Echo de l’Aïd à Chambéry
Notre fête, vous nous l’avez gâchée ;
Vous nous avez privé d’un acte d’humanité ;
Les pauvres de chez nous, en Savoie, n’auront pas la joie d’y goûter.
Nous ne sommes pas avides de chair.
Cette symbolique vient d’Abraham, notre père.
Montrant sa bonne foi,
Il devait sacrifier son enfant.
Ce fut la bête qu’il immola.
Nos enfants, nous les aimons
Monsieur le Préfet !
Et cette fête leur est dédiée.
Certains se crispent pour des moutons sacrifiés.
Mais quand tombent des enfants
Sous les bombes de certaines boucheries spécialisées,
Combien osent se lamenter.
Oui ! Monsieur le préfet,
Nous sommes des citoyens de France, notre pays.
Nous enrichissons nos fermes et nos bergers.
Hélas ! Dans cette affaire un seul éleveur vous avez choisi
Qui se transformera peut-être en un jeune loup
Pour qu’un jour convoiter d’autres bergeries.
Pourtant, monopole n’est pas la règle de l’Europe, notre communauté.
Il pleut, il pleut, Monsieur le Préfet, chez les bergères,
Leurs moutons sont rentrés.
Avez-vous, Monsieur le Préfet,
Quelques sentiments d’humanité ?
Sans doute ou peut-être !
Or, dans cette affaire, vous avez choisi le mépris.
Soufflant le chaud, le froid, une fois non, une fois oui
Pour que le doute puisse s’installer.
Intention peut-être
Pour nous diviser et mieux régner.
Mais, regardez !
Tout autre est la démonstration d’aujourd’hui.
2006, deux sacrifices ;
Janvier est gâché ;
Décembre, nous n’irons pas au supermarché.
Ce jour, si certains s’en sont retournés bredouilles,
Demain, nous ne tomberons pas en quenouille.
Brader n’est pas notre monnaie d’échange ;
Il va bien falloir que ça change.
Nous assumons avec fierté notre francité ;
Acceptez, Monsieur le Préfet, notre entière islamité.
Aujourd’hui, mes sœurs, mes frères, l’aïd est menacé ;
Demain, peut-être nos mosquées ou encore le droit d’exister.
Citoyennes et citoyens de bonne volonté,
Marchons ! Marchons ! Main dans la main.
Cette union fera triompher l’équité
Pour que notre devenir ait de meilleurs lendemains.