Jérusalem

Que de prétendants !
Présomptueux et arrogants !
Prétentieux et insolents !
Ne suis-je qu’une conquête à ajouter ?
Un trophée à accrocher ?
Un joyau de plus pour vous vanter ?

Je suis Jérusalem.

Mon cœur au rythme brisé mérite-t-il d’être ainsi piétiné ?
Mon âme à la pureté souillée mérite-t-elle d’être ainsi insultée ?
Assez ! Assez ! Reculez !
Je n’aspire qu’à être aimée mais je ne suis pas à prendre !
Je vous vois tous là à mes pieds et par vos mains je ne serais plus que cendres !

Je suis Jérusalem.

À travers les sept cieux et la profondeur des siècles passés,
Ne vous ai-je pas confié mon histoire et mes secrets ?
Ne vous ai-je pas mis en garde contre toute tentative à vouloir me posséder ?
Ne vous ai-je pas appris par mes pleurs et mes cris mon besoin d’être libre pour exulter ?
N’avez-vous pas honte ? Me blesser, me salir ! Comploter, me trahir ! Et prétendre m’aimer ?

Je suis Jérusalem.

Dans la paix et pour la félicité les murailles de ma ville ont été érigées et malgré moi j’attise les convoitises. 
Dieu exalté a fait de moi la cité admirée, l’absolue et l’universelle beauté et à personne je n’ai été promise.
Soleil de Canaan, Citadelle de David et Temple de Salomon ! Tous se sont arraché mes faveurs, et ma liberté agonise.
Précieuse de Babylone, Sacrée des Perses et Diamant des Romains ! Tous firent de moi leur captive aujourd’hui encore je cicatrise.
Libérée par les Arabes, aimée et respectée, les murs de ma forteresse se brisent pour accueillir la pluralité et enfin ma liberté se réalise.

Je suis Jérusalem.

Bientôt je serai libre, fière et digne et le monde viendra m’admirer !
Celui qui aura voulu m’accaparer n’aura que ses yeux pour pleurer !
Dieu m’a faite plurielle et libre et la paix absolue sur ma terre sera exaucée.
Les Prophètes m’ont sacralisée, depuis mon sanctuaire Mohamed s’est élevé et dans l’unité les Prophètes ont prié.
Qui a osé altérer la vérité et pervertir leur message de paix ?

Je suis Jérusalem.

Et ils mentent ! Fiers et orgueilleux ! Prétendent que ma mère n’a jamais existé !
De quelle terre ai-je donc été enfantée ?
Ô mère, ô Palestine, tu es bien réelle et ils veulent me rendre orpheline !

Je suis Jérusalem.

Ô Issa ibn Mariam (1), hâte ton retour et rétablis la vérité. Viens me purifier de leur haine et par Dieu enfin la paix sera parachevée.
J’abrite l’étoile, la croix et le croissant et quiconque me demande de choisir qu’il prenne garde car à jamais il sera chassé.

Je suis Jérusalem. 

Orientale.

Beauté arabe impériale. 
À qui veut m’imposer l’exclusivité, je lui promets l’exclusion totale.

Je suis Jérusalem.

Al Qods.
La Sainte.
L’éternelle.
De ce monde la seule merveille.
L’unique, la Belle.
Tous les regards se jettent sur moi, je suis le centre du monde qui tourne autour moi.

Je suis Jérusalem.

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(1) Jésus fils de Marie