L’ihram, état de sacralisation pour le Pèlerinage

Les rituels du pèlerinage s’expriment à travers une multitude d’images et de symboles. Chaque acte de dévotion porte en lui une signification spécifique, revêtant des nuances et des teintes précises dans le monde visible, tout en offrant une essence particulière dans le monde invisible. Dans cette série intitulée « Le Pèlerinage : Symboles et Secrets », nous explorerons les symboles et les mystères du pèlerinage, en méditant sur ces aspects pour bénéficier pleinement des effluves de la Miséricorde divine. Préparez-vous pour un voyage fascinant à travers l’histoire du pèlerinage à La Mecque, de ses origines à nos jours !

Entrer en pèlerinage est un moment solennel, avec des conditions physiques et spirituelles parfois très précises.

La bonne intention

Pour débuter le Hajj (le grand pèlerinage) ou la Omra (petit pèlerinage), on fait ses grandes ablutions au préalable et on verbalise son intention. En plus d’être un temps d’émotion très fort, c’est une étape indispensable qui ouvre officiellement, ce que l’on appelle l’état d’Ihram (ou de sacralisation).

La frontière du Miqat

Ensuite, direction le seul endroit sur terre où l’on peut être en état dʼIhram, à lʼintérieur du Miqat. Ce lieu est un ensemble de plusieurs points qui dessine une forme de cercle autour de la Mecque. Passer ces repères, cʼest un peu comme si lʼon traversait une frontière sacrée pour pénétrer dans un véritable sanctuaire, protégé et béni.

En état d’Ihram, il y a des choses autorisées, mais il y a aussi des interdits temporaires à respecter. Pendant cette période, les pèlerins s’engagent à délaisser certaines habitudes pour ne se consacrer qu’à Dieu.

Quelques autorisations en état d’Ihram

Naturellement, pendant son état d’Ihram, le musulman a le droit d’assouvir ses besoins primaires, outre s’accoupler. Il pourra donc : S’alimenter, boire, aller aux toilettes, dormir, parler et échanger avec mesure sans polémiquer. Appliquer des crèmes sans parfum, porter une montre, des lunettes, un parapluie etc…

Ce qui est interdit en état d’Ihram

Pour les hommes et les femmes :  Se couper les ongles, se raser ou se couper les cheveux, mettre du parfum. Chasser ou effrayer un animal. Avoir des relations sexuelles ou tout autre geste d’affection entre époux. Dire des grossièretés, polémiquer et se disputer avec les gens.  Arracher des plantes.

Pour les hommes uniquement : Se vêtir avec des habits cousus (pantalon, chemise, etc.). Couvrir sa tête avec un chapeau ou un tissu. Porter des chaussures qui enveloppent la totalité du pied.

L’Ihram, un habit simple

Pendant cette période, les hommes portent un vêtement spécifique, qui se compose de deux pièces de tissu, blanches et non cousues. On appelle cet habit lʼIhram, par extension de lʼexpression « état dʼIhram ». En ce qui concerne les femmes, il y a beaucoup moins de règles vestimentaires. Elles sont aussi en état dʼIhram, mais elles ont le droit de porter nʼimporte quelle tenue simple, couvrant leur corps (sauf les mains et le visage).

Le blanc de lʼIhram représente le souhait des croyants de retrouver leur pureté originelle. Cette étoffe rappelle la couverture qui entoure le nouveau-né et en même temps, le linceul dans lequel seront enveloppés tous les musulmans au moment de leur mort. Cʼest un peu comme si le pèlerin était invité à méditer profondément sur sa venue au monde, sur le voyage de sa vie, et sur son départ inéluctable un jour vers Dieu, la réelle Source de chacune de nos âmes.

En état d’Ihram, on est tous égaux !

En mettant lʼIhram, les fidèles se débarrassent de leurs vêtements habituels. Il n’y a aucune couture sur cette tenue, ce qui est en fait un symbole de simplicité et de dépouillement. Ainsi, le temps d’un instant, ils se déconnectent de la mode, des apparats de luxe et de tout ce qui les différencie les uns des autres. Aucune distinction nʼest perceptible entre par exemple, le riche et le pauvre ou bien encore entre le savant et l’illettré.

Dire sa présence à Dieu

Lʼétat dʼIhram sʼaccompagne dʼune douce formule, qui sera souvent répétée par les pèlerins à certaines étapes de leur voyage. C’est la Talbiya. Cette parole, prononcée à haute voix et en chœur, est un peu comme un sursaut, un réveil et une affirmation joyeuse pour dire oui à lʼAppel divin. Ainsi, avec bonheur et humilité, les croyants présents en ces terres sacrées, répondent à lʼécho lointain de leur père Abraham, paix et salut sur lui, en rejetant avec force toutes les formes de fausses divinités.

« Me voici à Toi, Ô mon Dieu, me voici à Toi. Tu n’as pas d’associé. La Louange, le Bienfait ainsi que la Royauté T’appartiennent. Tu n’as pas d’associé. »

Le prophète Mohammed, paix et salut sur lui, nous rapporte que lorsque le pèlerin formule la Talbiya, les pierres, les arbres et la terre à ses côtés, expriment la Talbiya aussi (1). Il se met donc en connexion avec la nature tout entière et célèbre avec elle, les louanges à Dieu, le Créateur des mondes.

Extrait du livre « Le pèlerinage » de Amel Ayan

(1) Rapporté par ibn Majah

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