L’Aïd, un nouveau début
Le prophète paix et bénédiction sur Lui dit : « Celui qui jeûne a deux joies : une lorsqu’il finit son jeûne, et l’autre lorsqu’il rencontre Dieu »[1]. Ainsi, la fin du Ramadan marque la première joie, celle d’avoir accompli le jeûne du mois béni comme Dieu a recommandé. A ce moment-ci, toute fatigue n’est plus que souvenir et ne restent plus que les bonnes œuvres que le croyant a offert … ainsi que leur récompense.
Le croyant commence la journée de l’Aïd par sa relation avec Dieu : en faisant le dhikr puis la prière et ensuite en écoutant le sermon de l’Aïd ; un sermon qui lui rappelle les bienfaits de Dieu et ce qui lui a été promis grâce à son adoration du Ramadan : une adoration que Dieu lui a facilitée et pour laquelle Il le récompense. « Et si vous comptiez les bienfaits d’Allah, vous ne saurez les dénombrer. Car Allah est Pardonneur, et Miséricordieux. »[2]
L’Aïd marque aussi un changement dans nos « habitudes »[3] : les habitudes que nous avons acquises durant le mois béni du Ramadan. Le changement ne doit pas être brusque : il faut qu’on veille à bien gérer cette transition et à bien canaliser « l’inertie » spirituelle et physique que nous aurons cumulée durant Ramadan.
Je partage avec vous des réflexions sur ce qui, en tant que jeune, me semble être important de maintenir après le Ramadan.
1. La prière en groupe, à l’heure, à la mosquée
Une des choses les plus marquantes du Ramadan est le nombre de fidèles aux mosquées. Pendant toutes les prières, le nombre de fidèles qui prient derrière l’imam aux mosquées montrait l’engagement que notre communauté peut avoir.
Pour le cheminement individuel, les bienfaits de la mosquée sont très grands. L’Envoyé de Dieu a dit : « Si les gens […] savaient ce qui est destiné à ceux qui effectuent les prières [en commun] de l’aube et du soir, ils viendraient se traînant sur leur ventre et à quatre pattes. »[4]
Un autre niveau d’importance de la prière en groupe, à l’heure et à la mosquée est la création d’une communauté soudée, qui assure au croyant une digne vie, politiquement et matériellement.
C’est à la mosquée, Maison de Dieu, qu’on gagne la proximité de Dieu, c’est là où se forgent les Hommes et c’est là où se soude la communauté. Il nous est donc primordial de garder le lien avec elle et de le développer autant que possible.
2. Le Coran
Ramadan est connu pour être le mois du Coran. Les clôtures du Coran se font régulièrement par les individus comme par les groupes. Lire le Coran, c’est revivifier son cœur. C’est être en lien avec Dieu, notre Créateur.
Dieu dit dans le Coran : « Et le Messager dit : “Seigneur, mon peuple a vraiment pris ce Coran pour une chose délaissée ! “. C’est ainsi que Nous fîmes à chaque prophète un ennemi parmi les criminels. Mais ton Seigneur suffit comme guide et comme soutien. »[5]
Maintenir son taux de clôture du Coran à une clôture par mois, soit 2 hizbs par jour est réalisable, pour nous tous.
3. Le dhikr (rappel & évocation de Dieu)
Qui parmi nous n’a pas consacré un petit moment pendant le Ramadan pour faire le dhikr ? En se présentant à Dieu et en laissant de côté toute chose de la vie d’ici-bas. Merveilleuse expérience !
Le dhikr a un impact direct sur le cœur et l’esprit. Un frère m’avait conseillé de faire des séances de dhikr chaque matin avant de sortir pour le travail. 5 à 10 minutes de la bonne parole (La ilaha illa ALLAH – Il n’y a de Dieu que ALLAH). Je n’étais donc plus le même dans ma journée : le changement était au rendez-vous. Difficile de le décrire ici, mais je vous invite à le tester.
Ainsi, l’Aïd marque un nouveau début et non une fin. Renouvelons nos intentions pour que nous soyons dans la continuité du cheminement vers Dieu.
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[1] Rapporté par Mouslim, d’après Aboû Hourayra
[2] AN-NAHL (LES ABEILLES) – Verset 18
[3] Ce ne sont certes pas des habitudes vide de sens, ce sont des adorations. Le mot a été utilisé ici pour amplifier la répétitivité de ces adorations
[4] Rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim, d’après Aboû Hourayra
[5] AL FURQANE (LE DISCERNEMENT) – Versets 30 et 31