Sous l’ombre des Mouhajirines (les Emigrés) et des Ansars (les Partisans)
Les Mouhajirines et les Ansars sont deux groupes de croyants qui ont soutenu l’Islam lors de son premier exil, qui fut une période difficile. Ils recherchaient la grâce et l’amour de Dieu et combattaient pour le triomphe de Sa Cause. Toutes les générations de l’Islam devraient se placer en position d’apprenants pour tirer des leçons et des enseignements de la vie de ce premier groupe composé des Ansars et des Mouhajirines.
Les Mouhajirines (les Emigrés)
Les Mouhajirines (émigrés), faibles et pauvres, ont supporté patiemment et courageusement les dures épreuves et les tourments infligés par les mécréants au Prophète (paix et salut sur lui) et aux fidèles ; ils sont restés fermes jusqu’à ce que notre Prophète transmette son appel dans les rues et les forums de Quraych, et ont partagé avec lui toutes les peines de sorte que leur soutien à la cause de l’islam a été historique et sans précédent.
Dieu, Exalté soit-Il, les a mentionnés dans le saint Coran, notamment dans la sourate Al-Hachr (L’Exode) en précisant leurs qualités et en louant leurs mérites. C’est un honneur et une fierté pour eux. Ceci témoigne de la véracité de leur foi et de l’étendue de leur amour pour Dieu et Son messager. Le Tout-Puissant dit : « Il revient également aux pauvres émigrés qui ont été chassés de leurs demeures et dépouillés de leurs biens, pendant qu’ils recherchaient la grâce et l’amour de Dieu, combattaient pour le triomphe de Sa Cause et portaient secours à Son Prophète. Ce sont ceux-là les vrais croyants. »
L’émigration (l’Hégire) demeure alors une branche distinguée de la foi et un rang élevé. Le fait d’être expulsé de sa patrie pour avoir embrassé la religion est une preuve de véracité : en effet, les Mouhajirines en ont donné les preuves en quittant argent, maisons et jouissances du monde terrestre pour soutenir le Prophète (paix et salut sur lui).
Les Ansars (les Partisans)
Quant aux Ansars, ce sont les habitants de Médine (ancienne Yathrib) : ils ont bien accueilli leurs pauvres frères émigrés qui ont été forcés de quitter la Mecque, et ont donné le plus bel exemple de sacrifice, de don et d’altruisme. Dieu Tout-Puissant a dit, en parlant d’eux : « Et une partie en revient aussi à ceux qui, déjà installés dans le pays et dans la foi, accueillirent les émigrés avec joie, sans ressentir la moindre envie pour ce que ces derniers recevaient, allant même jusqu’à se priver en leur faveur, malgré leur propre indigence. Heureux les gens qui savent se prémunir contre leur propre avarice. » (2)
Les Ansars aimaient leurs frères émigrés, ils les ont embrassés, les ont abrités et leur ont offert la sécurité, afin qu’ils poursuivent le chemin du combat (djihad).
L’assistance (An noussra) est une autre branche de la foi qui s’ajoute à la branche de l’Émigration (Al hijra) et qui va de l’avant en recherchant Dieu Tout-Puissant. Nous sommes ici en présence de deux grands groupes de croyants ayant marqué l’histoire de l’islam avec des valeurs nobles.
Ce groupe a donné à l’humanité entière les meilleurs exemples de l’amour en Dieu, de la solidarité et de l’altruisme, valeurs qui font défaut dans nos sociétés contemporaines.
Le Prophète a établi une fraternité entre les Mouhajirines et les Ansars, sachant que cela aurait un grand impact positif sur l’avenir de l’islam.
Nous citons ici, entre autres, un exemple de fraternité établi par le Prophète entre Abderrahman Ibin Awf (Mouhajir) et Saad Ibn Arrabie (Ansari), que Dieu les agrée. Ce dernier qui était le plus riche des Ansars, voulait partager ce qu’il possédait avec son frère. Il voulait se séparer de l’une de ses deux femmes afin qu’Abderrahmane l’épouse, et voulait aussi partager sa maison avec lui. Mais Abderrahmane lui répondit : « Je n’ai pas besoin de cela. Y a-t-il un marché où l’on puisse faire du commerce ? ». Et il est allé faire du commerce au marché des Bani Qaynouqae.
La fraternité
La fraternité était une caractéristique majeure de la société construite par le Messager de Dieu, que la prière et la paix de Dieu soient sur lui : il s’agit pour deux hommes de contracter une solidarité et un soutien mutuel jusqu’à ce qu’ils deviennent comme des frères de lignée. C’est la génération qui s’imprègne de l’éducation prophétique qui fait qu’une personne pense au bonheur de son frère, et c’est ainsi qu’une société de citoyenneté sincère avec la foi est formée.
Le professeur Abdessalam Yassine, dit dans son ouvrage Al Minhaj Annabaoui : « Si nous gagnons l’approche prophétique de cette citoyenneté sincère, nous avons gagné la clé des serrures de la nature humaine, et nous avons gagné le traitement efficace de la maladie des nations, et nous sommes presque guéris de la maladie des nations. »
La communauté fraternelle est cohérente avec le lien d’amour, où la coopération et la solidarité prévalent. Cette société ne peut être construite par les théories de l’éducation moderne qui ont vu le jour à l’époque du développement humain et de l’intelligence artificielle, où nous observons autour de nous des sociétés désarticulées et des relations humaines superficielles, fragiles et basées sur des intérêts mondains, matériels et éphémères.
Là, toutes les formes de détérioration des valeurs apparaissent dans la vie des individus et des groupes. Nos sociétés contemporaines ont besoin, aujourd’hui et demain, de revenir aux bases de l’éducation prophétique, ce qui n’est pas un processus facile. Cela exige des efforts, de la patience et de l’indulgence qui dureront des générations jusqu’à ce que les gens se débarrassent des comportements et des mentalités hérités des ténèbres de l’ignorance, des germes du colonialisme et de la nature de la tyrannie.
Première parution de l’article sur le site yassine.net
- Coran : verset 8 de la sourate AL Hachr
- Coran : sourate 59, Al-Hachr (L’exode).