est indispensable de tenir compte de quelques points, non exhaustifs :
- Tirer la leçon de la situation et de la condition actuelle
- Organisation de rencontres préliminaires ouvertes à tou(te)s pour préparer cette Assise Nationale, car en plus du début du mois de Ramadan, les horaires de prière, l’organisation de Hadj et de la fête de sacrifice, les produits halals ont besoin d’être abordés. Dans de nombreux secteurs, « le client n’est pas roi » quand il s’agit de notre communauté.
- Tous les membres de la communauté doivent se sentir concerner. Ainsi, Il faut qu’ils soient impliqués dès le début. Nous devrions nous rappeler que deux arbres, quelques soient leurs tailles ne font pas une forêt. Notre communauté est maintenant multi-ethnie et plurielle dans sa façon de penser et d’agir. Toute démarche unilatérale doit être évitée. La preuve est faite que nous ne sommes pas les gagnants à travers cette approche. Nous devrions prendre contact avec les mosquées, les associations et des personnalités.
- Il est clair que par notre ancienneté, l’histoire et la taille, toutes les structures ne se valent pas. Cependant, les différentes composantes de la communauté doivent être approchés et accueillis humblement dans cette nouvelle coordination. Nous ne devons pas donner l’impression de procéder à la renaissance du CFCM, comme le phénix, l’oiseau mythique qui renaît toujours de ses cendres.
- Nous devrions placer l’unité devant la représentativité pour une approche sereine, plus utile et plus méritoire de ce travail de coordination.
Notre diversité est un atout, à l’image d’un matériau composite qui est plus résistant à l’adversité et plus fort alors qu’il est hétérogène dans sa composition et garde sa légèreté.
Nous pouvons participer activement à la reconstruction du monde en cours (économique, environnemental, justice sociale, etc…) à la seule condition de réapprendre à travailler ensemble.
« Il n’y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l’agrément de Dieu, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense énorme » [2]
Nous avons besoin de nous réconcilier dans notre intérêt.
[1] Voir le lien : http://www.uoif-online.com/v3/spip.php?article1297
[2] Coran : Sourate les femmes, verset 114