Comment le dialogue interreligieux peut participer au vivre ensemble dans notre société ?
Comme le titre l’indique le dialogue interreligieux participe au vivre ensemble, reste à savoir : le comment, les itinéraires à parcourir et les expériences à vivre pour atteindre l’objectif.
C’est ce que les participant(e)s de l’atelier de l’interreligieux ont essayé de répondre. Un échange riche, clair et courageux pour un sujet sensible sur les religions.
Des participants font remarquer ensemble : « C’est dommage que dans le programme scolaire on ne parle que de guerre des religions, ça serait juste d’évoquer les dialogues et les rapprochements qui ont eu lieu à travers l’histoire.»
Les deux animateurs de l’atelier ont précisé dans le mot d’ouverture que l‘interreligieux ne date pas d’aujourd’hui ; avant la révélation le moine Bahira voit la prophétie de Mohammed, paix et salut sur lui, comme suite du cortège prophétique.
Lors de la révélation, l’homme du Livre Waraqa Ibn Nawfal confirme le dire de Bahira en disant au Prophète « Ce qui vous arrive est arrivé d’une façon similaire au Prophète Moise ».
Pendant la prophétie, l’accueil des chrétiens dans la Mosquée, le pacte de Médine qui a rassemblé toutes les confessions, témoignent que le rapprochement et le vivre ensemble a eu lieu.
Des paroisses actuelles portent le nom « de Saint François d’assise », un symbole de l’interreligieux, un saint chrétien qui a parcouru tous les obstacles pour se rendre chez le roi d’Egypte de confession musulmane, et lui témoigner son attachement à la paix pendant les croisades.
« J’ai fais une formation sur l’islam, actuellement j’ai des connaissances, je fais la différence et croyez moi pour nos concitoyens l’amalgame est grave, il y a beaucoup de travail à faire » déclare une participante de confession chrétienne.
Un religieux chrétien de statut Diacre qui a assisté à l’atelier précise : « Il ne faut pas faire de l’interreligieux pour convertir l’autre, mais plutôt l’accepter tel qu’il est et le laisser faire son choix avec Dieu librement »
Il ajoute concernant les médias « Il n’y a pas que les musulmans qui subissent l’injustice médiatique mais d’une manière général le fait religieux est traité dans la plupart des cas négativement »
Les deux animateurs de l’atelier se partageaient les taches pour animer, faire des synthèses ou orienter le débat sur d’autres thématiques dans un climat d’échange, de libre expression et de fraternité.
Ils indiquent des bilans évoqués par les participant(e)s sur des questions comme :
Pourquoi l’interreligieux ? : Pour promouvoir le vivre ensemble, rapprocher les communautés, travailler ensemble pour le bien de notre société …
Quelles sont les difficultés et comment les éviter ? : Ne pas rester focaliser sur la discussion autour des dogmes, mais plutôt s’orienter sur des actions d’intérêt général. Concernant le contexte international et les confusions qui touchent nos concitoyens, la solution passe par le refus ensemble de l’extrémisme de tout bord et organiser des activités pour dévoiler l’amalgame et chasser l’ignorance.
Y a –t- il parmi vous qui ont vécu des expériences de l’interreligieux ?
Une expérience vécue par des nordistes : Les assises de Marie. Lors de l’assise chacun dans son livre saint effectue des lectures évoquant Marie.
Chanter Dieu : des musiciens de chaque confession ont chanté la spiritualité, c’est parler directement aux cœurs avec l’artistique qui est de nature universel.
Une sortie pour les personnes âgées : En collaboration avec le personnel médical, les trois confessions ont organisé une demi-journée pleine d’activités pour les personnes âgées.
En conclusion, un participant évoque la laïcité en ces termes : « La Laïcité par sa définition ce n’est pas anti-religion, mais malheureusement c’est ce qui est parfois véhiculé par certains extrémistes de la laïcité »
« Continuer à se voir », « cette journée est un début » sont les phrases qui revenaient souvent dans cet atelier, ce qui illustre la réussite du choix de ce thème et son importance pour construire une société fraternelle.