Le programme spirituel quotidien : Clé de voute du cheminement vers Dieu

Les dépositaires de la lumière céleste, voués à Dieu, s’accordent à dire que celui qui n’a pas de programme spirituel ne peut espérer voir sa foi se renforcer. Cette dernière ne peut pénétrer et se fortifier que dans le cœur de ceux qui, détachés de ce bas monde, vouent à Dieu un culte exclusif, L’évoquent abondamment et veillent la nuit en prière. Les hommes et les femmes qui ont accompagné le Prophète de l’Islam (BSDL), respectaient avec une rigueur exemplaire un programme d’adorations quotidien (lecture du Coran, actes surérogatoires…).
 L’aspirant à la proximité de Dieu respecte nécessairement un programme à la foi régulier et continu dans le temps, comprenant une part de chaque affluent de la vertu imanique du dhikr. La progressivité dans l’application de ce programme permet à la foi de s’enraciner et de se renforcer naturellement jusqu’à ce que la présence à Dieu devienne une nourriture indispensable pour le cœur. La recherche d’un environnement propice et d’une compagnie favorisant l’entraide et suscitant les motivations est la clé de la réussite de cette entreprise. Le Messager de Dieu (BSDL) n’a jamais apporté une quelconque limite au nombre d’adorations quotidiennes à accomplir et aux différentes formules de rappel à prononcer. Le fait de fixer un nombre précis d’adorations, de formules de rappel à prononcer, d’invocations à réciter, et le fait d’augmenter progressivement le nombre de ces pratiques (au fur et à mesure du cheminement) n’est pas quelque chose rendu obligatoire par la loi mais est plutôt révélateur de l’état d’un ego prisonnier de sa léthargie. D’aucuns dénigrent celui qui se fixe quotidiennement un nombre précis d’actes d’adorations à accomplir, de formules de rappel à répéter, d’invocation, de lectures, ainsi que celui dont une autre personne s’est chargée de lui fixer un programme individuel, prétextant qu’ils s’éloignent ainsi de la Voie. Il est important certes de se prémunir des dérives en ne respectant pas par exemple le nombre de chaque pratique qui est clairement établi par les textes. Ce qui est condamnable en Islam, c’est de sortir du cadre de la tradition prophétique, en récitant par exemple l’ensemble du Coran en plus d’un mois ou en moins de trois jours. Rien ne vient déterminer avec précision les pratiques à accomplir quotidiennement. Le Messager de Dieu (BSDL) a en effet toujours invité le fidèle à multiplier tant que possible les adorations. La rigueur doit être cependant de mise dans le programme fixé. La meilleure œuvre auprès de Dieu, est en effet celle qui perdure, aussi minime soit-elle. La constance signifie ici la répétition quotidienne d’un nombre d’adorations, de formules de rappel… Tel est le sens du programme spirituel quotidien ou wird.
L‘accomplissement d’un minimum d’adorations et la répétition quotidienne de formules de dhikr sont essentiels, mais l’objectif est que chaque instant de la vie soit voué à Dieu. Le Prophète Mohammed (BSDL) était présent à Dieu à chaque instant (Hadith rapporté par Mouslim, Tirmidhi et Ibn Maja). La tradition musulmane nous enseigne que la meilleure œuvre pour Dieu, consiste à l’évoquer de façon ininterrompue.
Attester qu’ « il n’y a de dieu que Dieu »,  constitue l’affluent le plus élevé de la foi. Celui qui est en quête de vérité, qui souhaite la face de Dieu, qui chemine la voie menant à Lui, qui exhorte véritablement son ego et suit le conseil de Dieu et de Son Messager, répète cette parole continuellement. Il réserve à Dieu une place privilégiée dans son cœur, jusqu’à ce qu’Il lui accorde Son Amour.
 
 

Il n’y a de dieu que Dieu

L’attestation qu’il n’y a d’autre dieu que Dieu avec son indispensable complément, l’attestation que Mohammed (BSDL) est Son Messager, constitue le fondement de l’Islam et le premier pilier de la foi. Cette vertu constitue la source même de la foi et englobe tout le bien. Prononcée avec conviction, cette « parole bénie », évoquée dans la Sourate Ibrahim, est pareille à un arbre profondément enraciné dans le sol et dont les ramures atteignent le ciel. Il donne ses fruits à chaque instant qui passe. Cette formule constitue le fondement premier de la foi et représente ses significations profondes. C’est à partir d’elle que tous les affluents de la foi prennent source. C’est autour d’elle que se rassemble le commun des musulmans, la Umma. C’est enfin par elle que la foi se renouvelle dans les cœurs. Le Messager de Dieu (BSDL) exhorte en effet tout musulman à renouveler sa foi par la répétition abondante de cette formule (Hadith rapporté par Ahmed, A-Tabarâni et A-Souyouti l’a authentifié).
 

La prière

La prière réalisée à ses heures prescrites en présence des fidèles, tient une place principale en Islam car elle rythme la vie du musulman. Elle l’extirpe du temps voué aux occupations quotidiennes, au temps libre, aux divertissements, pour l’introduire dans la sphère sacrée de l’adoration. Elle représente le moyen de s’introduire dans la proximité de Dieu et de lui exposer librement ses doléances, ses fautes, ses manquements. Les prières prescrites, au nombre de cinq, doivent en principe être réalisées à la mosquée en compagnie des autres fidèles ; la prière effectuée seule étant moins efficiente. La prière, qui symbolise la soumission à Dieu, prend en effet toute sa dimension lorsque le fidèle rejoint le rang de ses semblables pour présenter à Dieu ses demandes et implorer humblement Son pardon. Ce qui constitue l’essence de la prière, c’est un état intrinsèque de profond recueillement et de présence à Dieu. Mais cette station ne peut être vécue qu’en recherchant la compagnie de ceux qui font de la prière et de toute leur vie un havre de méditation, de retour permanent à Dieu. Les canaux, qui permettent à la foi de rendre le cœur fertile, sont, la langue, dont la vocation est d’évoquer continuellement Dieu, particulièrement par la répétition abondante de la profession de foi, et l’intellect, qui, en Islam, est assujetti à la volonté du cœur et donc prédisposé à méditer sur la création de Dieu, sur les grâces et les bienfaits qu’Il octroie à Ses créatures, sur Ses attributs absolus d’Amour, de Miséricorde et de Puissance. La persévérance sur cette voie transporte l’individu vers un état permanent de présence à l’Etre supérieur qui devient le centre de toute préoccupation et de toute aspiration. L’homme n’est que par Dieu, il ne tient sa force, ses facultés, ses motivations que de Dieu à qui il confie corps et âme sa destiné. Mais baigner dans « l’ivresse » de la spiritualité vraie ne doit pas conduire à un isolement inhibant les volontés supérieures, à vivre en vase-clos, à se complaire dans ce que procure la foi comme joies et réjouissances intérieures, en occultant totalement ou en partie de sa vie ce qui constitue la finalité du cheminement, la dimension de l’effort sur la voie de Dieu, qui est synonyme de présence par le corps et par l’esprit au monde. Un équilibre dynamique est à rechercher entre la dimension contemplative de la foi et ses manifestations extrinsèques, aboutissant à un engagement de tout l’être pour Dieu et pour les hommes. 
La prière permet de mesurer l’évolution de la foi dans le cœur. Une foi élevée, engendre un état de présence à Dieu et de recueillement intense pendant la prière. La prière est pour ainsi dire le « baromètre » de la foi. L’insouciance est inhérente à la nature de l’homme mais à chaque fois que l’oubli s’empare de son cœur et de son esprit, il doit se montrer prompt à se repentir et chercher à revenir à un état de présence à Dieu.
Au fur et à mesure que l’aspirant à la Bonté et à l’Amour divins, animé par le désir sincère de cheminer, consolide sa relation avec Dieu, par l’accomplissement régulier d’actes de dévotion tels que la prière, le jeûne, la lecture et l’étude du Coran, il s’enracine dans la sphère du sacré et concrétise ainsi sa quête de l’Amour de Celui qui est l’essence même de l’Amour. En manifestant son insuffisance, en exposant inlassablement ses doléances à Dieu, détenteur d’un pouvoir absolu sur toutes choses, il est possible de prétendre atteindre ce qui représente le point culminant de la spiritualité, l’Amour de Dieu, clé de Son soutien et de la guidée.
 

Les assemblées de foi

Les « jardins du paradis », mentionnés dans la tradition prophétique, se matérialisent sur terre par les assises où l’on évoque Dieu. Ces stations de ressourcement spirituel, auxquelles assistent les être de lumière que sont les anges et dont les participants se voient enveloppés de la Miséricorde divine, permettent un résurgence de l’être tout entier prédisposé ainsi à s’engager sur la voie de l’effort. Ces assemblées fraternelles d’étude et d’apprentissage de la foi  jouent et ont toujours joué en Islam un rôle capital dans le cheminement car c’est par ce canal spirituel que l’héritage éducatif s’est transmis de génération en génération. La méditation et l’étude des textes, des enseignements et du modèle prophétique, des différentes sciences, prennent une dimension particulière dans ce type d’assemblées. Cette communion constitue en soi un remède pour les cœurs et les âmes. Les liens d’Amour se voient renforcés et une contagion des vertus humaines et des affluents de la foi, tels que la détermination, la pudeur, le courage, l’humilité, s’opère de cœur à cœur. Dans cette atmosphère bénie, les subtilités de la connaissance de l’Etre suprême se dévoilent aux cœurs et aux âmes qui se nourrissent de la présence à Dieu, submergés par la chaleur des relations amicales supérieures. 
 

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