Société en péril
L’homme, dès sa naissance, tend naturellement vers le bien, vers ce que son cœur et sa conscience considèrent comme tel. Il est sensible à des valeurs telles que le respect, l’honneur, la loyauté, la pudeur,…
Être pudique dans notre société qui se vide progressivement de ces valeurs universelles est perçu comme une faiblesse, de la ringardise. Ni le cadre familial, ni l’école, ni la société dans son ensemble n’arrivent à enrayer cette tendance. Nous vivons dans une société qui sape progressivement ses repères traditionnels. Ce qui était autrefois au centre de notre éducation, laisse place à la frivolité, à l’inconstance, au désir de paraitre. L’immoralité dans les discussions au travail ou dans les cours d’école se normalise. La télévision, internet, l’industrie du cinéma, banalisent l’immoralité, la violence physique et verbale, le sexe ; ils repoussent toujours plus loin, virtuellement, les limites du permis, et cela a une influence dans le subconscient de chacun, dans le monde réel, dans nos relations au quotidien. Le langage, les comportements sont largement influencés par les médias, par les programmes télévisés, par internet, désormais présents au cœur de chaque foyer. La vulgarité, les obscénités, les railleries, ne sont plus blâmables.
Si le jeune, que ce soit dans l’enceinte scolaire ou dans sa cité, dans son quartier, n’emploie pas un certain langage, ne se plie pas à certains codes, s’il s’évertue à employer un langage correct, respectueux de l’autre, sera marginalisé, considéré comme une “baltringue”. La société, en perte de ses repères traditionnels, de sa moralité, et ceci au sein même de sa cellule de base qui est la famille, n’est plus en mesure de préserver les vertus humaines innées que nous partageons avec nos semblables, de jouer son rôle protecteur, de citadelle.
Dans ce système désormais affranchi de toute éthique morale, il faut se battre constamment, faire preuve d’insolence s’il le faut, pour ne pas être la risée des autres, pour paraître en conformité avec les usages, les codes en vigueur. On construit nos codes, notre comportement, en interagissant avec notre environnement social et culturel. Nul ne peut se soustraire à cette règle. Pour se préserver, instinctivement, l’individu va répondre à ces agressions continues, cette violence généralisée, par la violence, en adoptant une attitude imprégnée et dictée par son environnement. Il s’approprie les codes en vigueur en cherchant non pas à les faire évoluer, en allant à contre-courant, mais afin de se protéger, de se défendre contre les agressions extérieures.
Le salut viendra d’une reconception globale de l’éducation, que ce soit au niveau du langage, de la gestuelle, de l’éducation sexuelle, d’un apprentissage qui replace au centre, des valeurs cardinales telles que la pudeur et la modestie ; d’une nouvelle approche de l’accompagnement dès le plus jeune âge des enfants et des adolescents, que la société livre aujourd’hui de plus en plus à leur propre sort.
Face à l’émiettement de nos valeurs républicaines, il est urgent de réinstituer dans les relations humaines de proximité un savoir-vivre fondé sur le respect de soi et des autres.
Au nom de la liberté et des droits de l’homme toutes les vertus sont devenues obsolètes.Les différentes institutions ont démissionné. L’école, les médias et même les parents suivent le courant. Le droit de l’homme gagne du terrain au détriment du devoir de l’homme. Et si par malheur tu t’amuses à nager au contre courant, on te colle toutes les étiquettes prêt à porter. Qui a raison dans tout cela? L’histoire nous le dira.